PME Innovation

Libérer l’information scientifique

Donner accès à la connaissance. C’est autour de ce noble objectif qu’est née 1Science, dont le premier produit, oaFinder, lancé il y a trois semaines, est déjà mis à l’essai par une cinquantaine d’universités nord-américaines.

Éric Archambault et Grégoire Côté sont partenaires depuis 2002, moment où ils ont fondé Science-Metrix. Cette entreprise qui compte présentement une vingtaine d’employés est active dans la mesure et l’évaluation de l’activité scientifique.

« Les gouvernements, par exemple, veulent savoir si leurs programmes sont toujours pertinents », dit Éric Archambault.

Science-Metrix se base principalement sur le décompte du nombre d’articles scientifiques pour procéder à ses mesures. 

Elle est de plus en plus active à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Europe. C’est justement un mandat de la Commission européenne, en 2012, qui a mené à la fondation d’une deuxième entreprise, 1Science. Il s’agissait alors de mesurer la disponibilité des articles scientifiques en libre accès.

« Nous nous sommes aperçus qu’il y en avait beaucoup plus librement accessibles que ce que l’on pensait, se souvient M. Archambault. À l’époque, il était estimé qu’environ un article sur quatre était accessible. Nous avons découvert que c’était plus près de la moitié. Ç’a été l’élément déclencheur. »

PAYÉS PAR LE PUBLIC, ACCESSIBLES AU PUBLIC

Les gouvernements du monde entier investissent ensemble 450 milliards chaque année dans la recherche scientifique, selon M. Archambault. Mais une partie importante des articles qui en découlent restent confinés à des revues auxquelles l’abonnement est payant, souvent très cher, ce qui en limite fortement la diffusion.

Et même ceux qui sont accessibles ne le sont pas facilement. Certains profitent de banques spécialisées, mais d’autres sont éparpillés sur des sites de revues qui mélangent articles publics et payants, d’autres encore sont mis en ligne ça et là par les chercheurs eux-mêmes. C’est ce que le produit de iScience, oaFinder, tente de simplifier.

« L’originalité de notre technologie est qu’elle va puiser dans toutes ces sources. Nous avons parlé à une centaine d’universités jusqu’à présent et personne ne nous a dit que quelqu’un d’autre faisait la même chose. »

— Éric Archambault, PDG de Science-Metrix

OaFinder ne fait pas de miracles : tous les articles qu’il répertorie sont déjà offerts sur l’internet et on peut probablement finir par tomber dessus au terme d’une minutieuse recherche sur Google.

« Mais ils sont mélangés à plein d’autres choses sur Google. La productivité n’est pas la même, fait valoir M. Archambault. Nous en sommes déjà à 10 millions d’articles répertoriés et nous souhaitons être à 20 millions dans un an. Les chercheurs sont des gens bien rémunérés, il faut utiliser leur temps à bon escient. »

1Science exige un abonnement pour accéder à son moteur de recherche. Il faut donc payer, ce qui semble aller à l’encontre de la volonté de l’entreprise de libérer l’accès au savoir.

« Une université peut facilement dépenser 7 à 8 millions par année pour des abonnements à des revues scientifiques, défend l’entrepreneur. Notre système ne coûtera pas ça. »

Qui : Éric Archambault, Grégoire Côté et une vingtaine d’employés

L’idée : Un moteur de recherche pour donner accès au plus grand nombre possible d’articles scientifiques offerts en libre accès

L’ambition : Devenir la plateforme de livraison numéro 1 pour les connaissances scientifiques, faciliter la circulation de la connaissance

Ils y croient et y ont investi de l’argent : MM. Archambault et Côté

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