ARTS VISUELS  RENCONTRES INTERNATIONALES DE LA PHOTOGRAPHIE EN GASPÉSIE

UNE HISTOIRE D’IMAGES ET DE SUCCÈS

Depuis 2010, de la mi-juillet à la mi-septembre, une douzaine de villes et de villages de Gaspésie accueillent des expositions de photographies. À l’occasion des Cinquièmes Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, La Presse s’est entretenue avec leur fondateur, Claude Goulet.

Le printemps dernier, la photographe allemande Beatrix von Cota a exposé à la galerie Le Réverbère, à Lyon, des photographies brutes et presque brutales d’une Gaspésie qui n’était pas de carte postale, prises au cours d’un séjour réalisé à l’invitation des Rencontres internationales de la photographie.

Depuis quatre ans, des photographes du monde entier se rendent ainsi en Gaspésie pour créer grâce aux Rencontres lancées par le Montréalais Claude Goulet et dont le succès ne se dément pas. L’an dernier, quelque 156 000 visiteurs ont été recensés durant les deux mois d’expositions.

« Chaque année, l’événement gagne du galon. » — Claude Goulet, fondateur des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie

« On est régulièrement invités à l’étranger dans des manifestations de photographie comme à Arles, à Vendôme ou au Fotofest de Houston », dit M. Goulet.

Cette année, 13 villes et villages de la péninsule gaspésienne participent aux Rencontres, qui présentent en une vingtaine de lieux les images d’une trentaine de photographes autant consacrés qu’émergents.

Cette année, à noter : la participation des photographes canadiens Isabelle Hayeur, Michael Flomen, Dina Goldstein, Bertrand Carrière, Jean-François Bérubé, Yoanis Menge, Linda Rutenberg et Maryse Goudreau, entre autres, et de plusieurs photographes européens.

Avec un budget de 500 000  $ (fourni pour moitié par les administrations locales), les Rencontres sont parvenues (sans l’aide du Conseil des arts du Canada) à se positionner sur la scène internationale et peuvent ainsi recevoir des photographes étrangers tout en organisant des résidences d’artistes.

C’est ainsi que, au printemps, Percé et l’île Bonaventure ont accueilli les artistes québécois Patrick Dionne et Miki Gingras. À l’automne, ce sera au tour du Français Benjamin Deroche et du Polonais Bogdan Konopka.

La ville de Percé accueille également 35 photographies de la collection Loto-Québec à l’occasion des 35 ans de cette collection, avec des œuvres notamment de Jocelyne Alloucherie, Bertrand Carrière, Gabor Szilasi, Bill Vazan…

Demain commencera un événement important des Rencontres, soit la Tournée des photographes, avec une série de rencontres, de conférences, de tables rondes et de projections de photos. Le conservateur de l’art contemporain au Musée des beaux-arts de Montréal, Stéphane Aquin, la galeriste Joyce Yahouda et la conservatrice de la collection de la Banque Nationale, Jo-Ann Kane, participeront, samedi à 10h à Carleton, à une table ronde sur le marché de la photographie.

Cinq expositions à voir

PATRICK DIONNE ET MIKI GINGRAS, À PERCÉ

Installée dans le parc de L’Île-Bonaventure-et-du-rocher-Percé, l’exposition Cueilleurs d’histoire résulte d’une résidence de création du couple d’artistes montréalais, au printemps et au début de l’été, à Percé et dans l’île Bonaventure. S’intéressant à la trame narrative de l’image, ils ont exploré le passé de cette île qui accueille tout l’été une riche colonie de fous de Bassan et qui jadis abritait quelques insulaires isolés de tout.

Cinq expositions à voir

ESTELLE MARCOUX, À GESGAPEGIAG

L’exposition Tia’Mugwet (Chasse à l’orignal), présentée dans le village micmac de Gesgapegiag, en bordure de la route 132, découle d’une résidence d’Estelle Marcoux financée par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Photographe professionnelle depuis 14 ans, l’artiste a travaillé avec la communauté autochtone micmaque sur le thème de la chasse. Des œuvres ont été attachées aux arbres sur le territoire. 

Cinq expositions à voir

DINA GOLDSTEIN, À NEW RICHMOND

On avait vu sa série faussement naïve et totalement humaniste sur Barbie (In The Dollhouse) à la galerie Art Mûr, à Montréal, l’an dernier. La photographe canadienne Dina Goldstein présente Fallen Princesses au parc de la Pointe-Taylor, à New Richmond. Un mélange original d’œuvres sur la pauvreté, le cancer et l’obésité présenté en pleine nature.

Cinq expositions à voir

MICHAEL FLOMEN, À MARIA

Travail fait à partir de lucioles posées sur du papier photographique, Higher Ground  (En hauteur) est une œuvre qui s’observe idéalement au crépuscule ou au début de la nuit au parc du Vieux-Quai, à Maria. Des boîtes lumineuses ont été créées pour rendre compte de sa démarche et placées sur la plage du village. La mise en scène de ce dialogue avec la nature est remarquable, selon Claude Goulet, fondateur et commissaire de l’événement artistique gaspésien.

Cinq expositions à voir

GILBERT GARCIN, À CARLETON-SUR-MER

L’artiste français a débuté dans la photographie à l’âge de 65 ans. Adepte du photomontage, il présente une sélection de sa série Changer le monde dans laquelle sa silhouette à la Tati se découpe sur un mur, dans un enchevêtrement de pellicules photographiques. Un style qui combine esthétisme et humour.

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