À MA MANIÈRE

Comment j’ai implanté un système de vélopartage au Brésil

Chaque semaine, une personnalité du milieu des affaires nous raconte en ses mots une page de son histoire.

Qui ? Luc Sabbatini, PDG de PBSC Solutions urbaines

Le soleil brille pour nous au Brésil. Nous avons amorcé récemment le déploiement de 2600 vélos en libre-service à Rio de Janeiro avec 260 stations alimentées à l’énergie solaire. D’ici à la fin de l’année, 9000 vélos rouleront dans 5 villes de ce grand pays d’Amérique du Sud. C’est le plus grand contrat d’introduction que PBSC a jamais eu. Plus importants que ceux de New York et de Londres.

En fait, les Brésiliens se déplacent sur nos vélos FIT depuis l’automne dernier, car nous nous sommes d’abord installés à Recife, puis à São Paulo. Ils sont un peu plus petits et plus légers que les BIXI qui roulent à Montréal : 10 lb de moins et des roues de 24 po de diamètre au lieu de 26. Ils sont comme ceux installés en Asie, un autre marché prometteur pour nous.

Ce ne fut pas un appel d’offres traditionnel, car nos partenaires sont la banque Itau, qui commandite le système partout au pays, et l’opérateur de vélos en libre-service au Brésil tembici. Les deux entités ont fait le tour du monde. Elles nous ont choisis pour la qualité du produit, notre technologie et notre flexibilité commerciale. On a trouvé des solutions à leurs problèmes.

Itau commanditait une technologie qui datait et qu’elle cherchait à remplacer. Notre nouveau système offre une technologie solaire et est convivial. Il est également plus résistant, car il y a beaucoup de vols au Brésil. C’est anti-vandalisme ! Comme il risque d’y avoir moins de pertes, ce sera moins cher à entretenir. Économiquement, nos FIT et nos bornes sont plus attirants.

Le Brésil signifie pour nous le début d’une nouvelle ère. On a investi des millions de dollars en trois ans en développement, en amélioration et en tests de produits. 

C’est un pays latin, donc pas le plus organisé. Cela dit, nos partenaires sont agréables et de haut niveau. Comme on parle 18 langues chez PBSC, dont le portugais, nos clients se sentent bien avec nous. La première fois qu’ils sont venus à nos bureaux de Longueuil, il neigeait et ils ont testé nos vélos alors qu’il faisait froid. C’était à la fin de l’hiver 2017 et ça ne nous a pas nui !

Quand j’ai acheté PBSC en janvier 2015, j’ai découvert un produit fantastique. Je ne savais pas qu’il y aurait autant de travail à faire, même si l’entreprise était profitable. Dès ma première année, on a décidé de développer un nouveau vélo ainsi qu’une nouvelle technologie, et de changer les vieux modèles qui roulaient. On est encore là-dedans. Modifier le cours d’une entreprise prend plusieurs années. Ma priorité était d’avoir le talent. On avait des craintes de pouvoir l’attirer sur la Rive-Sud, mais il n’y a pas eu de problèmes. Aujourd’hui, mon plan est clair et je dors comme un bébé, car j’ai le produit, l’équipe et les capacités financières.

Les produits de PBSC sont présents dans 26 villes. On a plus de succès que je ne l’aurais pensé. Notre slogan qu’on a mis de l’avant est : changer le monde, une ville à la fois. On le fait intelligemment, je trouve. Chaque ville est personnalisée. On s’ajuste toujours aux demandes des villes. On est ouverts sur le monde et mes enfants sont fiers de moi, car j’ai un produit cool !

PBSC est dans la mobilité urbaine et c’est le plus grand défi des villes. On fait partie du cocktail de solutions de cet écosystème. Nous sommes chanceux, car l’économie du partage est à la mode. Les milléniaux, par exemple, trouvent ça intéressant de se promener à vélo. On est portés par cette vague.

C’est tellement plus intéressant désormais de travailler en mobilité urbaine. Au début, le BIXI était une bibitte. La STM avait des questionnements. Aujourd’hui, le vélo en libre-service fait partie intégrante du transport urbain.

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