Étude de Statistique Canada

De plus en plus d’aînés endettés, selon Statistique Canada

La proportion des familles de personnes âgées canadiennes qui avaient une dette est passée de 27 % en 1999 à 42 % en 2016, révèle Statistique Canada dans une étude publiée hier.

La proportion des familles âgées qui avaient une dette hypothécaire « a presque doublé, passant de 8 % à 14 %, et la part de celles qui avaient une dette de consommation est passée de 24 % à 37 % », peut-on lire.

Les personnes âgées sont plus nombreuses à avoir une dette, mais en plus, le montant médian de cette dette est nettement plus élevé. Il était de 9000 $ en 1999, alors qu’il se chiffre maintenant à 25 000 $ (valeur exprimée en dollars constants de 2016).

Mais dans le même temps, la valeur médiane des actifs détenus par ces familles endettées s’est accrue, poursuit Statistique Canada, passant de 327 000 $ à 607 400 $.

« De tous les groupes d’âge, les personnes âgées sont les seules où l’on voit les faillites et les propositions de consommateur bondir en flèche », fait observer Pierre Fortin, syndic en insolvabilité et président de Jean Fortin et Associés.

De fait, en 2007, chez les 65 ans et plus, 6574 personnes avaient fait faillite ou fait une proposition de consommateur ; en 2016, on en était à 13 769, selon le Bureau du surintendant des faillites.

Dettes de consommation

Dans l’étude de Statistique Canada, il y a une statistique qui frappe tout particulièrement M. Fortin : en 2016, 14 % des familles de personnes âgées ont une dette de consommation supérieure à leur revenu familial après impôts, en hausse par rapport à seulement 4 % en 1999.

M. Fortin dit qu’il ne voit pas défiler dans son bureau tant de gens qui ont un train de vie princier. Pas beaucoup de spas, de croisières, pas de voyages à répétition, dit-il, mais des gens dont le budget a toujours été serré et qui, à la retraite, n’ont pas été en mesure de se serrer encore plus la ceinture.

Plusieurs s’accrochent à leur maison, mais aussi à leur voiture, fait-il remarquer.

Pas facile, certes, de prendre les transports en commun à 75 ans, suggère-t-on. « Mais on ne parle pas nécessairement de se passer de sa voiture, simplement de la remplacer par une autre qui est moins coûteuse », relève-t-il.

Et ça aussi, ça passe souvent difficilement.

Pauvreté et immobilier

Me Michel Beauchamp, qui est notaire et spécialisé dans les successions insolvables, trouve que Statistique Canada aurait tout intérêt à faire une étude sur l’appauvrissement des personnes âgées causé par l’augmentation des valeurs immobilières.

Les revenus à la retraite diminuent, « mais pas les taxes et l’entretien de la maison », relève-t-il, notant que le propriétaire qui a toujours été bricoleur n’a souvent pas prévu qu’une fois vieux, il ne pourrait peut-être plus faire ses réparations tout seul.

« J’ai des clients à qui cela coûte très cher de rester dans leur maison qui, au surplus, se dégrade au fil des ans. »

C’est là l’un des cas de figure très répandus, mais il voit aussi passer, lui, des retraités au gros train de vie et qui réservent quelques surprises à leurs héritiers.

Il raconte que l’un de ses dossiers, ces temps-ci, est celui d’un homme de 69 ans qui avait 41 cartes de crédit. Il n’oubliera pas de sitôt non plus cet autre homme qui gagnait 350 000 $ par année, qui possédait un chalet, un condo, une belle voiture « et qui a fini sans aucun actif à son décès, à la grande surprise de ses enfants convaincus que papa valait très cher ».

Exportation et développement Canada

Enquête sur un possible pot-de-vin de SNC-Lavalin en Angola

Exportation et développement Canada (EDC) a annoncé, hier, qu’elle examinait le soutien qu’elle avait apporté à SNC-Lavalin après avoir été mise au courant d’une allégation voulant que l’agence ait soutenu la société dans un contrat en Angola qu’elle avait remporté grâce à la corruption.

L’accusation, qui a été rapportée pour la première fois par CBC News, s’appuie sur des informations provenant d’une source anonyme au sein de la firme d’ingénierie.

Hier, la porte-parole de SNC-Lavalin, Daniela Pizzuto, a refusé de commenter le reportage de CBC, sauf pour souligner que l’allégation contenue dans l’article « remontait à avant 2012 ».

Une déclaration d’EDC, qui agit en tant qu’agence de crédit pour les entreprises cherchant à faire des affaires à l’étranger, indique que la société d’État n’aurait jamais sciemment pris part à une transaction impliquant de la corruption.

La porte-parole d’EDC, Jessica Draker, a indiqué qu’après avoir pris connaissance de l’accusation de la source, le mois dernier, l’agence avait engagé un avocat externe pour enquêter sur cette allégation en particulier, relative à un projet de barrage en Angola, pour laquelle elle a fourni « une assurance contre les risques politiques ».

SNC-Lavalin est au cœur d’une controverse politique qui hante le gouvernement libéral fédéral depuis près de deux mois et a coûté au premier ministre Justin Trudeau deux ministres de son cabinet, son plus proche conseiller et le plus haut fonctionnaire du pays.

Lock-out à ABI

Le syndicat blâme Legault pour l’échec de la conciliation

La rencontre de conciliation qui avait été convoquée entre la direction d’ABI et le syndicat des Métallos, hier, dans le cadre du lock-out qui sévit à l’aluminerie depuis près de 15 mois, a abouti à un échec. Et le syndicat des Métallos rejette la responsabilité de cet échec sur le premier ministre François Legault.

La semaine dernière, le médiateur affecté au dossier, Jean Nolin, avait convoqué les parties pour une énième rencontre hier matin. Et la direction de l’Aluminerie de Bécancour a alors fait savoir qu’elle rejetait la contre-proposition du syndicat déposée le 21 mars, même si celui-ci acceptait alors la suppression de 103 postes, en plus de faire des concessions quant au régime de retraite.

« La direction est arrivée le torse bombé » à la rencontre, à cause des propos de M. Legault, a critiqué au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne l’adjoint au directeur québécois du syndicat des Métallos, Dominic Lemieux. « C’est sûr qu’on le voit responsable » de l’échec de la rencontre, s’est-il exclamé.

Deux jours avant cette rencontre de conciliation, soit lundi dernier, le premier ministre avait rencontré séparément et privément la partie syndicale – FTQ, syndicat des Métallos et syndicat local – et la partie patronale – avec des dirigeants d’Alcoa venus de Pittsburgh, aux États-Unis.

« Pas raisonnable »

Depuis, le premier ministre a fait des déclarations publiques critiquant le syndicat, qu’il juge « pas raisonnable » avec ses demandes. Or, le syndicat n’est pas en demande : il fait plutôt face à des demandes de concessions de la part de l’employeur. Le premier ministre a surtout insisté sur leurs bons salaires – qui ne sont pas un enjeu dans le cadre de cette négociation.

De son côté, la direction d’ABI a expliqué son rejet de la contre-proposition syndicale en affirmant qu’elle ne touche pas à des points qui lui semblent cruciaux, comme la réorganisation du travail pour obtenir plus de flexibilité de la part des travailleurs, l’absentéisme, les libérations syndicales et les niveaux de contribution au régime de retraite.

Les parties se retrouvent donc dans un cul-de-sac.

moteurs d’avions

Lufthansa Technik créera 50 emplois à Montréal

Lufthansa Technik AG créera jusqu’à 50 emplois au cours des trois prochaines années, dans le cadre d’une expansion de ses activités de maintenance et de réparation de moteurs d’avions à Montréal. La société a pour objectif de tripler la capacité locale de ses offres de services de réparation mobiles et de créer 50 emplois supplémentaires dans la région de Montréal d’ici à la fin de 2021, selon un communiqué diffusé hier. Son projet prévoit aussi la mise en place d’un atelier d’inspiration allemande, afin d’assurer la formation de la relève. Les activités de services de réparation mobiles comprennent des réparations à même l’aéronef, effectuées dans les installations du transporteur aérien, ainsi que des réparations de haute précision réalisées dans les ateliers spécialisés. — La Presse canadienne

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