Mon clin d’œil

Stéphane Laporte

« J’ai congédié Harvey. »

— Donald Trump

Opinion : Réforme de l'aide sociale

Merci de m’avoir permis de survivre cet été

Lettre au ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais

Je suis Stéphane Bouchard de Québec. J’ai toujours habité le quartier Saint-Sauveur ; un quartier empreint de fraternité, d’accueil et de solidarité. En août 2016, j’ai été remercié de mon emploi. Certes, ce fut un choc.

J’ai tenté à de nombreuses reprises de me trouver un nouvel emploi. Une amie m’a recommandé aux professionnels de La Jonction, organisme voué à la réintégration sur le marché du travail des personnes judiciarisées. Ces derniers m’ont donné de bons outils afin de réacquérir confiance et estime personnelle.

Après plusieurs mois de recherche d’emploi dans mon domaine qui furent sans succès, j’ai épuisé toutes mes ressources d’assurance-emploi fédérale.

J’ai donc été obligé de demander de l’aide financière de dernier recours pour l’été.

Ce fut une période extrêmement difficile à vivre dans toutes les dimensions de ma vie. Heureusement que mes proches (parents et amis) m’ont aidé à traverser cette tempête.

À la fin juin, j’ai entrepris une démarche sur ce que je voulais vivre vraiment. Après réflexion, ce choix s’est arrêté, avec l’aide d’une conseillère en orientation, sur les études doctorales en théologie pratique.

Nouvelle aventure

Déjà la rentrée universitaire n’a pas encore commencé que j’ai déjà postulé à deux postes contractuels à l’Université Laval au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, en plus de pouvoir bénéficier du programme de prêts et bourses. À première vue, ça promet pour l’expérience et une nouvelle aventure.

Je tiens donc à vous remercier, ainsi que les contribuables québécois, de m’avoir permis de vivre cet été en bénéficiant du programme d’aide financière de dernier recours.

Certes, 628 $ par mois, c’est très peu pour vivre et s’acquitter de ses obligations, mais avec le soutien moral de ma famille et d’amis, j’ai pu passer au travers et me relever dans la dignité et redevenir un homme heureux !

Enfin, j’ai une simple demande à vous faire : reconsidérez, s.v.p., la réforme de l’aide sociale déplorée par plusieurs citoyens et moi. La réforme que vous proposez ne fera qu’envenimer la précarité sociale des plus pauvres du Québec, et ce, qu’ils soient aptes ou inaptes à l’emploi.

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