Le Canadien

La retraite pour Hemsky ?

Ales Hemsky a déjà disputé son dernier match de hockey cette saison. Il se demande maintenant s’il n’a pas aussi disputé le dernier match de sa carrière.

L’attaquant de 34 ans a confirmé lui-même à La Presse hier que sa saison était terminée. Pour l’heure, il continue de patiner en solo au centre d’entraînement de Brossard, et une fois la saison terminée, il va rentrer chez lui à Dallas, où il aura sous peu un premier enfant avec sa femme.

C’est la suite des choses qui est beaucoup plus nébuleuse. Absent du jeu depuis le 20 octobre, Hemsky admet qu’il aura une décision à prendre cet été.

« Je ne sais pas si je pourrai continuer à jouer, ce sera une décision difficile, a-t-il expliqué en entrevue téléphonique. En accord avec les médecins de l’équipe, on a choisi de mettre un terme à ma saison récemment. Pour le moment, je continue de consulter les spécialistes de l’équipe, et j’essaie seulement de prendre du mieux. C’est la chose la plus importante dans l’immédiat. Ensuite, ce sera le moment de prendre une décision. »

« Je veux encore jouer au hockey. Mais la retraite, c’est une chose à laquelle je vais devoir penser, même si j’essaie de ne pas y penser en ce moment. »

— Ales Hemsky

Sans vouloir entrer dans les détails, l’attaquant tchèque admet qu’il doit toujours composer avec des symptômes de commotion cérébrale. « Ça fait trois mois que je consulte les spécialistes de l’équipe », a-t-il ajouté.

Les ennuis d’Ales Hemsky ont commencé le 20 octobre, lors d’un match contre les Ducks à Anaheim. Dans la même soirée, il a subi coup sur coup des mises en échec assez percutantes, l’une face à Josh Manson, l’autre face à Corey Perry.

Ce match du mois d’octobre fut son septième dans l’uniforme du Canadien de Montréal, lui qui avait dit oui à un contrat d’un an et un million de dollars l’été dernier.

Ce sera aussi, de toute évidence, son dernier avec l’équipe montréalaise.

« Ce qui est vraiment difficile, c’est de ne pas pouvoir aider l’équipe, a-t-il ajouté. Je suis sur la photo d’équipe [prise hier matin au Centre Bell] et je n’ai pas trouvé ça étrange d’être là, parce que je suis avec les gars tous les matins, parce que je me présente [à Brossard] tous les matins comme tout le monde. Mais je ne suis pas capable d’aider l’équipe et ça, c’est très frustrant. »

« Je dois dire que ce fut une très longue saison pour moi. »

— Ales Hemsky

Sans faire de bruit, Ales Hemsky va donc conclure la saison sans le moindre point à sa fiche en sept rencontres. Le vétéran attaquant n’aura certes pas connu la saison qu’il souhaitait, la saison que l’équipe souhaitait, non plus. Cette campagne décevante fait suite à une autre saison décevante, celle de 2016-2017, où il avait été en mesure de disputer seulement 15 matchs dans le maillot des Stars de Dallas, en raison d’une blessure à la hanche.

Lors de sa période de réflexion à l’été, Hemsky devra aussi se rappeler que la commotion cérébrale subie en octobre n’est pas sa première depuis qu’il joue dans la LNH. Il n’est d’ailleurs pas en mesure de dire exactement le nombre de commotions cérébrales qu’il a subies depuis qu’il a amorcé sa carrière en 2002-2003, avec les Oilers d’Edmonton.

« Je dirais que pour le moment, le plus important pour moi, c’est de prendre du mieux, et d’être fonctionnel dans la vie de tous les jours », a-t-il ajouté en guise de conclusion.

Le Canadien

Price et Gallagher disent non à Équipe Canada

Équipe Canada a invité Brendan Gallagher et Carey Price en vue du prochain Championnat du monde de hockey, mais les deux joueurs ont dit non.

L’attaquant du Canadien, meilleur marqueur de l’équipe cette saison avec 30 buts et 19 aides pour 49 points, a refusé en raison de « petites blessures », a-t-il expliqué hier matin au Centre Bell.

Le gardien numéro un, lui, a dit non pour des raisons familiales.

« Je ne vais pas y aller parce que je veux passer du temps avec ma famille », a répondu Price, d’humeur légèrement maussade. Il n’a d’ailleurs pas voulu trop s’attarder devant les médias.

Claude Julien a insisté pour dire que les joueurs qui sont invités en vue du Championnat mondial prennent leur propre décision, sans être influencés par la direction du club.

« Mon opinion ne compte pas », a expliqué l’entraîneur du Canadien.

« Ce sont les joueurs qui décident lorsqu’ils sont invités. Dans le cas de Carey, ce qui est important, c’est qu’il nous revienne en bonne forme la saison prochaine. »

— Claude Julien

Le prochain Championnat du monde de hockey, qui sera présenté du 4 au 20 mai au Danemark, pourrait tout de même comprendre des joueurs du Canadien.

À cet effet, la formation américaine a déjà offert une invitation à Alex Galchenyuk, qui n’a pas encore répondu. « Je préfère attendre la fin de la saison avant de prendre une décision », a-t-il fait savoir.

C’est fini pour le capitaine

Par ailleurs, la saison de Max Pacioretty est officiellement terminée. Claude Julien avait d’ailleurs soulevé cette possibilité récemment, mais il a confirmé la nouvelle hier. Ainsi, Pacioretty va conclure sa saison 2017-2018 avec une récolte de 17 buts et 20 aides, pour un total de 37 points en 64 matchs. Sa saison a pris fin le 2 mars lors d’un match contre les Islanders de New York, quand il a dû abdiquer en raison d’une blessure à un genou. Avant l’entraînement d’hier matin au Centre Bell, Pacioretty a pris part à la traditionnelle photo d’équipe. Il a sauté sur la glace après le reste du groupe en solitaire.

Le CH dans le noir avec Shaw

Tel que rapporté hier par La Presse, une décision devra être prise sous peu concernant Andrew Shaw, perdu pour le reste de la saison en raison d’une blessure au genou gauche. Shaw, qui était présent hier matin au Centre Bell afin d’être de la photo d’équipe, pourrait avoir à subir une opération s’il est déterminé que son genou gauche est trop amoché. « Aucune décision n’a été prise », s’est limité à dire Claude Julien au sujet de l’attaquant de 26 ans.

Une photo périmée bientôt ?

Les joueurs du Canadien se sont assis le temps de la traditionnelle photo d’équipe de fin de saison, hier matin au Centre Bell. Un groupe de joueurs déjà différent de celui qui était là en début de saison… et peut-être aussi différent de celui que l’on verra en septembre ! En tout cas, Jonathan Drouin s’attend à des changements. « C’est ça qui arrive avec une équipe qui ne fait pas les séries, a dit le jeune attaquant. Il faut s’attendre à ce qu’il y ait des changements. Le hockey, c’est les affaires aussi. Si ça ne fonctionne pas, il faut que ça change. »

Analyse

Donald Beauchamp quitte le CH

La première fois que je me suis assis pour discuter avec Donald Beauchamp, c’était en 1991, époque où il dirigeait les communications de l’équipe olympique de hockey du Canada. Ancien gardien de but dans les rangs juniors, il avait vite compris que son amour pour son sport devrait se décliner autrement que sur la patinoire. Avec les Draveurs de Trois-Rivières, l’entraîneur Michel Bergeron lui avait d’ailleurs suggéré de se concentrer sur les études !

À l’époque, Beauchamp était établi à Calgary et envisageait de retourner à Montréal. Il était intrigué par l’idée de travailler un jour pour les Expos. Deux ans plus tard, il a plutôt été embauché par le Canadien, l’organisation qu’il finirait par servir durant 25 ans. L’expression « bon et loyal soldat » prend ici tout son sens.

En après-midi hier, Beauchamp et le Canadien ont annoncé que leur association prendrait fin le 15 mai prochain. C’est à un homme serein, enthousiaste face aux prochaines étapes de sa vie, que j’ai parlé en marge de cette annonce. « C’est le temps de passer à autre chose », m’a-t-il expliqué, fier avec raison de son long parcours dans cet univers coupe-gorge.

Durant ses années avec le CH, Beauchamp a connu trois propriétaires et trois présidents, une multitude de directeurs généraux et d’entraîneurs et un nombre incalculable de joueurs. Il a aussi géré de multiples crises de toutes sortes. Disons qu’il n’a jamais eu beaucoup de temps pour relaxer. Son métier était d’éteindre les feux – quand c’était possible – et de faire en sorte que l’organisation paraisse le mieux possible, même quand elle était indéfendable.

Bien des journalistes – et j’en suis – auraient aimé que Beauchamp soit un peu plus transparent quand l’organisation connaissait des difficultés. C’était oublier une chose : il travaillait pour le CH, pas pour nous ! Le secret de sa longévité à son poste passe par ce constat très simple.

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De l’extérieur, travailler pour une équipe de la LNH semble un boulot extraordinaire. C’est évidemment le cas si on est fait pour ce genre de métier où, comme en politique, il faut être à l’aise avec la ligne de parti.

Mais on oublie trop souvent les innombrables heures de travail. Ces gens-là sont au bureau tôt le matin et, les soirs de match, rentrent à la maison à minuit. Profiter de leurs week-ends ? Un concept abstrait, évidemment. Les vacances d’été ? Elles sont souvent minées par des urgences.

Pas question ici de pleurer sur leur sort. Mais si je rappelle cette réalité, c’est simplement pour dire qu’un travail pareil peut devenir usant à la longue. Et après un quart de siècle, Beauchamp a décidé que le temps était propice pour tirer sa révérence.

Le CH saisira-t-il l’occasion pour modifier son approche en matière de relations publiques ? Ce serait certainement l’évolution normale des choses. Le départ d’un vice-président donne à une organisation l’occasion de revoir ses méthodes, si elle le souhaite. Mais on aura bien le temps d’aborder cette question.

Aujourd’hui, il faut plutôt souligner le travail de cet homme droit, passionné, intellectuellement curieux et éminemment sympathique.

Dans cet univers plein de testostérone, j’ai parfois vu Beauchamp plus ou moins heureux. Mais il a toujours conservé son calme, demeurant poli même quand la moutarde lui montait au nez. Il a défendu tous les DG et entraîneurs du CH avec fougue.

Mais lorsqu’un changement de garde survenait à un de ces postes clés, il expliquait la décision avec conviction. Ses années d’expérience lui ont enseigné que le sport professionnel est une roue qui tourne sans cesse. Et que le mot « stabilité » n’y signifie pas nécessairement la même chose que dans d’autres secteurs du monde des affaires.

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Amoureux des voyages et doté d’un exceptionnel réseau de contacts – cet homme-là a même ses entrées dans des clubs de soccer européen –, Beauchamp trouvera sûrement des défis à sa mesure au cours des prochains mois. Mais pour l’instant, il veut s’offrir un été tranquille avec sa famille.

Comme l’aurait écrit son oncle, le regretté Jacques Beauchamp qui fut une figure légendaire du journalisme sportif québécois, ce congé est « bien mérité ».

Bonne chance pour la suite, monsieur Beauchamp !

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