OPINION EN ROUTE VERS LES ÉLECTIONS

Pourquoi écrire ?

La section Débats est fière d’accueillir Françoise David et Michael Fortier dans ses pages. L’ancienne co-porte-parole de Québec solidaire et l’ex-ministre conservateur commenteront la campagne électorale à tour de rôle. Très appréciées du public, ces deux figures connues de la politique partageront ainsi leur expérience, leurs préoccupations, leurs convictions, mais aussi leur passion avec les lecteurs de La Presse+ jusqu’à l’automne prochain. Bonne lecture ! François Cardinal, éditorialiste en chef, directeur principal de la section Débats

Un ami proche apprenant que j’écrirais deux fois par mois dans La Presse a eu cette réaction : tu sors de ta tanière ! C’est vrai. J’en ai terriblement envie.

Au moment de ma démission, le 19 janvier 2017, j’ai promis de demeurer une citoyenne engagée. Mais j’ai demandé aux gens d’être patients. J’avais besoin de repos et de silence pour quelques mois. J’ai collaboré ponctuellement à une campagne d’Amnistie internationale et je siège maintenant au C.A. du Mouvement pour une démocratie nouvelle qui milite en faveur d’un mode de scrutin proportionnel mixte.

Durant tout ce temps, je suis demeurée une observatrice attentive de la scène politique et sociale québécoise. Parfois, j’ai eu envie d’intervenir publiquement : à l’entrée irrégulière au Québec de milliers de personnes migrantes d’origine haïtienne, par exemple. Je bouillais devant des réactions de politiciens ou chroniqueurs qui créaient de toute pièce une crise et, de façon consciente ou non, cultivaient une certaine intolérance. Or, le Québec vaut tellement mieux que des réactions épidermiques et fondées souvent sur d’énormes préjugés.

Je n’ai rien dit l’été dernier. Je n’étais pas encore prête à retourner dans la fosse aux lions. Mais…

Des élections sont à l’ordre du jour au Québec. C’est le cas de le dire : tout le monde en parle… ou du moins en est conscient. La classe politico-médiatique s’agite. Tout devient électoral. Qu’est-ce que je viens faire dans cette galère ?

Je souhaite débattre avec vous de plusieurs questions qui nous interpellent ces temps-ci !

Pour exemples : l’environnement et plus particulièrement les hydrocarbures, la gestation pour autrui, les transports collectifs, le vivre-ensemble (immigration, identité, accommodements…), la parité, un nouvel afflux de personnes migrantes au printemps. Sans compter la santé, l’éducation et… les annonces de candidatures en vue des élections.

D’autres sujets m’intéressent vivement même si j’ai perdu beaucoup d’illusions quant à leur place dans des campagnes électorales. C’est ainsi qu’à moins d’un miracle, nous entendrons peu parler de lutte contre les inégalités sociales, des revendications des nations autochtones ou de culture. J’ai pourtant l’intention de m’y attarder, en mettant au défi les partis politiques de proposer des engagements électoraux sur ces enjeux cruciaux.

Tout le monde sait que j’ai été porte-parole de Québec solidaire pendant 11 ans et députée de ce parti pendant quatre ans et demi. Je veux être bien claire ici : mon cœur est et demeurera solidaire. Cependant, et en toute indépendance, je m’autoriserai à questionner tous les partis politiques.

Encore plus clair : je suis et demeurerai une femme de gauche, écologiste, féministe et indépendantiste. Oui, tout ça !

Mais je l’ai souvent dit : je suis ferme sur les principes et souple dans leur application. J’ai donc envie que nous réfléchissions ensemble aux meilleurs moyens de faire avancer le Québec ou, bien mieux, d’avancer toutes et tous ensemble. Vers quoi ? Vers un Québec fondé sur le bien commun, la solidarité sociale, une économie verte, un vivre-ensemble qui s’appuie sur des valeurs partagées et sur une langue officielle, le français, tout en accueillant les différences qui nous enrichissent mutuellement. Et, bien sûr, vers une société où les femmes occupent réellement et partout la moitié de la glace !

Pourquoi La Presse ? Parce qu’elle a pris contact avec moi à la mi-mars en me proposant cette chronique. Parce que malgré mes réserves ou mes désaccords avec certaines positions éditoriales ou celles de chroniqueurs réguliers, je constate un équilibre dans les positions diversifiées des textes et chroniques. J’aime le ton employé, car on a besoin plus que jamais de discuter avec calme et sérénité. Ai-je pleine liberté de choisir mes sujets et d’exprimer mes opinions ? On me l’a garanti.

Me voici, donc. Au plaisir d’échanger avec vous !

Prochain texte : jeudi prochain

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