Vélo en libre-service

L'« expansion » du territoire ne se fera pas sans ancrage pour BIXI

Les stations BIXI ne sont pas près de lever l’ancre. À l’aube d’une « importante expansion » du territoire couvert par son système de vélo en libre-service, Montréal ne compte pas prendre le virage « sans ancrage » vu aux États-Unis et en Chine.

Peu après son arrivée en poste, l’administration Plante a demandé aux gestionnaires de BIXI d’étendre le territoire desservi. Celui-ci couvre actuellement 95 km2, principalement au cœur de l’île. Aussi desservi, Longueuil a également manifesté la semaine dernière son intention d’étendre le territoire couvert.

Le directeur général de BIXI Montréal, Christian Vermette, a d’ailleurs confirmé hier qu’une « expansion assez importante doit être annoncée prochainement ».

Mais on n’envisage pas pour le moment de miser sur les vélos sans ancrage qui pullulent aux États-Unis et en Chine. Ces montures sont dotées d’un système de verrouillage qui permet de les laisser n’importe où, éliminant la nécessité d’aménager des stations d’ancrage.

BIXI dit ne pas être convaincue par cette technologie. « Ce que nous favorisons, c’est un système bien ordonné, facilement contrôlable, soit le système actuel avec des points d’ancrage », a indiqué M. Vermette.

Populaires, mais efficaces ?

Le virage sans ancrage a fait doubler le nombre de vélos en libre-service en 2017 aux États-Unis. Pas moins de 22 systèmes sans ancrage ont vu le jour l’an dernier, tandis que cinq systèmes avec stations ont pris de l’expansion en intégrant des vélos sans ancrage.

Ces systèmes sans ancrage gagnent rapidement en popularité en raison de leur coût nettement plus faible, les Villes n’ayant pas à acheter de stations d’ancrage. Lors de la faillite de BIXI en 2014, on avait appris que Montréal avait payé 36 000 $ pour chacune de ces bases d’attache.

BIXI dit garder à l’œil les développements technologiques dans l’industrie du vélopartage, mais affirme que les systèmes sans ancrage n’ont pas encore fait leurs preuves. Les usagers ont tendance à abandonner leur vélo n’importe où, ce qui encombre les trottoirs. « Ce qu’on a pu constater, c’est que ce sont des systèmes chaotiques. Si on veut de l’ordre dans une ville comme Montréal, ce n’est pas ce que nous recommandons », poursuit M. Vermette.

L’absence d’ancrage pourrait aussi contribuer à un plus grand éparpillement et à une utilisation moindre. L’Association américaine des responsables municipaux des transports (NATCO) évalue que bien qu’ils représentent 44 % des vélos en libre-service offerts, ceux-ci ont représenté à peine 4 % des déplacements.

Chaque vélo sans ancrage aurait été utilisé en moyenne 0,3 fois par jour. En comparaison, chaque BIXI est utilisé en moyenne 5,6 fois par jour à Montréal.

De plus, les vélos sans ancrage sur le marché auraient aussi tendance à se briser facilement. Seattle a récemment avisé les usagers que des vandales avaient coupé les câbles actionnant les freins sur de nombreuses montures. BIXI est au contraire connue pour la solidité de ses vélos. Les responsables disent perdre en moyenne 9,6 vélos par an, soit 0,2 % de leur parc.

L’administration Plante dit appuyer BIXI dans sa décision de conserver les stations. « Clairement, quand on fait la comparaison d’un système où les vélos traînent sur les trottoirs et une occupation bien ordonnée et aux endroits stratégiques, on fait le constat que notre système est meilleur », dit Éric Alan Caldwell, élu responsable des transports au comité exécutif.

Présidence de la Société d’habitation du Québec

Le gouvernement Couillard a fait fi de la recommandation du C.A. 

Québec — Il n’y a pas que le conseil d’administration de Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui a vu ses recommandations ignorées par le gouvernement Couillard. Le choix du conseil de la Société d’habitation du Québec (SHQ), pour son nouveau président, est resté lettre morte.

Selon les informations de La Presse, le conseil d’administration de la SHQ a payé près de 25 000 $ pour confier un mandat à un chasseur de têtes pour le choix d’un nouveau président en 2017. Après des semaines de travail, la firme avait retenu la candidature de Claude Foster, un ingénieur, déjà président de l’Office d’habitation de la Ville de Québec.

La direction de la Société d’habitation du Québec avait donné lieu à un bras de fer entre l’ancien ministre responsable, Martin Coiteux, et son prédécesseur Pierre Moreau, avait rapporté La Presse à l’époque. M. Coiteux avait délogé le président Michel Gagnon, un protégé de M. Moreau. Le processus pour choisir un nouveau président avait été amorcé par M. Coiteux, mais c’est Lise Thériault, à qui on avait confié l’Habitation en octobre 2017, qui avait reçu la recommandation du conseil de la SHQ.

Heureux d’être choisi par le conseil, M. Foster a vite déchanté toutefois quand il s’est rendu compte que le gouvernement ne souhaitait pas le nommer. Après cinq mois d’attente, sans réponse du gouvernement, il a envoyé une lettre à la ministre Thériault, pour lui signifier que l’emploi ne l’intéressait plus.

À la fin janvier 2018, Mme Thériault a fait nommer Mme Guylaine Marcoux, qui assurait l’intérim depuis quelques mois. Mme Marcoux avait été dans le passé employée politique aux cabinets de Nathalie Normandeau (Affaires municipales) et de Julie Boulet (déléguée aux Transports). Elle était depuis 10 ans employée par la SHQ. Elle avait même eu une entrevue avec la firme de recruteurs, qui avait malgré tout préféré la candidature de M. Foster.

« Je voulais quelqu’un qui soit en poste rapidement, efficace immédiatement », a expliqué Mme Thériault à La Presse hier. Mme Marcoux connaissait l’organisme et son choix faisait consensus parmi les organismes liés à la SHQ, souligne-t-elle. Surtout, un ministre n’est pas obligé d’appliquer la recommandation qui émane d’un conseil d’administration, souligne-t-elle, « ultimement, c’est le ministre qui est responsable », ajoutant qu’elle ne savait pas, au moment de la nomination, que Mme Marcoux avait déjà travaillé dans un cabinet politique.

Même scénario qu'à Bibliothèque et Archives nationales du Québec

La situation à la Société d’habitation du Québec est un copier-coller de ce qui est survenu à Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Le conseil d’administration avait procédé à des recommandations de candidats après être passé par un chasseur de têtes, une facture de 30 000 $.

Or, la ministre responsable, Marie Montpetit, a fait fi des propositions du conseil et choisi Jean-Louis Roy, un mandarin de 77 ans, pour diriger la Grande Bibliothèque, sans direction depuis un an. Devant ce développement, le président du conseil d’administration, Martin Carrier, a démissionné la semaine dernière.

Justice

L’ex-journaliste Michel Venne accusé d’agression sexuelle

Des accusations d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle sur une adolescente ont été déposées contre Michel Venne, le fondateur de l’Institut du Nouveau Monde, un organisme qui organise chaque été une « école de citoyenneté » pour sensibiliser les jeunes à la participation démocratique. 

Les accusations ont été déposées la semaine dernière à Québec, où se seraient déroulés les faits à l’été 2008, selon le dossier de la cour. La loi interdit d’identifier la victime alléguée dans cette affaire, car elle était mineure au moment des faits. 

M. Venne est accusé d’agression sexuelle, mais aussi d’exploitation sexuelle pour avoir touché à des fins sexuelles une personne adolescente envers qui il était en situation d’autorité ou de confiance.

accusée par trois femmes

S’il est reconnu coupable, il fait face à une peine minimale d’un an de prison pour chaque chef d’accusation et d’un maximum de 14 ans.

Ancien journaliste, Michel Venne s’était retiré de ses fonctions à l’Institut du Nouveau Monde en mars 2017. À l’automne, trois femmes l’avaient accusé d’inconduites sexuelles lors d’entrevues au quotidien Le Devoir, dans la foulée du mouvement mondial #moiaussi.

C’est le Service de police de la Ville de Québec qui a mené l’enquête.

Collusion à Laval

Tony Accurso ne savait rien du « traficotage », selon son avocat

La collusion et le « traficotage » des contrats publics à Laval se sont faits à l’insu de Tony Accurso, bien trop occupé par l’acquisition d’entreprises et le financement de grands projets de construction, a expliqué hier son avocat dans le procès pour fraude de M. Accurso.

En outre, l’homme d’affaires « volait à 35 000 pieds », alors que ses deux bras droits au cœur du complot allégué étaient à « 15 000 pieds », a illustré son avocat Marc Labelle.

« Il était dans l’acquisition, les transactions, le financement et les cautionnements. Il n’était pas dans l’opération quotidienne des entreprises », a expliqué hier au jury Me Labelle dans son exposé introductif de la défense. La Couronne a clôt sa preuve lundi au procès pour fraude, complot et corruption dans les affaires municipales de M. Accurso.

Tony Accurso confiait la gestion de ses entreprises à des « meneurs d’hommes », des « gens imposants » comme son cousin Joe Molluso et Frank Minicucci, les dirigeants de Louisbourg Construction et de Simard-Beaudry. Ainsi, Joe Molluso n’avait pas de « permissions à demander à mon père », a expliqué Jimmy Accurso, fils aîné de l’accusé. « C’est Joe qui menait Joe. Il menait sa barque », a résumé l’homme de 43 ans.

Le fils de l’accusé n’a « jamais, jamais, jamais » entendu parler de collusion dans les contrats publics à la Ville de Laval. « J’en ai jamais entendu parler, jamais », a-t-il soutenu en fixant le jury. Dès la mi-vingtaine, Jimmy Accurso a dirigé des projets d’envergure de Simard-Beaudry dans le Nord-du-Québec et même en Algérie sous la gouverne de Frank Minicucci.

Frank Minicucci ne consultait son père qu’en cas de « problème majeur ». « [Mon père] a un rôle de président du conseil d’administration. Il gère ses présidents. Il est en mode “faire grossir le groupe”. Il cherche à acquérir certaines entreprises, il cherche à accroître nos capacités financières », a raconté Jimmy Accurso. Son contre-interrogatoire va s’amorcer ce matin.

Aucun compte à rendre

Deux autres témoins ont défilé à la barre hier, dont Mario Boyer, président du complexe Tops de Laval de 1998 à 2011. Ce complexe détenu par Tony Accurso comprenait les restaurants Foxy’s et Onyx, la discothèque Tops et l’Hippoclub, un salon de paris de courses de chevaux.

Mario Boyer n’a eu pratiquement aucun compte à rendre à son grand patron pendant toutes ces années, a-t-il expliqué. Tony Accurso ne posait « jamais » de question sur sa gestion. Or, l’accusé « savait exactement les chiffres » de vente des restaurants, a admis Mario Boyer en contre-interrogatoire.

Tony Accurso dînait régulièrement au restaurant Onyx, surtout avec le « monde de [la] FTQ Construction » comme Jean Lavallée et Jocelyn Dupuis. Or, les repas du grand patron plongeaient l’entreprise dans le déficit, puisque « Tony ne payait pas ». Ainsi, Tony Accurso dépensait à l’époque plus de 10 % du chiffre d’affaires de l’Onyx. Pour rétablir les finances du restaurant, l’accusé a commencé à faire payer ses factures par ses entreprises de construction.

Montréal

Une femme blessée par un « objet explosif »

Une femme de 68 ans a été blessée hier soir par la déflagration d’un « objet explosif » qui, semble-t-il, se trouvait dans sa boîte aux lettres située sur le chemin de Senneville, à l’ouest de Montréal, entre les avenues Phillips et Angus. Vers 19 h, la dame serait sortie pour récupérer son courrier. C’est au moment d’ouvrir la boîte aux lettres que l’engin aurait explosé, a indiqué le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Benoit Boisselle. Au moment d’écrire ces lignes, le SPVM n’avait fourni aucun détail sur l’objet ni sur l’ampleur de l’explosion. Un homme de 23 ans a été témoin de la scène et a pu porter assistance à la femme, qui a subi des blessures mineures. Le Groupe tactique d’intervention du SPVM a été déployé sur les lieux pour « détruire » l’engin. Deux maîtres-chiens, experts dans la localisation d’explosifs, ont aussi ratissé le secteur.

— Fanny Lévesque, La Presse

Montréal

Les finances de BIXI continuent à bien rouler

Les finances de l’entreprise BIXI continuent à bien se porter, quatre ans après avoir été sauvée de la faillite. Le système de vélo en libre-service a dégagé un surplus d’un million en 2017. Les revenus de BIXI se sont élevés à 10,5 millions, tandis que les dépenses ont été de 9,5 millions. Cet excédent, le quatrième depuis la transformation de BIXI en organisme à but non lucratif, ne sera pas retourné à la Ville, qui verse 2,9 millions par an à BIXI depuis son sauvetage. L’argent sera plutôt réinvesti dans les activités du système. Rappelons que 2017 a été marqué par de nouveaux records pour le système. Pas moins de 4,85 millions de déplacements ont été effectués l’an dernier, en hausse de 51 % par rapport à 2014. Un peu plus de 259 000 utilisateurs différents ont enfourché un BIXI à un moment ou l’autre de 2017, soit plus du double par rapport aux 129 500 de 2014. 

— Pierre-André Normandin, La Presse

Justice

Aux soins palliatifs, Bernard Trépanier n’aura pas de procès

Les deux procès pour fraude de l’ancien collecteur de fonds du parti Union Montréal Bernard Trépanier ne pourront avoir lieu : atteint d’un cancer très avancé, il reçoit maintenant des soins palliatifs, ce qui a poussé le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) à déposer un arrêt du processus judiciaire à la cour ce matin. Bernard Trépanier, surnommé « Monsieur 3 % » à la commission Charbonneau parce qu’il aurait exigé des ristournes de 3 % de la valeur des contrats publics au profit du parti de Gérald Tremblay, était accusé dans la foulée de deux enquêtes de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

— Vincent Larouche, La Presse

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