Courrier des lecteurs

Le pain et l’argent du pain

« L’inscription pour l’obtention de la carte de 25 $ de Loblaw en guise d’indemnité est maintenant possible. Cependant, il me semble qu’il y a une contradiction (dans les petits caractères qui dégagent Loblaw de toute responsabilité à l’égard d’autres actions collectives). Est-ce que je me trompe ? » — Roch
« Il n’y a plus de Loblaw au Québec depuis quelques années. Que peut-on faire à ce moment-là ? » — Louise

Les consommateurs se posent beaucoup de questions à propos des fameuses cartes-cadeaux de 25 $ que Loblaw a commencé à offrir lundi dernier. L’épicier cherche à se faire pardonner sa participation à un cartel qui a permis de gonfler les prix du pain emballé durant 15 ans.

L’automne dernier, le Bureau de la concurrence a lancé une enquête à ce sujet qui vise aussi Walmart, Sobeys, Metro et Tigre géant, notamment. Plusieurs actions collectives se sont mises en branle.

Or, les avocats qui pilotent ces recours plaident que Loblaw essaie d’acheter la paix à bon compte. Ils estiment que les sommes en cause sont beaucoup plus importantes que celles que Loblaw offre en ce moment. Ils pensent aussi que les cartes-cadeaux sont davantage une opération marketing pour attirer des clients chez Loblaw qu’un véritable geste de bonne foi.

Mais les clients qui réclament la carte-cadeau pourront quand même participer à une action collective. Toutefois, ils devront soustraire les 25 $ reçus de l’éventuelle indemnité qui pourrait découler d’une action collective, comme l’explique Loblaw dans le formulaire de réclamation.

Autrement dit, vous ne pouvez pas avoir le pain et l’argent du pain. Mais en réclamant la carte tout de suite, vous aurez 25 $ dans vos poches d’ici environ six semaines, alors qu’une action collective peut traîner plus de 10 ans. Alors, pourquoi se priver ?

Tous les consommateurs qui ont acheté du pain entre 2002 et 2015 sont admissibles. Ça veut dire à peu près tout le monde… sauf ceux qui sont allergiques au gluten ! Pas besoin de fournir de preuves. Il suffit de remplir le formulaire en ligne avant le 8 mai. La carte est utilisable auprès de toutes les enseignes du groupe Loblaw, y compris Provigo et Maxi au Québec.

Mais certaines restrictions s’appliquent. Par exemple, la carte ne peut pas être utilisée pour acheter de l’alcool ou du tabac ni pour payer dans une station-service. Elle ne peut pas non plus être échangée contre de l’argent comptant ni servir à rembourser une carte de crédit.

Courrier des lecteurs

Bye bye, conseiller financier

« Je veux transférer des fonds REER, CRI et CELI d’une institution financière à une autre. Y a-t-il des frais pour ça ? La banque me dit que chaque transfert de chaque fonds est de 150 $. Est-ce légal ? » — Richard

Malheureusement, les frais de transfert pour les comptes enregistrés sont monnaie courante. Si vous voulez mon avis, ces frais de sortie sont une barrière à la concurrence. Mais légalement, rien n’empêche les institutions financières d’imposer des frais (souvent de 100 à 150 $) lorsqu’un client déménage son Régime enregistré d’épargne retraite (REER), son Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ou son Compte de retraite immobilisé (CRI) chez un concurrent.

Quand le client possède plusieurs comptes, cette facture « d’adieu » peut être très dure à encaisser. Toutefois, vous pouvez demander à l’institution financière qui accueille vos actifs de vous rembourser ces frais. Cela se négocie fréquemment.

Sachez aussi que le transfert de vos placements dans une autre institution peut entraîner des commissions d’achat ou de vente. D’abord, certains produits maison ne peuvent pas être déplacés ailleurs. Il faudra les vendre avant de partir. Et puis, il y a fort à parier que votre nouveau conseiller voudra mettre le portefeuille à sa main, en achetant des titres auxquels il croit. Mais ce brassage de portefeuille ne sera pas gratuit. Informez-vous des frais de transactions, avant de migrer vers un nouveau conseiller.

Courrier des lecteurs

Les trois chiffres derrière votre carte de crédit

« Je m’interroge sur la pratique de certaines entreprises qui finalisent des transactions financières par téléphone de demander les trois chiffres de sécurité au dos de ma carte de crédit. Ai-je raison de refuser de donner ces trois chiffres ? » — Josée

Certains consommateurs peuvent être réticents à confier les trois chiffres au dos de leur carte de crédit. Ils ont l’impression qu’ils ne doivent pas donner cette information, au risque d’être victime de fraude. Ils craignent que cela ne se retourne contre eux.

« Il me semble que si je donne ces infos, n’importe qui peut ensuite faire des transactions et que j’aurai bien du mal à démontrer que c’était sans mon consentement », confie justement Josée.

Mais elle n’a pas à s’en faire, m’a certifié Peter Marisette, spécialiste de la littératie financière à l’Association des banquiers canadiens (ABC).

Lorsque le détenteur d’une carte de crédit effectue une transaction au téléphone ou en ligne, les trois chiffres de sécurité au verso de la carte de crédit sont requis par le détaillant afin de confirmer que la personne qui effectue le paiement est bien en possession de la carte réelle.

Par la suite, les détaillants utilisent des systèmes externes qui permettent de valider ces chiffres. Il s’agit d’une mesure de sécurité pour prévenir la fraude visant les consommateurs.

Alors, il est tout à fait normal de fournir les trois chiffres lorsqu’un détaillant le demande. Si par malheur une utilisation non autorisée de ces renseignements permettait ensuite de commettre une fraude, le titulaire de la carte serait protégé, assure l’ABC.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.