Québec

Fragments d’histoire… avec vue !

Québec — L’hôtel du Parlement de Québec à nos pieds, nous suivons des yeux les méandres des remparts jusqu’à la citadelle en forme de diamant. Un peu plus loin se découpe la silhouette massive du Château Frontenac devant l’île d’Orléans. La neige tombe sur le Saint-Laurent.

Où sommes-nous ? Tout en haut de l’hôtel Le Concorde, tout près des plaines d’Abraham ? Détrompez-vous : l’Observatoire de la Capitale offre les meilleurs points de vue pour contempler à 360 degrés l’étendue de cette ville, moderne et ancestrale, coincée entre le fleuve et les Laurentides.

À 221 m d’altitude, le 31e étage de l’édifice Marie-Guyart – communément appelé le Complexe G – est le point le plus élevé de la Vieille Capitale. Il est accessible aux visiteurs depuis 1998, mais il a battu des records de popularité l’été dernier avec une affluence de 82 000 visiteurs. La raison ? L’ajout d’un magnifique parcours d’interprétation historique, baptisé avec justesse Horizons.

Oubliez les rébarbatifs placards explicatifs. Inspiré par les glaces du fleuve à la dérive, l’artiste Olivier Dufour a fait éclater une grande masse d’information en quelques phrases évocatrices et autant d’images d’époque. Ces fragments de culture, d’histoire et de politique s’assemblent et s’entrechoquent pour former un flot cohérent dans notre esprit, très souvent en lien avec les paysages.

On porte le regard vers l’ouest ? Belle occasion pour non seulement évoquer la construction épique du pont de Québec, visible tout au loin, mais aussi pour rappeler que c’est dans cette direction que les explorateurs français ont pris la route des Grands Lacs et du Mississippi.

Au nord, au-dessous de nous, se trouvent les rues étroites des quartiers ouvriers de la Basse-Ville, rarement illustrées sur les cartes postales. C’est là, rappelle-t-on sur les murs, que prospéraient les industries locales du cuir et de la corseterie à une certaine époque. C’est de ce côté aussi que le hockey, au parc Victoria puis au parc de l’Exposition provinciale, a fait vibrer les partisans des Bulldogs, des As et des Nordiques.

Et puis à l’est, entre autres faits notables, c’est là que Samuel de Champlain a posé le 3 juillet 1608 sur les berges les fondations de l’Amérique française.

De remarquables œuvres vidéo marquent le passage d’un point cardinal à l’autre. La première fait honneur aux légendaires hivers de Québec où, sur des images de tempêtes et de jeux d’hiver, résonnent le vent, les traîneaux, les patins, les skis et les trompettes de carnaval. La deuxième, filmée à l’aide d’un drone, nous fait voler comme un oiseau au-dessus de la vieille ville. Attention aux vertiges !

À travers ces paysages habilement accolés à l’hydroélectricité, aux conférences de Québec, à la présence autochtone, aux magasins Simons, à la Révolution tranquille, au port de Québec ou encore au traité de Paris se dessine un divertissant tour d’horizon de l’identité québécoise. C’est un nouveau regard non seulement sur la ville, mais sur nous-mêmes.

Info : ouvert tous les jours de 10 h à 17 h, sauf les lundis de la mi-octobre au début de février. Entrée : 14 $ pour les adultes, 11 $ pour les étudiants et les 65 ans et plus, gratuite pour les 12 ans et moins.

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