Éducation

Deux Chinois donnent un million à l’UdeM et à la Fondation Trudeau

Deux milliardaires chinois ont versé un million à l’Université de Montréal et à la Fondation Pierre Elliott Trudeau, fruit d’une intense opération de séduction en cours depuis près de 20 ans dans leur pays.

Le don est principalement destiné à la faculté de droit de l’Université de Montréal, qui obtient 750 000 $, 250 000 $ allant à la Fondation Trudeau. C’est là le don le plus important reçu par la faculté de droit. Mais pour les deux hommes d’affaires, ce million s’apparente à de l’argent de poche. 

Hier, à la cérémonie soulignant l’événement, de nombreux jeunes étudiants chinois qui étudient en ce moment à l’Université de Montréal (un enseignement donné en anglais) ont tenu à se faire photographier avec Niu Gensheng, roi des produits laitiers en Chine.

Ayant vendu son entreprise en 2009, M. Niu se consacre maintenant en bonne partie à ses œuvres de charité. Jusqu’ici, apprend-on dans sa biographie, sa fondation a versé quelque 800 millions à diverses œuvres. 

M. Niu et Zhang Bin, l’autre donateur, ont été amenés à donner ce million à l’Université de Montréal et à la Fondation Trudeau après avoir été approchés par le père d’un jeune homme venu étudier ici en droit.

Pour les donateurs, il était important d’honorer la mémoire d’un personnage canadien d’importance pour la Chine. C’est pour cette raison qu'ils ont versé une partie de l’argent à la Fondation Trudeau, en honneur de l’ancien premier ministre qui, en 1970, avait rétabli les relations diplomatiques entre le Canada et la Chine.

Pour Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, cette somme est l’aboutissement « des relations entre l’Université de Montréal et la Chine qui remontent à 1998. Depuis, nos échanges d’étudiants et de professeurs avec la Chine se comptent par dizaines », a-t-il souligné.

LA CHINE COURTISÉE

L’Université de Montréal n’est pas la seule à faire la cour à la Chine.

Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation de l’UQAM depuis un an, explique par exemple que s’il a été nommé à ce poste, c’est en bonne partie en raison des contacts avec la Chine qu’il a développés alors qu’il était consultant principal aux relations gouvernementales au cabinet de relations publiques National.

« Aux gens d’affaires que je rencontre et qui cherchent à s’implanter ici, je ne manque pas de souligner à quel point la philanthropie peut être une très belle carte de visite. »

Les universités anglophones cherchent elles aussi à tisser des liens avec la Chine depuis longtemps. Ainsi, à l’Université Concordia, une fondation a été mise sur pied en 1998 précisément pour permettre à ses 600 diplômés qui vivent en Chine de donner à leur alma mater.

À l’Université McGill, Mark Weinstein, responsable du développement de l’établissement, explique que les résidents de la Chine et de Hong Kong « constituent nos plus importants donateurs à l’extérieur du Canada et des États-Unis ».

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