La Québécoise Karol-Ann Canuel a signé une page d’histoire hier lorsqu’elle s’est classée au sixième rang des Championnats du monde de cyclisme sur route sur l’éprouvant circuit d’Innsbruck, en Autriche.
« Ça a été une course longue et difficile, a admis Canuel, huitième du contre-la-montre et médaillée d’argent au contre-la-montre par équipes plus tôt cette semaine. J’ai eu du mal à répondre aux attaques, mais j’ai réussi à conserver mon rythme. Dans la dernière ascension, j’ai pu me détacher avec deux autres filles, et ça a marché pour moi, car j’ai obtenu mon meilleur résultat. »
Il s’agit de la meilleure performance d’une cycliste canadienne dans l’épreuve sur route des championnats du monde depuis Erinne Willock, qui avait fini septième en 2009, et de la meilleure performance québécoise de l’histoire chez les femmes. Geneviève Jeanson avait été sacrée championne du monde chez les juniors en 1999, tandis que Lyne Bessette a fini 14e en 2004. Plus récemment, Joëlle Numainville a fini quatre fois dans le top 15 entre 2011 et 2016. Elle a obtenu son meilleur classement, une neuvième place, en 2016, au Qatar.
Deux autres Canadiennes ont brillé hier en Autriche : Sara Poidevin s’est relevée d’une chute pour prendre la 14e place, et Leah Kirchmann a terminé en 25e position. « J’ai joué de malchance avec cette chute, mais j’étais avec deux coureuses néerlandaises vraiment très fortes, a expliqué Poidevin. Je savais que leur équipe allait maintenir un rythme lent dans le peloton, si bien que j’ai pu revenir de l’arrière tranquillement, en essayant de ne pas trop gaspiller d’énergie pour rejoindre le groupe. »
van der Breggen couronnée
La compétition a été remportée par la Néerlandaise Anna van der Breggen. Championne olympique en titre, l’athlète a survolé la course, qui a dépassé le cap des 150 km. Elle a relégué sa suivante, l’Australienne Amanda Spratt, à plus de trois minutes et demie.
Le public d’Innsbruck a dû attendre plus de cinq minutes après l’arrivée de van der Breggen pour voir l’Italienne Tatiana Guderzo décrocher la médaille de bronze. Et plus de… sept minutes pour le premier peloton.
« Je ne connaissais pas les écarts », a déclaré la nouvelle championne du monde, en larmes après l’arrivée. « On a eu quelques doutes au départ, mais quand j’ai vu l’occasion favorable, je suis partie et j’ai poursuivi l’effort. »
Sous le soleil autrichien, la Néerlandaise a tué le suspense bien avant la dernière heure de course. Après être sortie du peloton à 42 km de l’arrivée, dans la principale difficulté du parcours à escalader à trois reprises, elle a gommé l’écart de plus d’une minute la séparant du groupe de tête pour se détacher aussitôt.