ÎLE DE MONTRÉAL

LES CONDOS PRENNENT LE DESSUS

Dans l’île de Montréal, la part de marché de la copropriété a atteint 56 % à la fin du premier trimestre de 2019. Un record, révèle la Fédération des chambres immobilières du Québec. La situation varie toutefois dans les 18 secteurs de l’île. Le quartier Ville-Marie (le centre-ville) est en tête de liste (la part de marché de la copropriété y est de 91,1 %), tandis que Montréal-Nord occupe la dernière position (17,9 %). Entre les deux se trouve Ahuntsic, où les condos représentent 46,8 % des transactions. Voici un exemple de ce qui est en vente à chacun de ces endroits.

Ville-Marie

90, rue Prince, app. 503 569 000 $

Cet appartement se trouve dans la phase 2 du M9, un immeuble de 10 étages construit en 2010 dans la Cité du multimédia par DevMcGill. D’une superficie de 1101 pi2, il comprend deux chambres, un bureau et deux salles de bains. Une place de stationnement est comprise, tout comme les électroménagers en inox et les rideaux motorisés. Le balcon donne sur la cour intérieure.

Montréal-Nord

6715, boulevard Maurice-Duplessis, app. 101 305 000 $

Cet appartement sur deux niveaux, d’une superficie de 1125 pi2, reproduit le modèle d’une maison en rangée. Il se trouve au bas d’un immeuble construit en 2012. Deux espaces de stationnement sont inclus. Le condo compte trois chambres, dont deux à l’étage, et une salle de bains, également à l’étage. L’édifice a obtenu la certification Novoclimat. Les animaux et les barbecues sont permis.

Ahuntsic-Cartierville

10 322, rue Laverdure 499 000 $

Cet appartement en copropriété indivise se trouve à l’étage d’un duplex jumelé, construit en 1950. D’une superficie de 1272 pi2, il compte trois chambres et une salle de bains. De grandes fenêtres et une porte-fenêtre laissent entrer beaucoup de lumière dans le salon et la cuisine. Il y a un espace de stationnement dans le garage et un autre dans l’allée. Un spacieux balcon se trouve à l’arrière.

L’Île-des-Sœurs

Une tour pourra recharger jusqu’à 120 voitures

Un immeuble en copropriété dans L’Île-des-Sœurs se distingue en devenant le premier, au Québec, à pouvoir alimenter jusqu’à 120 voitures électriques. Cinq bornes ont été installées jusqu’à présent, aux frais des utilisateurs. L’infrastructure sera en mesure de répondre à la demande au fur et à mesure qu’elle progressera.

Les copropriétaires de la phase V des Verrières sur le fleuve ont fait un geste pour l’environnement. Ils ont aussi rendu leur édifice plus attrayant pour des acheteurs potentiels, assurés d’avoir accès à leur propre borne de recharge, fait remarquer Jan Towarnicki, directeur général d’AutoGestion Verrières (phases I à V).

« Nous sommes les premiers à offrir cette possibilité à autant de gens, indique-t-il. L’immeuble a 30 ans et est en meilleure position que bien des édifices neufs à cet égard. C’est signe que le conseil d’administration a très bien géré son actif immobilier. »

Il y a 10 ans, explique-t-il, le conseil (toujours présidé par Patrick Kenniff) a décidé d’investir dans des programmes d’économie d’énergie. Ceux-ci ont permis de réduire, dans les cinq bâtiments, les frais occasionnés par le chauffage des espaces communs et la climatisation des appartements. Des systèmes de récupération de la chaleur de l’air vicié (provenant, par exemple, des hottes de cuisine) ont été installés, ainsi que des variateurs de vitesse sur les pompes de climatisation, ce qui génère des économies annuelles de 250 000 $ (dont environ 60 000 $ pour Verrières V) dont profitent aujourd’hui les copropriétaires.

Ces mêmes économies d’énergie s’avèrent dorénavant fort utiles : elles permettent de dégager la quantité de kilowattheures nécessaire pour alimenter jusqu’à 120 voitures.

« Au départ, le but était d’économiser de l’argent. Le surplus de kilowattheures était abstrait. Maintenant, il permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. »

— Jan Towarnicki, directeur général d’AutoGestion Verrières (phases I à V)

Processus ardu

Désirant anticiper l’avenir, le conseil d’administration des Verrières sur le fleuve a créé un groupe d’étude avec des représentants des cinq bâtiments du complexe. Les premiers à donner leur accord ont été les copropriétaires des 193 unités de Verrières V, dont environ 70 ont manifesté l’intention d’acheter un véhicule électrique dans un avenir plus ou moins rapproché. Or, il a fallu mettre beaucoup d’efforts pour obtenir la double majorité requise lors d’une assemblée spéciale pendant l’été 2018.

« Les gens qui ne sont pas intéressés ne se donnent pas la peine de lire l’information distribuée, déplore M. Towarnicki, qui est également le président du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ). Il y a eu des réunions, des bénévoles ont fait beaucoup de porte-à-porte pour expliquer le fonctionnement des bornes et assurer que le syndicat ne paierait rien. Ç’a été long, il a fallu collecter des procurations pour que 75 % des copropriétaires soient présents ou représentés. Heureusement, le projet de loi 16 prévoit une simplification du calcul des voix pour amender la déclaration de copropriété. »

L’équipe du réseau de recharge Flo a accompagné le conseil d’administration du complexe tout au long du processus, entamé en 2017. Le réseau relève d’AddÉnergie, l’entreprise québécoise qui conçoit et fabrique les bornes de recharge intelligentes de niveau 2 mises en place.

Selon Pascal Fridmann, directeur régional chez Flo pour l’est du Canada, le complexe pourra servir d’exemple, même si chaque copropriété est différente et a une capacité énergétique particulière.

« On fait du sur-mesure », précise-t-il.

Et le marché évolue. « On est de plus en plus consultés, constate-t-il. C’est très positif pour l’avenir. »

Verrières V est l’un des premiers immeubles en copropriété desservis par le réseau, l’un des plus importants du Canada. Le système est basé sur un mode utilisateur-payeur. « Il satisfait ceux qui ont un véhicule électrique sans gêner ceux qui ne sont pas intéressés », fait remarquer M. Fridmann.

C’est le même principe qu’un abonnement au téléphone ou à la câblodistribution, explique Jan Towarnicki. Les copropriétaires ont leur borne de recharge dans leur propre espace de stationnement. Les appareils seront installés au gré de la demande et seules les personnes concernées sont facturées.

Selon le président de la RGCQ, les promoteurs et les constructeurs de tours d’habitation devraient être obligés de prévoir un plus grand nombre de bornes de recharge. « Il faudrait que les panneaux électriques en tiennent compte dès l’élaboration des plans, dit-il. Il faut que cela se fasse si on veut favoriser l’électrification du transport. »

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