pancartes électorales vandalisées

Deux candidats portent plainte à la police

Des affiches électorales découpées, arrachées. Des croix gammées nazies marquées à l’encre. La voiture d’un candidat vandalisée. Des offensives d’une rare violence ont été menées dans la circonscription d’Hochelaga contre les candidats en lice aux élections fédérales, forçant deux d’entre eux à porter plainte à la police.

« C’est ma troisième campagne et je n’ai jamais vu ça », affirme le candidat du Bloc québécois, Simon Marchand. Dans la nuit de samedi à dimanche, au moins une centaine de ses affiches électorales, mais aussi son véhicule personnel, ont été la proie des vandales dans la rue Ontario. La Presse a rapporté l’évènement le jour même.

Mais M. Marchand n’est pas le seul à avoir vu ses pancartes malmenées. Toujours dans Hochelaga, sa collègue du Parti libéral, Soraya Martinez Ferrada, n’a pas été épargnée : il y a quelques jours, on a dessiné une croix gammée sur ses affiches et écrit « traître » entre les deux yeux. Sur certaines affiches, on aperçoit aussi un point noir sur son front, ce qui pourrait ressembler à la reproduction d’un trou de balle.

« Je ne pouvais pas laisser passer ça », a-t-elle confié à La Presse, inquiète. Une bonne vingtaine de ses pancartes ont été vandalisées.

« La haine derrière ça, je trouvais ça inquiétant […]. Le signe de la croix gammée en lui seul, c’est plus que de se faire dessiner une grimace ou [gribouiller] les yeux. »

— Soraya Martinez Ferrada, candidate libérale dans la circonscription d’Hochelaga

Tout comme Simon Marchand l’a fait, elle a déposé une plainte à la police. Elle explique qu’une « première vague » d’actes de vandalisme avait été commise sur ses pancartes quelques jours après le début de la campagne, alors que son visage avait été taché avec de la peinture à l’aérosol, mais rien de l’ampleur de la seconde, dit-elle.

M. Marchand doute d’ailleurs que l’offensive le visant ait été perpétrée par les mêmes auteurs, puisqu’aucune de ses pancartes vandalisées n’affichait le symbole nazi. Dans son cas, il a remarqué que lorsqu’il a constaté les dégâts, dimanche matin, seules les affiches du Bloc québécois avaient été endommagées.

Il soupçonne que la publication sur Facebook d’un sondage favorable à sa formation politique dans Hochelaga, en soirée samedi dernier, puisse avoir motivé les malfaiteurs. « J’ai pas l’impression que c’est le même modus operandi », affirme M. Marchand. Une enquête policière est en cours pour tenter d’éclaircir ces derniers évènements.

Le Service de police de la Ville de Montréal n'a fait aucun commentaire en lien avec des plaintes déposées par des citoyens. Il a par ailleurs été impossible de savoir si le nombre de méfaits dans Hochelaga était à la hausse.

AUSSI CHEZ LES CONSERVATEURS

Des croix gammées ont été dessinées sur les affiches de candidats conservateurs également. C’est le cas de Mariam Ishak dans Pierrefonds–Dollard et de Michael Forian dans Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs. Ce dernier s’est dit profondément troublé par ces actes de vandalisme alors que sa famille a été affectée par la Shoah.

« J’ai vécu ça avec beaucoup d’émotions, les membres de ma famille se sont battus contre les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. […] C’était dur de voir ça et aussi pour les gens de mon comté, où il y a une présence significative de la population juive. C’est certain que c’était difficile pour eux aussi », a-t-il indiqué.

M. Forian s’est lui aussi adressé aux autorités policières. « C’est une expression non partisane de l’antisémitisme, c’est certain », a-t-il déploré, invitant tous les partis politiques à dénoncer ce genre de gestes.

« Ou bien c’est un manque total de connaissances historiques […] ou bien, et c’est ce que je soupçonne le plus, des gens à l’extrême gauche pour qui tout ce qui n’est pas dans leur famille politique, c’est nécessairement du nazisme, du fascisme », a expliqué le directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation, Martin Geoffroy.

À son avis, la multiplication des actes de vandalisme contre des affiches électorales est peut-être le symptôme d’un débat politique « de plus en plus polarisé entre les extrêmes », suppose-t-il.

Dans Calgary Skyview, notamment, un graffiti raciste indiquant « retourne d’où tu viens » a été peint sur une affiche d’un candidat du Nouveau Parti démocratique, Gurinder Singh Gill. Au Québec, la formation néo-démocrate n’a pas répertorié d’actes semblables.

Le candidat du Bloc québécois dans Laurier–Sainte-Marie, Michel Duchesne, qui milite ouvertement pour le droit des communautés LGBTQ, a aussi vu une douzaine de ses affiches marquées de propos homophobes.

Dans Papineau, à Montréal, le visage de Justin Trudeau a été peint en brun, une allusion à la controverse du brownface.

Laval et Longueuil demandent un prolongement du métro et du REM

Prolongement de la ligne jaune du métro au sud, de la ligne orange et du Réseau express métropolitain (REM) au nord : le transport se retrouve au centre des demandes électorales fédérales de Laval et Longueuil.

Les maires des deux principales villes en banlieue de Montréal profitent de la campagne électorale pour demander aux partis politiques des engagements concrets afin de faciliter les déplacements en transports collectifs.

Lors d’un point de presse tenu dans le lieu historique de l’ancien pénitencier Saint-Vincent-de-Paul, le maire Marc Demers est revenu sur la nécessité de prolonger le métro et le REM afin de desservir les citoyens de Laval et des Basses-Laurentides (19 villes en tout). Il souhaite un engagement clair en collaboration avec le gouvernement du Québec pour ajouter de nouvelles stations à la ligne orange, plus particulièrement pour le secteur densément peuplé de Chomedey.

« Au cours des quatre dernières années, je dirais qu’on a été entendus par le gouvernement fédéral, mais il n’y a pas eu de gestes concrets. »

— Marc Demers, maire de Laval

« Il y a eu consensus des 19 maires lors du Forum sur la mobilité et le transport collectif. La congestion a un coût, on parle de plus de 1 milliard par année pour les automobilistes », a-t-il ajouté, lors d’une entrevue avec La Presse.

Le maire Demers demande aussi de l’argent pour des voies réservées sur les autoroutes 13, 15, 19 et 25, ainsi que sur certains tronçons des autoroutes 440 et 640.

De l’autre côté de l’île de Montréal, à Longueuil, la mairesse Sylvie Parent a profité d’un dîner à la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud, lundi, pour demander des appuis « concrets » afin de prolonger la ligne jaune du métro, avec un arrêt près du fleuve. Elle souhaite aussi du financement fédéral pour améliorer des axes de circulation, notamment sur le boulevard Taschereau, mais aussi pour reconfigurer l’autoroute 30.

« Alors que nos concitoyens sont à décider à qui ils confieront la responsabilité de les représenter à Ottawa au cours des quatre prochaines années, c’est à vous de leur montrer que vous les avez entendus », a lancé la mairesse aux candidats devant la Chambre de commerce, puis dans un communiqué.

En matière d’environnement, les élus s’appuient sur la Convention mondiale des maires pour le climat et l’énergie qui, forte de plusieurs études, a déjà démontré les investissements massifs nécessaires pour « l’adaptation aux changements climatiques », notamment en matière de catastrophes, d’inondations.

Visite éclair de May au Québec

Si les électeurs verts du Québec souhaitent rencontrer la cheffe de leur parti, ils devront faire vite. La visite annoncée d’Elizabeth May à Montréal demain et vendredi sera l’un de ses rares arrêts dans la province, si ce n’est le seul, d’ici au jour du scrutin.

La leader du Parti vert doit en effet arriver dans la métropole demain, au 16e des 41 jours que doit durer la campagne. Elle fera de brèves apparitions, après quoi elle participera au tournage de Tout le monde en parle en soirée. Vendredi, elle sera de la grande marche pour le climat, qui attirera les regards de toute la planète vu la présence annoncée de la jeune militante suédoise Greta Thunberg.

Une porte-parole du Parti vert, Rosie Emery, a indiqué dans un court échange téléphonique avec La Presse qu’il est « possible » que Mme May revienne au Québec d’ici au 21 octobre. Mme Emery a plus tard précisé dans un courriel que la cheffe assurerait « une plus grande présence » dans la dernière ligne droite de la campagne, mais n’a fourni aucun détail additionnel.

Le printemps dernier, après l’élection d’un deuxième candidat vert à la Chambre des communes, Mme May avait affirmé qu’elle rêvait d’une percée au Québec.

Justin Trudeau, Andrew Scheer et Jagmeet Singh se sont tous déjà arrêtés au Québec à au moins une reprise depuis le déclenchement de la campagne, le mercredi 11 septembre dernier. Signe des espoirs que fondent les conservateurs dans la province, M. Scheer en sera à sa troisième visite à compter d’aujourd’hui.

Mme May, pour sa part, a divisé ses neuf premiers jours de campagne entre la Colombie-Britannique (trois fois) et l’Ontario (deux fois). Après Calgary et Winnipeg la semaine dernière, elle a fait un nouvel arrêt à Victoria dimanche – mentionnons que sa circonscription se trouve sur la côte Ouest et que le parti mise gros sur la Colombie-Britannique. Depuis lundi et jusqu’à demain matin, elle est en tournée dans les provinces maritimes.

Reconnaissant qu’une présence plus soutenue dans la province pourrait donner une impulsion à la campagne locale, le chef adjoint Daniel Green souligne que sa patronne « est très sollicitée ».

« On travaille tous les jours avec elle pour l’amener au Québec le plus souvent possible. »

— Daniel Green, chef adjoint du Parti vert

M. Green a aussi rappelé qu’Elizabeth May était présente lors de l’annonce de la candidature de Pierre Nantel, ex-néo-démocrate qui a traversé chez les verts dans Longueuil–Saint-Hubert. Mais c’était le 19 août, trois semaines avant le déclenchement de la campagne.

Par ailleurs, contrairement à ses adversaires qui arpentent le Canada, la cheffe des verts voyage essentiellement en train, et non en avion. Son empreinte carbone s’en trouve évidemment réduite, mais la flexibilité de ses déplacements écope. Par exemple, le trajet le plus rapide entre Montréal et Toronto prend presque cinq heures en train, contre un peu plus d’une heure par la voie des airs.

Engagements au Québec

Questionné à savoir quels engagements le Parti vert destinait spécifiquement au Québec, Daniel Green a donné en exemple l’appui à une déclaration de revenus unique, pour peu que les milliers de travailleurs de l’Agence de revenu du Canada susceptibles de perdre leur emploi soient réaffectés à la lutte contre l’évasion fiscale – une mesure également mise de l’avant par les conservateurs.

Les verts se sont aussi prononcés sur des projets en transport : pour le train à grande fréquence Québec-Windsor, pour le tramway dans le sud-ouest de Montréal, contre le troisième lien à Québec.

Ils ont en outre révélé hier qu’ils s’opposaient farouchement au projet de GNL Québec, qui prévoit le transport de gaz naturel extrait dans l’Ouest canadien vers le Saguenay, où il serait liquéfié avant d’être expédié par bateau vers l’Europe. Le projet, qui fait l’objet du plus important investissement privé de l’histoire du Québec (14 milliards), suscite la grogne des environnementalistes. Une pétition s’y opposant a déjà recueilli quelque 40 000 signatures.

Daniel Green a longuement exposé la position de son parti à ce sujet hier. Selon lui, ce projet de transport de carburant fossile « va encore nuire au bilan canadien » en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Le terminal méthanier du Saguenay représente un « danger » pour la population environnante en cas d’explosion. Et le transport maritime perturbera l’habitat des bélugas à la jonction de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent.

« C’est dommage que les bélugas n’aient pas le droit de vote dans cette élection », a ironisé M. Green.

S’il est élu, le Parti vert compte user de son poids politique pour mettre fin au projet. Autrement, il souhaite que les évaluations environnementales fassent l’objet d’une commission provinciale-fédérale.

Daniel Green s’est dit navré que le Bloc québécois et le NPD, comme les libéraux d’ailleurs, aient affirmé qu’ils souhaitaient attendre les résultats d’études avant de faire connaître leur position sur le projet. La Presse avait d’ailleurs dressé un état des lieux sur la position des partis le 6 septembre dernier. Jusqu’ici, seuls les conservateurs ont signifié leur appui formel au gazoduc.

Le Canada peut-il devenir carboneutre d’ici 2050 ?

La déclaration

Un gouvernement libéral réélu adoptera des mesures conduisant le Canada à la carboneutralité d’ici 2050, ont annoncé hier les troupes de Justin Trudeau.

Le Canada continuerait d’émettre des gaz à effet de serre (GES), mais les compenserait par différentes mesures, comme la plantation d’arbres, ce qui lui permettrait d’atteindre une cible nette de zéro émission.

Cette annonce survient au lendemain du sommet des Nations unies sur le climat, où 65 pays et l’Union européenne se sont engagés à devenir carboneutres d’ici 2050.

La vérification des faits

« Ça va être extrêmement difficile d’atteindre ça », réagit le directeur de l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal, Normand Mousseau.

« C’est dans 30 ans », précise-t-il pour souligner l’imminence de l’échéance, mais « c’est ce qu’on doit viser ».

« C’est ce que la science demande », renchérit Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace.

« L’annonce du Parti libéral, c’est essentiellement de dire “on va atteindre l’objectif du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat]” », résume Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki.

L’intention du Parti libéral d’adopter des objectifs juridiquement contraignants à atteindre tous les cinq ans est applaudie par les intervenants consultés par La Presse.

L’idée combine une vision à long terme à des étapes à court terme, à l’image des « budgets carbone » qu’adopte le gouvernement britannique, souligne Normand Mousseau, qui y voit la clé du succès.

« Présentement, on a raté toutes les cibles parce qu’on en met juste une, loin, et il n’y a rien qui se fait jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour agir. »

— Normand Mousseau, directeur de l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal

Patrick Bonin y voit le meilleur moyen de s’assurer de l’atteinte et du respect des objectifs : « C’est ce que demandent les ONG [organisations non gouvernementales] : avoir non seulement des cibles, mais aussi des mécanismes de reddition de comptes. »

Il salue également la volonté de confier à un groupe d’experts composé d’économistes et de scientifiques le rôle de suggérer les mesures à mettre en place.

« On va avoir besoin de stratégies », croit d’ailleurs Normand Mousseau, qui relève qu’Ottawa « n’a pas juridiction » sur toutes les émissions du pays.

La fin du pétrole

L’engagement du Parti libéral n’annonce rien de moins que « la fermeture graduelle de l’industrie pétrolière et gazière au Canada » d’ici 30 ans, estime Karel Mayrand.

« On sait déjà qu’on est capable d’atteindre 100 % d’énergie renouvelable pour notre électricité au Canada d’ici une quinzaine d’années, dit-il. Après ça, il va falloir faire les transports. »

Greenpeace Canada estime également que l’atteinte de la carboneutralité passe par la fin des énergies fossiles.

« S’ils sont sérieux dans leur volonté de régler la crise climatique, les libéraux doivent abandonner le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain et s’attaquer aux sables bitumineux qui représentent la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre au pays », affirme Patrick Bonin.

L’annonce libérale a d’ailleurs suscité les railleries du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a réagi par un communiqué de quatre lignes, littéralement : « Vous. Avez acheté. Un. Pipeline. »

Une transition équitable

Afin de contrer les impacts sur les communautés qui vivent de cette industrie, les libéraux promettent de déposer un projet de loi visant à assurer une transition énergétique équitable, en offrant, par exemple, de la formation aux travailleurs concernés pour qu’ils se trouvent un emploi de même qualité, un engagement qui plaît à Greenpeace Canada.

« Il faut qu’on planifie cette transition-là pour ne pas que seule une poignée d’individus et de communautés en fasse les frais, affirme Patrick Bonin. Pour nous, c’est essentiel de ne pas sacrifier des travailleurs dans cette démarche. »

Il rappelle que le Canada a proposé un plan de transition dans le cadre de l’élimination progressive des centrales électriques au charbon, un « plan pas parfait, mais qui a démontré une véritable volonté de transition ».

Élections fédérales 2019

L’ex-libéral Hassan Guillet se présente comme indépendant

Hassan Guillet, ex-candidat exclu du Parti libéral du Canada (PLC) dans Saint-Léonard–Saint-Michel le 30 août dernier, a officialisé sa candidature à titre d’indépendant aux élections fédérales, hier. Il a profité de l’occasion pour s’en prendre à la candidate qui l’a remplacé, Patricia Lattanzio, dont la nomination a été faite discrètement par le parti il y a deux semaines.

« Je sens qu’il y a deux poids, deux mesures », a dénoncé M. Guillet, ex-imam à qui le PLC a montré la porte pour avoir publié du contenu jugé antisémite sur Facebook.

Son commentaire fait référence aux autres candidats dont la campagne a été secouée par des agissements passés, sans toutefois subir l’expulsion. Il n’y a qu’à penser aux candidats du Parti conservateur qui ont tenu des propos anti-LGBT sur les réseaux sociaux, ou encore au premier ministre dont les images en blackface ont eu une incidence limitée sur l’opinion publique.

Nouvelle candidate

M. Guillet a souhaité porter l’attention sur celle qui a pris sa place, Patricia Lattanzio, conseillère à Saint-Léonard et Commissaire à la commission scolaire English-Montréal (CSEM). Un rapport d’enquête déposé au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur la semaine dernière fait état d’une situation « dysfonctionnelle » à la CSEM.

Tout comme M. Guillet, la présidente de la CSEM, Angela Mancini, n’hésite pas à montrer du doigt un « groupe » formé en partie de Mme Lattanzio et de leur collègue Joe Ortona pour les manquements allégués dans le rapport. Et cela, même si leur nom ne figure nulle part dans le document.

Avocats non payés, exclusion de commissaires à des comités, votes systématiques contre la présidence : « On ne peut pas continuer comme ça à la commission scolaire », a affirmé la présidente de la CSEM pendant un entretien téléphonique.

En entrevue avec le journal italien Il cittadino canadese, Patricia Lattanzio a répondu aux accusations de Mme Mancini en soulignant que « le rapport parle de lui-même » et que « le conseil est formé de 15 commissaires et que les décisions sont toujours prises de manière collective ». 

Une circonscription divisée

Hassan Guillet a révélé avoir mis en demeure le Parti libéral ainsi que le B’nai B’rith, à l’origine de la divulgation des publications Facebook qui lui ont coûté la candidature libérale. M. Guillet leur demande de se rétracter, de s’excuser, et réclame une réparation en argent dont le montant n’a pas été précisé. Pour l’instant, ses missives restent sans réponse.

Le lien est définitivement rompu entre M. Guillet et le Parti libéral. Mais pour les électeurs, la situation est plus compliquée.

Chez certains partisans traditionnellement libéraux de Saint-Léonard, la frustration règne : la communauté musulmane, en grande partie responsable du succès de M. Guillet à l’investiture, serait mobilisée en bloc derrière lui, selon plusieurs électeurs rencontrés sur place. On aime encore le Parti libéral, mais « pas dans Saint-Léonard ».

Certains de ces électeurs ont si mal digéré le déroulement des choses que l’élection du candidat conservateur Ilario Maiolo serait considérée comme une « victoire ». Leur but, ont-ils fait savoir, c’est de « passer le message ». 

Dans un article en ligne publié le 5 septembre dernier dans La voix du Maghreb, le rédacteur en chef, Wahid Megherbi, explique que « le Parti libéral canadien risque de se mettre à dos une communauté musulmane qui lui a apporté un fort soutien lors des dernières élections fédérales tenues en 2015. Le PLC doit rapidement répondre aux nombreuses questions que se posent désormais les citoyens canadiens de religion musulmane, qui estiment être mis à l’index ».

« Ce n’est pas parce qu’on adhère aux valeurs d’un parti quelconque qu’on va accepter n’importe quelle attitude, dont un détournement de la démocratie », a clamé M. Guillet lors de son allocution d’hier.

Dominic Perri, conseiller à Saint-Léonard et collègue de Patricia Lattanzio chez Ensemble Montréal, a préféré se ranger du côté des conservateurs, lui qui avait milité aux côtés du libéral Nicola di Iorio en 2015. Par courriel, il évoque « un vent de changement » dans la communauté italienne, sans toutefois attaquer Mme Lattanzio.

Avec la possible défection d’un certain nombre d’électeurs d’origines italienne et maghrébine, Saint-Léonard–Saint-Michel pourrait pour la première fois depuis des lustres devenir une circonscription à avoir à l’œil.

Le Bloc veut que le français soit une condition pour obtenir la citoyenneté

Le Bloc québécois veut faire de la connaissance du français une condition pour quiconque souhaite obtenir la citoyenneté canadienne à partir du Québec. Le parti a également proposé pour la quatrième fois l’application de la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale dans la province. Le parti avait déjà déposé des projets de loi en ce sens lors du dernier mandat. Pour celui sur la citoyenneté, le Bloc s’était fait accuser de racisme par des députés libéraux, a déploré hier le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, en point de presse. La mesure toucherait les candidats à l’immigration, et non les réfugiés. Et si le candidat à l’immigration n’y parvenait pas du premier coup, il pourrait se reprendre une deuxième, voire une troisième fois. M. Blanchet a profité d’un bref passage en Ontario pour présenter des mesures bénéficiant aux minorités francophones hors Québec. Il propose le bilinguisme obligatoire pour les juges de la Cour suprême, plus de pouvoirs au Commissariat aux langues officielles du Canada et la bonification de la Loi sur les langues officielles, qui rendrait distincte la situation des minorités francophones au Canada et celle des anglophones au Québec. — D’après La Presse canadienne

Les libéraux visent zéro émission nette de GES

Justin Trudeau promet l’atteinte d’une cible de zéro émission nette de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050 pour le Canada, s’il est réélu. Une telle cible signifie que le Canada pourrait continuer à polluer, mais compenserait toute émission de GES par d’autres mesures pour en atténuer les effets, comme la plantation d’arbres. Lors d’un point de presse en Colombie-Britannique, hier, M. Trudeau a dévoilé une mesure de son plan qui consiste à réduire de moitié l’impôt des entreprises qui produisent des technologies à zéro émission de GES. M. Trudeau a également promis de déposer un projet de loi « sur la transition équitable », soit d’assurer aux travailleurs un accès à de la formation continue et à du soutien pour qu’ils réussissent à s’adapter à une économie plus verte. Ces annonces ont eu pour effet de ramener au premier plan le projet d’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain, critiqué par le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti vert. Le Parti conservateur a, quant à lui, critiqué le coût d’une économie carboneutre. — D'après La Presse canadienne

Trudeau improvise son plan pour l’urgence climatique, selon Scheer

Andrew Scheer a répondu aux promesses environnementales du Parti libéral en annonçant qu’un gouvernement conservateur s’en tiendrait aux cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) établies dans l’accord de Paris, malgré les appels récents au sommet sur le climat des Nations unies pour en faire beaucoup plus. Le chef conservateur maintient que le prix sur le carbone imposé par le gouvernement Trudeau augmente le coût de la vie pour les Canadiens et ne réduit pas les GES. Le chef conservateur a promis d’abolir les changements au mode d’imposition qui ont suscité la grogne et mené à une confrontation entre les petites entreprises et le gouvernement libéral, il y a deux ans. Andrew Scheer a promis de réduire la bureaucratie de 25 % en quatre ans au pouvoir. Il a également promis de faire disparaître deux règlements anciens pour chaque nouveau règlement imposé aux entreprises. De plus, il entend donner le mandat à un comité d’experts de réviser et moderniser tout le système d’imposition fédéral. Alors qu’on lui demandait, une fois de plus, comment il livrerait toutes ces baisses d’impôts tout en équilibrant le budget fédéral, M. Scheer a promis qu’il publierait bientôt tous les chiffres.

— D'après La Presse canadienne

Non à Énergie Saguenay, dit le Parti vert

Le Parti vert du Canada s’oppose fermement au projet d’exportation de gaz naturel Énergie Saguenay de GNL Québec, a déclaré hier matin Daniel Green, chef adjoint du parti, qui demande au gouvernement fédéral de ne le financer « d’aucune façon ». Le Parti vert dit craindre que le fédéral ne finance Énergie Saguenay, puisqu’il l’a fait pour l’oléoduc Trans Mountain. Selon M. Green, c’est un exemple de mauvais projet, car il va à l’encontre de l’urgence climatique. Interrogé sur sa position, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a fait valoir qu’il n’a « aucune sympathie pour l’énergie du passé, donc l’ensemble des hydrocarbures ». Mais il ne veut pas se prononcer de façon définitive avant d’avoir pu lire les conclusions du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, n’a pas pris position sur le projet Énergie Saguenay, hier. On est en train de réaliser les évaluations environnementales nécessaires, a-t-il répondu lorsque interrogé à ce sujet lors d’un arrêt de campagne électorale à Burnaby, en Colombie-Britannique. Le NPD a confirmé hier que, s’il est élu, le Québec aura le dernier mot en matière d’évaluation environnementale pour les grands projets d’infrastructures, comme la construction d’un gazoduc ou d’un oléoduc. — D’après La Presse canadienne

Singh accorderait un droit de veto au Québec pour les projets environnementaux

Lors d’un point de presse à Winnipeg, Jagmeet Singh a soutenu que ce n’est pas vrai que toutes les provinces auraient un droit de veto sur les grands projets d’infrastructures qui traversent leur territoire, comme des oléoducs, contrairement à ce qui a été rapporté par CBC. Dans leur plateforme spécifique au Québec, dévoilée à Sherbrooke le 15 septembre, les néo-démocrates indiquent que Québec aurait le dernier mot pour évaluer l’impact environnemental de projets d’infrastructures majeurs. Pour M. Singh, les grands projets d’infrastructures qui seront proposés devront réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), respecter les droits des peuples autochtones et créer des emplois. Si ces trois critères ne sont pas respectés, les projets ne pourront pas aller de l’avant, a-t-il précisé. M. Singh a aussi promis la construction d’un « corridor d’énergie propre » est-ouest et d’accorder des subventions pour les entreprises qui souhaitent passer au vert. Le NPD mettrait également fin aux subventions à la production de combustibles fossiles. Le parti souhaite aussi créer une « Banque canadienne du climat », afin d’accélérer l’adoption d’énergies propres à travers le pays. Finalement, il promet d’inclure les peuples autochtones comme « partenaires à part entière et égaux » dans la prise de décisions pour lutter contre la crise climatique. — D'après La Presse canadienne

Aujourd'hui au Québec

Andrew Scheer fera une annonce à Jonquière ce matin. La candidate du Parti conservateur, Marie-Josée Guérette, se rendra à Québec en soirée. Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet rencontrera ce matin le Conseil général de l'Union des producteurs agricoles à Longueuil. Il est attendu en début d'après-midi à Valcourt, où il donnera un point de presse en présence de plusieurs candidats. Il se rendra ensuite à Saint-Hubert pour une activité de financement en soirée. — D'après La Presse canadienne

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