Projets et vision

Des bornes dans les haltes routières

Le ministre André Fortin a aussi indiqué que le ministère des Transports compte profiter du programme de rénovation des haltes routières le long des autoroutes 40 et 20 afin d’installer de nouvelles bornes de recharge publiques. « Les haltes routières font en sorte qu’on arrête pour une vingtaine de minutes. Alors, on a le temps de recharger la voiture. Ça doit être un des éléments intégrés dans les haltes routières au Québec », a dit le ministre Fortin. Dans son dernier budget, le gouvernement fédéral a annoncé des investissements de 62,5 millions de dollars pour accélérer l’implantation d’infrastructures pour véhicules électriques dans tout le pays.

Un projet-pilote sur les voitures autonomes

Après l’Ontario, le Québec pourrait lancer des projets-pilotes pour tester les véhicules autonomes sur ses routes, a indiqué le ministre André Fortin hier. « L’Ontario a vraiment bougé beaucoup sur ce dossier. C’est un peu normal, car c’est aussi la province où l’on construit le plus d’automobiles au Canada. […] Au Québec, nous avons pris un peu de retard. Mais le code de sécurité routière que nous avons déposé en décembre va nous permettre de lancer des projets-pilotes. Tant au niveau des autobus que du camionnage, il y a beaucoup de constructeurs qui sont potentiellement intéressés à se lancer là-dedans. Donc, on espère avoir un projet-pilote concret à présenter rapidement. »

Le ministre dans l’autobus

Pour se rendre à la rencontre des ministres des Transports du pays, hier matin, le ministre André Fortin a mis de côté le confort de la limousine pour prendre l’autobus de la Société de transport de l’Outaouais à Gatineau. C’est d’ailleurs à bord d’un autobus bondé d’usagers qu’il a accordé une entrevue à La Presse à 6 h 30. Le ministre, qui a utilisé fréquemment les transports en commun alors qu’il travaillait au centre-ville d’Ottawa avant de faire le saut en politique provinciale et lorsqu’il était simple député, a aussi utilisé le métro alors qu’il était à Montréal pour se rendre à des rencontres à Laval et à Longueuil la semaine dernière. « L’importance des transports en commun, c’est évident pour le citoyen, mais il faut s’assurer en tant que décideurs que l’on comprend bien cette réalité-là », a affirmé M. Fortin.

Voitures électriques

Le Québec vu comme un leader au pays, dit le ministre Fortin

Ottawa — Comme c'est le cas en ce qui a trait à son programme de garderies, souvent cité comme un modèle à suivre ailleurs au pays, le Québec est vu comme un leader parmi les provinces en ce qui concerne les mesures adoptées pour augmenter le nombre de véhicules électriques qui circulent sur les routes.

L’intérêt des autres provinces est tel que les ministres des Transports du pays jonglent avec l’idée d’adopter un cadre national largement inspiré de l’expérience québécoise afin d’accélérer l’électrification des transports, un secteur qui est responsable d’environ 24 % des émissions de gaz à effet de serre au pays (et de 41 % au Québec), a indiqué hier le ministre des Transports du Québec, André Fortin.

L’idée d’adopter un cadre national était l’un des sujets à l’ordre du jour de la rencontre fédérale/provinciale des ministres des Transports, hier, à Ottawa. Le Québec, qui achète déjà la moitié des voitures électriques vendues au Canada, s’est donné comme objectif de voir 100 000 véhicules branchables sur ses routes d’ici 2020.

21 500

Nombre de véhicules électriques que compte actuellement la Belle Province

En plus d’offrir un rabais pouvant atteindre 8000 $ aux acheteurs, le gouvernement Couillard a adopté une loi obligeant les constructeurs à atteindre des cibles de ventes de véhicules électriques dans le but notamment de répondre plus rapidement à la demande des consommateurs.

Car si le virage amorcé au Québec a connu de lents débuts, c’est notamment parce que le client devait attendre jusqu’à six mois avant d’obtenir son véhicule électrique – un délai trop long qui en décourageait plusieurs.

« Au Québec, on a pris de l’avance avec la Loi sur les véhicules à zéro émission, qui est maintenant en vigueur et qui vise à s’assurer que les constructeurs ont des véhicules à la disposition des consommateurs. Une des raisons pour lesquelles les citoyens n’achètent pas de véhicule électrique, c’est que les concessionnaires n’en ont pas dans leur cour et que ça prend entre six à huit mois avant d’avoir son véhicule », a affirmé le ministre dans une entrevue avec La Presse.

« Par expérience, moi, je change mon véhicule quand il ne fonctionne plus. Donc, le fait de ne pas avoir de véhicules électriques [disponibles dans l’immédiat] limite l’accès. »

— André Fortin, ministre des Transports du Québec

Le régime adopté par le gouvernement Couillard permet aux constructeurs automobiles d’accumuler des crédits lorsqu’ils vendent des véhicules zéro émission ou à faibles émissions. Les constructeurs qui n’atteignent pas la cible fixée par Québec doivent acheter les crédits des autres constructeurs ou encore payer une redevance au gouvernement. La pénalité s’élève à 5000 $ par crédit manquant. Ces revenus sont versés au Fonds vert du gouvernement, lequel permet de financer des projets pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

« Il y a beaucoup de provinces qui n’ont pas encore bougé dans ce dossier. Je pense qu’elles veulent voir les résultats de ce qui se passe chez nous. L’Ontario a un programme d’incitatifs, mais il n’est pas aussi contraignant pour les concessionnaires automobiles qu’au Québec. Il y a différentes façons de faire. Nous avons choisi d’avoir à la fois un programme incitatif et un programme contraignant. Plusieurs provinces souhaitent voir ce qu’on fait. Et cela pourrait mener à un cadre national si on veut pour bien encadrer les véhicules électriques », a ajouté le ministre.

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