Hockey

Un quatrième échange pour Prust

4 mars 2009

Échangé des Flames de Calgary aux Coyotes de Phoenix avec Matthew Lombardi et un premier choix au repêchage en 2010 en retour d’Olli Jokinen et d’un choix de troisième ronde en 2009.

27 juin 2009

Échangé des Coyotes de Phoenix aux Flames de Calgary en retour de Jim Vandermeer.

2 février 2010

Échangé des Flames de Calgary aux Rangers de New York avec Olli Jokinen contre Ales Kotalik et Chris Higgins.

1er juillet 2015

Échangé du Canadien aux Canucks de Vancouver en retour de Zack Kassian et d’un choix de cinquième tour en 2016.

— Marc Antoine Godin, La Presse

Hockey  Le Canadien

Prust s’évite une trajectoire à la Moen

« C’est une business. » Les joueurs de hockey n’ont jamais ce cliché bien loin dans leur tiroir. Ils le sortent pour rappeler que la loyauté n’est pas une devise qui vaut bien cher quand vient le temps de faire des changements.

Lors de la conférence téléphonique suivant l’échange qui l’a fait passer aux Canucks de Vancouver en retour de Zack Kassian, Brandon Prust a pris soin de rappeler que les affaires, c’était les affaires.

« Des choses se produisent, des gars changent d’adresse constamment, et à l’ère du plafond salarial, tout est devenu une question de chiffres », a rappelé Prust, qui quitte Montréal après trois saisons avec le Canadien.

« Je ne peux rien y faire. Ça ne me servirait à rien de rester là à regretter qu’on n’ait pas démontré un peu plus de loyauté. »

— Brandon Prust

Prust a parlé des Canucks comme d’une « belle occasion » qui se présentait à lui. Pourtant, que ce soit à Montréal, à Vancouver ou ailleurs, l’enjeu demeure le même : il entreprendra cet automne la dernière année de son contrat, il doit démontrer qu’il peut continuer à apporter de la fougue et de la robustesse à son équipe, et démontrer qu’il peut rester en santé malgré son style pugnace.

« Les combats sont en baisse d’une année à l’autre, a dit Marc Bergevin jeudi. Le hockey change et il faut que tu sois capable de jouer. »

Peut-être trouvait-on que Prust, justement, était de moins en moins capable de jouer. Après avoir évolué avec le troisième trio à son arrivée à Montréal, il avait été relégué à la quatrième unité dans un rôle quelque peu diminué.

La belle occasion à Vancouver, elle est peut-être là, dans cette chance fraîche de se faire valoir.

« La situation est similaire à celle que j’ai vécue à Montréal il y a trois ans : il y a eu des changements au sein de la direction et du personnel d’entraîneurs, il y a de jeunes joueurs qui arrivent… J’avais eu beaucoup de plaisir à ma première année avec le Canadien, dans ce cadre-là, à faire taire mes détracteurs », a indiqué le coriace attaquant.

UN AUTRE LEADER S’EN VA

Avec le CH, le sort de Prust semblait prendre tranquillement une tangente semblable à celle qu’avait vécue Travis Moen auparavant. À ses derniers milles avec le Canadien, cet ailier efficace en infériorité numérique ne jouait presque plus.

C’est une conclusion que Prust a heureusement pu éviter.

Tout comme Moen – et tout comme Josh Gorges avant eux –, l’athlète de 31 ans a été un leader apprécié dans le vestiaire du Canadien. Il s’est investi dans cette équipe-là… jusqu’au jour où les affaires ont été les affaires. Si la quatrième transaction de sa carrière est la plus difficile à encaisser, assure-t-il, ce sera surtout pour des raisons personnelles.

« C’est dur, ne serait-ce qu’en raison de la situation avec ma fiancée à Montréal. Je quitte une belle ville et une très bonne organisation. Mais ce qui va faciliter les choses, c’est que je m’en vais dans une autre belle ville et une autre très bonne organisation.

« Disons que ça va rendre cela moins difficile. »

UN COUPLE SOUS LES PROJECTEURS

Il y avait avec Brandon Prust une dimension people qu’on a rarement vue chez le Canadien. L’animatrice de télé Maripier Morin, avec qui il s’est fiancé il y a deux semaines, a vu sa carrière prendre son envol durant les trois années où son chum a porté l’uniforme tricolore. Elle est devenue un visage familier de l’émission de téléréalité Hockey Housewives.

« Le fait d’être loin d’elle va être différent et sûrement un peu difficile pour nous, mais on est chanceux d’avoir pu faire chacun nos trucs à Montréal pendant trois ans. Mais il est question de ma carrière, de ce que j’ai toujours voulu faire. »

— Brandon Prust

La frontière entre sport et divertissement est devenue inexistante chez Prust. Tant et si bien qu’un collègue de Vancouver lui a demandé si les caméras tournaient encore, durant leur voyage à Rome, lorsqu’il a été mis au courant de la transaction !

« On en était à notre dernière soirée en Italie, a-t-il raconté. On se préparait à aller souper, je suivais les transactions et les signatures du 1er juillet sur Twitter, et tout à coup j’ai reçu un coup de fil de Marc Bergevin. En voyant son nom sur mon téléphone, j’ai compris que quelque chose se passait. »

« ON NE SAURA PEUT-ÊTRE JAMAIS »

Le robuste ailier n’avait eu aucun signe avant-coureur des intentions de son directeur général.

« Notre réunion de fin de saison s’était bien passée. J’ai eu des hauts et des bas en cours de saison, mais j’ai joué parmi le meilleur hockey de ma carrière en séries éliminatoires. Notre rencontre avait été positive. »

Bergevin a-t-il simplement vu l’occasion de rajeunir sa formation et de lui donner un peu plus de potentiel offensif en mettant la main sur Zack Kassian ? Ou certaines frasques de Prust – dont cette sortie mal avisée à l’endroit de l’arbitre Brad Watson en séries éliminatoires – ont-elles encouragé la direction à lui trouver une nouvelle adresse ?

« Je ne sais pas si c’est le cas ou non. En fait, je ne me soucie pas des raisons, je regarde en avant, a indiqué l’athlète de 31 ans. On ne saura peut-être jamais pourquoi j’ai été échangé. Personnellement, je ne pense pas que ce soit à cause de cela… mais qui sait. »

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