COMMANDITÉ
ESPRIT

Muscler sa créativité

Un gym pour la créativité ? Oui. Bienvenue à l’iF, un concept inédit qui vient tout juste de voir le jour sur le Plateau, à deux pas du métro Mont-Royal.

Il y a belle lurette que ce concept mijotait dans l’esprit de son instigatrice, Nathalie Houde. Après 30 ans de carrière, dont 17 dans une grande agence de communication et marketing (pour qui elle travaille toujours comme spécialiste de l’identité de la marque), Nathalie Houde présente un parcours qui s’inscrit dans une tendance de plus en plus forte. Celle où des baby-boomers se lancent en affaires au moment où d’autres commencent à planifier leur retraite. « Je me suis rendu compte que si je voulais réaliser mon rêve, c’était maintenant ou jamais. J’ai eu l’idée de mettre sur pied ce gym il y a environ 10 ans, alors que j’étais dans la quarantaine. Si j’en avais eu le courage, je serais peut-être retournée aux études, en art-thérapie, ce qui aurait toutefois nécessité plusieurs années sur les bancs d’école. »

Celle qui se sait privilégiée d’avoir reçu l’appui de son employeur dans cette transition professionnelle a toujours eu la créativité comme principal outil de travail, et ce n’est donc pas étonnant que son concept soit totalement inédit. « Je crois qu’on gagnerait à remettre la créativité au cœur de nos vies. Non seulement dans les entreprises, mais aussi pour trouver des solutions à des enjeux de société ou pour assurer le bien-être des individus. »

Pour elle, la créativité se compare à un muscle que l’on doit entraîner si l’on désire le faire mieux fonctionner. Et tout comme dans le sport, c’est en s’exerçant que la pratique devient aisée et procure du plaisir. Ainsi, on peut se rendre à l’iF de la même manière que dans un studio d’entraînement. On s’y pointe sans rendez-vous pour y évoluer seul, ou alors on prend part à une activité de groupe dirigée. « Au début, c’est normal de se sentir "raqué", affirme Mme Houde. Mais plus on utilise notre créativité, plus les gestes deviennent naturels, et la confiance s’installe. »

Et comme dans un gym sportif, Nathalie Houde ou un membre de son équipe est sur place pour nous guider, si on le veut bien. « Tout le monde est bienvenu, artistes aguerris ou non-initiés. Les gens peuvent prendre rendez-vous avec nous pour discuter de leurs objectifs et nous leur proposerons un programme adapté. »

Un lieu inspirant

Parce qu’elle avait elle-même déjà expérimenté les écueils liés au fait d’entreprendre une nouvelle pratique artistique, elle tenait à offrir à sa clientèle une formule souple et empreinte de liberté : « Il arrive souvent qu’on s’inscrive à des cours de dessin ou de peinture, par exemple, mais l’horaire ne nous convient pas vraiment et la motivation devient par conséquent difficile à trouver chaque semaine. Ou alors, on s’aperçoit après une ou deux séances que l’activité ne nous plaît pas tant que ça, donc soit on abandonne ou alors on complète la session, mais le cœur n’y est pas réellement. »

On se pointe à l’iF quand bon nous semble (les lieux sont accessibles six jours par semaine, de 10 h à 22 h). En se dirigeant vers la salle d’exploration libre, on peut faire usage de tout ce qui s’y trouve. Crayons feutres, pastels gras ou secs, peinture acrylique, aquarelle, ciseaux, rubans, encre de Chine, poinçons, tissus, laine, magazines et vieux livres qui n’attendent que d’être découpés… voilà un petit aperçu du matériel disponible.

Peur du syndrome de la page blanche ? Des livres sur l’histoire de l’art, des dictionnaires de citations et toutes sortes d’ouvrages de référence sont là pour donner un coup de pouce à l’inspiration. « Nous avons aussi un grand panier contenant des centaines de mots. Les participants peuvent en piger pour s’en servir comme point de départ pour leur œuvre ou leur texte. Les gens peuvent venir ici pour dessiner, peindre, faire du collage ou encore pour écrire. À mon avis, il s’agit de façons simples et accessibles à tous d’avoir accès à son propre monde intérieur et d’éveiller sa créativité », explique Nathalie Houde.

Activités dirigées

Quant aux activités dirigées – qui se tiennent dans la deuxième salle – , oublions les cours de dessin dans lesquels on nous apprend, par exemple, les rouages de la perspective. Il s’agit plutôt de séances d’exploration technique. Mme Houde veut ainsi proposer aux participants la possibilité de découvrir quels médiums leur conviennent le mieux et par quels procédés leur imaginaire pourra le plus aisément s’exprimer.

L’un des ateliers qui connaît beaucoup de succès s’appelle « Vive la couleur ». Chaque semaine, une séance entière est consacrée à une seule couleur. Tout le matériel – crayons, carton, images trouvées dans des magazines, etc. – présente donc la même teinte. « C’est un gros party de couleur de deux heures ! On se donne le droit de reconnecter avec le plaisir de mettre de la couleur sur du papier, tout simplement, comme nous le faisions si spontanément quand nous étions enfants. Depuis, la plupart d’entre nous avons désappris à être créatifs. Et trop de personnes voient l’activité artistique comme inutile. Pourtant, je suis persuadée que cela fait partie de l’ADN de l’être humain », conclut Nathalie Houde qui souhaite que son gym permette à plusieurs de décrocher de leur quotidien et de s’offrir des moments complètement dédiés à leur monde intérieur.

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