Mission impossible

Les coups à la tête ne disparaîtront pas dans la Ligue nationale de hockey, dit le commissaire Gary Bettman.

Ottawa — La Ligue nationale de hockey aimerait bien pouvoir éliminer les coups à la tête… mais cela relève de l’impossible.

Voilà, en substance, ce que Gary Bettman a fait savoir hier à Ottawa, dans une salle du parlement, où un sous-comité de députés fédéraux se penche sur le problème des commotions cérébrales dans le sport.

Accompagné de son bras droit, Bill Daly, le commissaire a répondu pendant un peu plus d’une heure aux questions des députés, dont certaines qui n’ont pas manqué de lui déplaire, notamment quand il a été question des bagarres.

Il faut dire que la question des coups à la tête et des bagarres ne manque pas de soulever la controverse ces jours-ci, surtout depuis que deux joueurs, Paul Byron, du Canadien, et Andrei Svechnikov, des Hurricanes de la Caroline, ont récemment été victimes de commotions cérébrales après avoir subi un K.-O. lors d’une bagarre en pleine patinoire.

« Un joueur qui ne veut pas se battre n’est pas obligé de le faire, il peut rebrousser chemin. »

— Gary Bettman

« Je dirais qu’environ 75 ou 76 % de nos joueurs ne participent jamais à des bagarres. Les autres, ceux qui y prennent part, c’est peut-être pour le temps d’une bagarre par saison… les joueurs qui ne veulent pas se battre ne sont pas obligés de le faire », a expliqué le commissaire dans la salle d’audience.

« En ce qui concerne les coups à la tête, nous avons déjà ajouté de nouvelles réglementations, qui ont permis de diminuer ce type de coups. Certaines personnes voudraient qu’on impose une interdiction complète des coups à la tête, mais une telle règle serait difficile, pour ne pas dire impossible à implanter. »

Un peu plus tard, lors de la portion des questions réservées aux membres des médias, Bettman a commenté le cas de Byron à la suite d’une question de La Presse

Le joueur du Canadien avait subi une commotion cérébrale au Centre Bell le 26 mars, après avoir été invité à un duel de poings par le défenseur MacKenzie Weegar, des Panthers de la Floride. Après le match, Weegar avait expliqué que Byron devait répondre à ses actes parce que « c’est quelque chose de propre au hockey ».

« Il n’avait pas à accepter le défi, c’est une décision qui a été prise par le joueur », s’est contenté de répondre le commissaire, d’un ton un peu agacé.

Violence au hockey

Il faut dire qu’à part quelques questions assez amicales, quelques députés ont pris soin de bien frapper sur le clou de la violence au hockey, évoquant au passage les liens qui ont été faits entre les commotions cérébrales et les blessures au cerveau, plus particulièrement les cas d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) qui ont affligé d’anciens joueurs du circuit.

Mais la LNH refuse toujours de reconnaître qu’il y a un lien entre les coups à la tête et l’ETC.

« Je ne crois pas qu’il y a un lien à faire, si je me fie à ce que l’on m’a dit, a répondu Gary Bettman. Et si quelqu’un a de l’information qui prouverait le contraire, nous serions heureux de l’entendre. Il n’y a eu rien de concluant à cet effet, mis à part des éléments de preuve anecdotiques. »

Par ailleurs, Mona Fortier, députée libérale et mère de famille, inquiète de l’influence néfaste des comportements de certains joueurs de la LNH sur les jeunes, a interrogé le commissaire sur un coup à la tête porté par l’attaquant Brad Marchand, des Bruins de Boston, en fin du match de mardi soir à Columbus contre les Blue Jackets.

« C’est un geste qui aurait dû être puni, a admis Bettman. Il y a des gestes que les arbitres ratent comme ça parfois. Mais le département de la sécurité des joueurs est entré en contact avec lui [Marchand]. Il a été averti qu’il allait devoir s’attendre à une suspension la prochaine fois. »

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