Jeux vidéo

Sans Assassin’s Creed, le titre d’Ubisoft plonge

Pour la première fois depuis 2008, Ubisoft n’aurait pas l’intention de lancer à l’automne un nouveau jeu de sa célèbre franchise Assassin’s Creed, qui génère près du tiers de ses revenus. La rumeur, lancée par un site spécialisé, a fait plonger l’action de l’entreprise de près de 9 %, hier, à Paris.

Après le premier épisode en 2007 et une pause en 2008, Ubisoft a lancé huit opus majeurs en sept ans à compter de 2009. Tous, sauf un, ont été produits sous la supervision des studios québécois du groupe, là où la série est née.

Selon le site spécialisé en actualité du jeu vidéo Kotaku, dont la crédibilité en la matière est forte, la prochaine grande édition d’Assassin’s Creed devrait s’appeler Empire, se dérouler en Égypte ancienne, mais, surtout, ne pas paraître avant 2017.

L’entreprise n’a pas réagi à l’information, sinon pour dire qu’elle ne commente pas « les rumeurs ou les hypothèses ».

L’été dernier, avant la parution de l’épisode Syndicate conçu à Québec, le rapport annuel d’Ubisoft évaluait à environ 93 millions le nombre d’exemplaires de la série ayant trouvé preneur depuis 2007. Cela en fait, de loin, la série la plus populaire du groupe, devant la série musicale Just Dance et ses 55 millions d’unités.

La popularité de la série lui a même permis de faire le saut au cinéma. Le film Assassin’s Creed sera projeté au grand écran à compter du 21 décembre prochain. Cela rendrait d’autant plus étonnante la décision de ne pas y adjoindre la sortie d’un jeu.

La notion « d’essoufflement » de la série est devenue un thème de plus en plus présent dans le discours de ses critiques au cours des dernières années. Le fait d’en transférer la direction de Montréal à Québec pour l’épisode de 2015 a mené à un produit qui a apaisé momentanément ces critiques, mais d’aucuns saluaient hier les bénéfices qu’une année de pause pourrait entraîner.

UN GROS TROU

Selon l’analyste Richard-Maxime Beaudoux, de la firme parisienne Bryan, Garnier & Co, la série a représenté en moyenne environ 30 % des revenus d’Ubisoft au cours des dernières années. Le trou serait donc béant, mais il n’inquiète pas outre mesure l’analyste.

« À notre avis, Ubisoft va lancer au moins quatre superproductions dans son année financière 2016-2017 : Watch Dogs 2, Far Cry 5, Ghost Recon  Wildlands et For Honor. »

— Richard-Maxime Beaudoux, de la firme parisienne Bryan, Garnier & Co dans une note envoyée à ses clients

À noter que trois de ces quatre projets sont menés depuis Montréal.

Les répercussions de l’absence d’Assassin’s Creed sur les projections de M. Beaudoux pour le titre d’Ubisoft sont nulles, puisque seule la spéculation entourant une prise de contrôle par Vivendi peut, selon lui, orienter le prix de l’action.

Rappelons qu’Ubisoft et son entreprise sœur Gameloft sont présentement ciblées par le géant français Vivendi. Aux dernières nouvelles, celui-ci avait réussi à se procurer 26,7 % des actions de Gameloft et 10,4 % de celles d’Ubisoft.

« Ces achats n’ont pas été spécifiquement conçus comme une étape préparatoire à un projet de prise de contrôle d’Ubisoft et Gameloft, écrivait Vivendi dans un communiqué publié le 26 octobre dernier. Néanmoins, sur les six prochains mois, Vivendi ne peut pas écarter la possibilité d’envisager un tel projet. »

La spéculation entourant Vivendi a fait gagner près de 50 % au titre d’Ubisoft au dernier trimestre de 2015.

FRANCHISES DE JEUX VIDÉO LES PLUS LUCRATIVES (2005-2014)

1- Call of Duty (Activision)

2- Mario (Nintendo)

3- FIFA (Electronic Arts)

4- Grand Theft Auto (Take-Two Interactive)

5- Assassin’s Creed (Ubisoft)

Source : Ubisoft

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