accès au fleuve sur la rive-sud

De grandes ambitions pour la jetée du Saint-Laurent

Aujourd’hui utilisée comme piste cyclable, la jetée de la Voie maritime du Saint-Laurent ferait un « parc extraordinaire » pour les familles, dit l’entomologiste Georges Brossard, qui a passé sa vie sur la Rive-Sud. La Communauté métropolitaine de Montréal compte mettre en œuvre un projet analogue, explique à La Presse son directeur général.

« Le paradis »

Durant sa jeunesse sur la Rive-Sud de Montréal, Georges Brossard aimait se baigner dans le Saint-Laurent. Son père, Georges-Henri Brossard, fondateur de la ville du même nom, possédait un chalet à quelques mètres du fleuve. « Je passais des journées entières à pêcher, à me baigner. C’était le paradis. » Georges Brossard a été catastrophé quand il s’est rendu compte que la Voie maritime, inaugurée en 1959, allait priver 10 municipalités riveraines de leur accès au fleuve. « Ça fait des décennies que les gens de La Prairie, Candiac, Brossard n’ont plus accès au fleuve. Le fleuve passe dans leur cour, mais ils n’en profitent pas ! Leur seul point d’eau a été fermé. C’est tragique. C’est inacceptable ! »

« Enlevez la barrière »

S’étendant sur une dizaine de kilomètres, la jetée de la Voie maritime est utilisée par les cyclistes qui peuvent se rendre du pont Victoria jusqu’aux écluses de Sainte-Catherine. M. Brossard ne voit pas pourquoi les citoyens ne pourraient pas s’y rendre aussi en voiture, se garer et profiter de cet endroit enchanteur pour pêcher, pique-niquer ou se baigner. « Il y a une barrière de métal de 100 $ qui empêche l’accès aux véhicules. Enlevez la barrière, et les gens vont venir ! L’eau du fleuve est très pure à cet endroit. Et il n’y a pas beaucoup de courant, c’est sécuritaire de s’y baigner en famille. »

« Tout est prêt »

En entrevue, Massimo Iezzoni, directeur général de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dit qu’il a entendu parler de l’idée de M. Brossard. « De notre côté, nous avons depuis 2016 le plan directeur d’un projet de mise en valeur de la digue. Ça s’appelle le Parc-plage du Grand Montréal », affirme-t-il. Le projet prévoit l’utilisation de petits véhicules, comme des voiturettes de golf, pour transporter les gens le long de la dizaine de kilomètres de la jetée. Parmi les activités proposées, on compte la pêche, le kayak, le canot, la planche à voile, le surf à pagaie (SUP) et l’observation d’oiseaux, entre autres. « En plus, on est en train de regarder la possibilité de joindre les deux bouts de la jetée par des navettes fluviales. Ce sera une expérience de plein air formidable. C’est champêtre, c’est magnifique. Tout est prêt pour qu’on lance de grands travaux sur la digue. »

Camping sur le fleuve

Sur l’extrémité sud de la jetée se trouve actuellement la première phase du projet, le RécréoParc, qui compte une grande plage de sable, un pavillon d’accueil et 50 emplacements de camping. « En plus, il y a un chalet qui est tellement beau, ça fait peur », dit M. Iezzoni. Pour la digue, on est en discussion avec tous les maires concernés. On est en train de réfléchir aux premières phases d’intervention. Ça commence à prendre forme. »

Parc-Plage à Brossard

M. Iezzoni déclare du même souffle que la CMM aimerait aménager une plage sous le nouveau pont Champlain une fois que celui-ci sera terminé. « Dans nos plans, on a un magnifique projet de Parc-plage à Brossard, sous le nouveau pont Champlain. C’est spectaculaire. Ça donne des points de vue fantastiques. » M. Iezzoni estime que la sortie de Georges Brossard est pertinente. « Dans la vie, il faut dire ce que l’on veut. Si on ne le dit pas, personne ne le saura. »

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