COMMANDITÉ

CHARLINE LABONTÉ

#32

Gardienne de but

Attrape de la gauche

5-pieds-9

Née le 15 octobre 1982

Originaire de Boisbriand, QC

Depuis qu’elle a enfilé des jambières de gardien de but pour la première fois, Charline Labonté n’a fait qu’une chose: gagner. En plus de devenir la deuxième femme à disputer un match dans l’histoire de la LHJMQ, Labonté a raflé presque tous les honneurs possibles durant sa carrière : trois championnats nationaux avec les Martlets de l’Université McGill, trois médailles d’or olympiques et deux championnats du monde avec l’équipe nationale féminine canadienne. Maintenant à sa quatrième année avec les Canadiennes, Labonté continue de s’affirmer comme l’une des meilleures de sa profession, comme en témoigne son titre de gardienne de l’année dans la LCHF en 2015. Si sa feuille de route est connue de tous, la femme derrière le masque l’est peut-être un peu moins. Nous avons discuté avec la gardienne de la formation montréalaise pour en apprendre un peu plus sur elle.

De quel moment dans ta carrière es-tu le plus fière?

Il y en a beaucoup, mais je crois que c’est le match de la médaille d’or aux Jeux olympiques de Sotchi, même si j’étais sur le banc. Nous avions connu une année tellement difficile avant les Jeux. Tout semblait pointer vers un résultat décevant, mais d’avoir été capables de faire abstraction de tout ça et de remporter l’or a vraiment été spécial. Perdre 2 à 0 avec cinq minutes à faire en troisième période, disons que nos chances étaient minces.

Quel a été le moment le plus embarrassant de ta carrière au hockey?

Question difficile. Probablement la première fois que j’ai été gardienne de but, quand j’avais sept ans. Je rêvais depuis toujours d’être gardienne et mes parents, qui étaient des artistes, ne connaissaient rien au hockey. Ce sont eux qui m’avaient aidé à enfiler mon équipement et lorsque je suis arrivée sur la patinoire, tout le monde riait de moi et je n’avais aucune idée pourquoi. J’ai ensuite réalisé que mes jambières avaient été mises à l’envers. C’était plutôt gênant, surtout que j’étais la seule fille dans une équipe de garçons! (rires)

As-tu des rituels d’avant-match?

C’est sûr, je suis gardienne. (rires) Je ne me considère pas trop bizarre. J’étais vraiment très superstitieuse quand j’étais plus jeune. J’ai décidé de changer ça avec les années parce que lorsqu’une de mes habitudes ne fonctionnait pas, ça me déstabilisait complètement. J’étais du genre à écouter une chanson particulière, à porter un vêtement particulier, mais à un moment donné il y avait trop de choses en même temps! (rires) J’ai encore une routine et des vêtements chanceux que je garde pour les matchs importants. J’aime aussi prendre un café latté avant mes matchs.

As-tu un talent caché?

Je ne sais pas si c’est un talent caché, mais j’adore cuisiner. Mon rêve serait de devenir chef dans un grand restaurant.

Quel est ton plat de prédilection?

Je peux faire pas mal n’importe quoi, mais j’aime essayer de cuisiner plusieurs plats différents. Je dirais que mes tartares sont pas mal bons.

Les joueurs des Canadiens portent une attention particulière à leur style dès qu’ils quittent l’aréna. Quel est ton style à l’extérieur de la glace?

J’en ai plusieurs. Autant que j’aime m’habiller en sportive que j’aime bien m’habiller pour une belle soirée. Ça peut aller d'un extrême à l’autre. Je ne suis pas les tendances de la mode, mais plutôt comment je me sens.

Tu t’es associée au cours des dernières années à plusieurs causes, notamment à Lez Spread the Word. À quel point est-ce important pour toi, surtout après justement avoir joué dans des contextes pas évidents comme à Sotchi ?

J’ai décidé de me lever et de faire quelque chose parce qu’il y a des gens qui ont besoin d’aide et qui n’ont pas eu la vie facile comme moi. J’ai tellement un bon entourage avec ma famille, mes amis et mon équipe. C’était pour donner une lueur d’espoir aux autres. Quand je l’ai fait, je n’avais aucune idée de l’impact que ça aurait. Finalement, ça a été super positif. J’ai reçu beaucoup de lettres, surtout provenant de jeunes qui me remerciaient parce que cela les a aidés à se faire accepter ou à mieux se sentir dans leur peau. C’était très touchant et j’y ai pris goût. Je ne suis pas le genre de personne à être devant les projecteurs, mais si ça peut aider certains, ça vaut la peine.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.