Chronique

Ouvrez la porte, c’est Phil Roy !

Brandon Prust, alias Brenda, n’habite pas avec Maripier Morin dans son magnifique condo du Plateau Mont-Royal. Pénélope McQuade possède un masque en cuir de type sadomaso. Et le chef Martin Juneau cache des bouteilles de vin (nature, il va sans dire) sous le lit de ses deux enfants.

Voici un échantillon de révélations étonnantes qui pimentent le nouveau talk-show itinérant Phil s’invite, qui démarre demain à 20 h sur les ondes de V. Comme c’est Julie Snyder qui le produit, vous y retrouverez l’esprit éclaté et rigolo des fameux porte-à-porte de la démone.

La différence ? Toutes les semaines, Phil Roy débarque dans la « vraie » maison d’une vedette québécoise – et non celle d’un quidam. Ça commence dans la belle cuisine blanche de Maripier Morin au premier épisode, où elle et l’humoriste animateur reçoivent Antoine Olivier Pilon, Patrick Groulx et Marie-Lyne Joncas.

Maripier Morin est une invitée en or pour ce type d’émission. Elle laisse Phil Roy fouiller dans ses tiroirs, dans ses trois pharmacies et même dans ses placards, où s’entassent des rangées de vêtements de télé portés une seule fois. Le mari de Maripier, Brandon Prust, n’a même pas d’espace pour entreposer ses effets personnels dans le condo. Par contre, Pier-Luc Funk, un des meilleurs amis de Maripier, y possède son propre espace de rangement.

Phil s’invite satisfait notre côté « écornifleux ». En pénétrant dans leur intimité avec Phil Roy, on peut y observer, sans aucune gêne, la décoration, les accessoires et les meubles de personnalités connues comme Jay Du Temple, Pierre-Yves Lord, Étienne Boulay ou Rémi-Pierre Paquin.

Pendant une heure, les convives boivent du vin, jouent à des jeux (boulette, Cards Against Humanity, Je n’ai jamais) et parlent d’argent, de succès, d’échec, d’ambition, bref d’à peu près tout. 

Le fait d’être dans la maison d’un artiste – et non sur un plateau de télé normal et aseptisé – favorise les confidences.

Phil Roy s’avère à son mieux quand il déconne et s’abandonne à la discussion en cours. C’est plus raboteux quand il tente de planter des questions préparées d’avance, je trouve. Ça casse le rythme, qui varie beaucoup d’une séquence à l’autre.

Pour les entrevues, Julie Snyder a longuement coaché son poulain, qu’elle décrit comme un mélange entre « Janette Bertrand et un nounours ». Phil Roy a une bonne écoute et a appris à laisser la place à ses camarades sans siphonner l’oxygène ambiant.

Plusieurs petites trouvailles enjolivent Phil s’invite, dont la vraie voix du GPS qui dirige Phil Roy chez son prochain hôte. C’est très drôle. Phil Roy a également composé et interprété la chanson de son joli générique d’ouverture.

Dans le premier épisode, Marie-Lyne Joncas sort les meilleures répliques. Le gag sur Mémoires vives qu’elle envoie à Antoine Olivier Pilon atteint le plein centre de la cible.

Et honnêtement, je ne comprends pas pourquoi Maripier Morin n’anime présentement aucune émission à la télé québécoise, si on exclut les reprises de Maripier ! sur Z. Elle a de la spontanéité à revendre et elle plaît aux plus jeunes comme aux générations plus matures. Il faut maintenant lui trouver un projet qui colle mieux à sa personnalité pétillante que le jeu Face au mur, dont la mécanique lourde freinait les ardeurs de l’animatrice.

Selon mes espions, Maripier Morin a refusé de piloter la téléréalité XOXO à TVA l’automne dernier. Ce fut probablement la décision la plus sage de sa vie.

Le phénomène District 31

L’épisode-choc de District 31 de jeudi soir a fracassé son propre record avec 1 727 000 accros à l’écoute. La magie s’est poursuivie à Radio-Canada jusqu’à samedi soir, où l’épisode d’En direct de l’univers consacré à l’auteur Luc Dionne a réuni 989 000 personnes devant leur poste. Deuxième chance (644 000) et La petite vie (698 000) ont aussi profité de cet effet District 31.

La popularité de District 31 nous rappelle l’importance cruciale d’une bonne histoire en télévision. Sans auteur allumé et inspiré, une télésérie ne lèvera jamais. Quand des acteurs talentueux et des réalisateurs ingénieux complètent le trio, kaboom, ça explose dans nos écrans. Comme c’est le cas actuellement avec District 31.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.