Le doute

Des soupçons ont commencé à émerger en 2010 après des accélérations foudroyantes de Fabian Cancellara avant des victoires au Tour des Flandres et sur Paris-Roubaix. Il a fait quelques changements de vélo un peu étranges et semblé appuyer sur un bouton « secret » avant de lâcher Tom Boonen dans une montée. « Une histoire ridicule », avait réagi le Suisse à l’époque. La controverse a été relancée par la révélation de l’existence de vélos avec un moteur caché par l’ancien coureur Davide Cassani à la télévision italienne.

CYCLISME

Arrêtez les moteurs !

Entre le comportement étrange de Fabian Cancellara au Tour des Flandres 2010 et les changements de roue suspects d’Alberto Contador au Giro l’an dernier, le spectre de l’aide mécanique illégale plane sur le cyclisme. Le cas avéré d’une cycliste belge aux derniers Mondiaux de cyclo-cross a confirmé l’existence de la tricherie plus tôt cette année. L’Union cycliste internationale (UCI) a dévoilé hier comment elle entend combattre le « dopage mécanique ». Portrait de la situation.

2500

Nombre approximatif de vélos testés par l’UCI depuis les Mondiaux de cyclo-cross en janvier. Les contrôles pourraient atteindre 12 000 d’ici à la fin de l’année, y compris au Tour de France et aux Jeux olympiques de Rio.

« Aujourd’hui, on est arrivé à sévir, mais je pense que l’UCI est en retard de trois ou quatre ans facilement. À mon avis, il y en a qui en ont profité pendant un bon moment. »

— Le cycliste professionnel Hugo Houle, qui a été un témoin direct des changements de roues et de vélos du futur gagnant Alberto Contador au Tour d’Italie 2015.

Points chauds

Un reportage récent de l’émission i, sur FranceTV, et des articles dans la presse italienne ont relancé le débat cette année. Une caméra thermique a notamment révélé l’existence de points chauds suspects dans le pédalier et sur les roues de certains coureurs professionnels lors des épreuves Strade Bianche et Coppi e Bartali, en mars. Stade 2 a également interrogé un intrigant ancien coureur hongrois qui a développé un moteur magnétique dissimulé dans la roue arrière. Aucune preuve formelle n’a cependant été dévoilée. L’UCI affirme que son test par résonance est plus efficace qu’une caméra thermique.

La preuve irréfutable

En janvier, la Belge Femke Van den Driessche s’est fait attraper aux Mondiaux de cyclo-cross avec un petit moteur dans son vélo. Suspendue pour six ans, la jeune coureuse de 19 ans a annoncé sa retraite. L’UCI a dévoilé hier comment elle avait détecté le bidule suspect : grâce à un système par résonance magnétique utilisant une tablette, un scanneur, un adaptateur et un programme développé pour l’occasion. L’opération de moins d’une minute permet de passer au crible un vélo, ses composants et les roues. L’interruption d’un champ magnétique artificiel annonce la présence d’un moteur, d’un aimant ou d’un objet solide comme une pile cachée dans le cadre.

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