Cinéma

Les Bad Boys toujours en tête du box-office nord-américain

Toujours en forme : les Bad Boys de Sony, avec Will Smith et Martin Lawrence, conservent la tête du box-office nord-américain cette fin de semaine, selon les chiffres provisoires publiés dimanche par la société spécialisée Exhibitor Relations. Ce dernier jour de la semaine est toutefois éclipsé par le Super Bowl, la finale du championnat de football américain, pendant laquelle les cinémas se vident. Bad Boys for Life, troisième opus de la célèbre saga policière, a malgré tout encaissé 17,7 millions de dollars de vendredi à dimanche au Canada et aux États-Unis, grâce aux vannes bien senties entre les deux compères Will Smith et Martin Lawrence. 1917, film de guerre de Sam Mendes, est deuxième avec 9,7 millions. C’est l’un des favoris pour les Oscars avec dix sélections. Suivent ensuite Dolittle, Gretel and Hansel et The Gentlemen. — Agence France-Presse

Critique

Mourir d’aimer

La maladie de la mort
De Marguerite Duras. Mise en scène de Martine Beaulne
Avec Sylvie Drapeau et Paul Savoie
Au Théâtre Prospero jusqu’au 15 février
***1/2 (trois étoiles et demie)

« Écrire, c’est hurler sans bruit », disait Marguerite Duras. Et le théâtre est une parole qu’on projette avec passion dans le vide et l’obscurité. Pas étonnant que l’œuvre romanesque de Duras – qui a aussi écrit pour le théâtre – s’adapte si bien sur les planches.

La scène se passe dans un hôtel de villégiature. Dans une chambre avec vue sur la mer et bercée par le son du mouvement des vagues, comme une lente respiration. Au milieu, un lit où l’on a déposé négligemment un drap blanc. Un homme et une femme. Entre eux, au lieu d’une promesse d’amour, il y a une profonde blessure. Une fêlure qui laisse un vide immense.

Tout l’univers durassien est là ! Au lever de rideau, on sent déjà que cette production de La maladie de la mort rendra justice à la qualité de l’œuvre de Duras, une auteure dont l’écriture expose, avec une grande lucidité et la précision du scalpel, la fêlure de l’âme humaine. La mise en scène très zen de Martine Beaulne épouse la belle scénographie de Richard Lacroix. Celle-ci évoque des cratères lunaires sur lesquels se reflète la lumière crépusculaire de Guy Simard. Puis le jeu de Sylvie Drapeau et Paul Savoie, deux interprètes de talent et d’expérience, rend bien le souffle hachuré du texte.

Attention ! Cet univers n’est pas pour tous les goûts. Aussi précis et économe soit-il – la pièce dure à peine 60 minutes –, le style épuré de Duras peut finir par lasser, à force de répétitions, d’affectation : « Il a joui. Elle a joui. Il a dit ceci. Elle a répondu cela. » Nous sommes dans le degré zéro du dialogue. À côté de Duras, Tchekhov faisait des pièces d’action !

Par contre, si vous aimez vous bercer au son de la petite musique des tourments de l’âme, si la valse de la solitude à deux vous est familière, si vous croyez que le destin du couple se fond dans l’infinie distance qui sépare les amants, alors courez voir La maladie de la mort. Sa douce poésie risque de mettre un peu de baume sur vos blessures.

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