Résultats trimestriels

Hydro-Québec profite de ses exportations

Hydro-Québec a augmenté ses profits de 17 % pendant les mois d’avril, mai et juin 2017, comparativement à la même période l’an dernier. C’est une hausse des quantités d’électricité exportées, à un meilleur prix, qui explique cette amélioration du bénéfice net trimestriel. Les ventes au Québec ont diminué comparativement à l’an dernier, en raison de températures moins froides. Le bénéfice net du deuxième trimestre a été de 359 millions, comparativement à 306 millions en 2016 (+ 17,3 %).

— Hélène Baril, La Presse

Piratage informatique

Une gifle pour Equifax... et les consommateurs

Avec 143 millions de numéros d’assurance sociale dans la nature, dont un certain nombre appartenant à des Canadiens, le piratage d’Equifax annoncé jeudi est le plus important du genre. Une gifle pour la multinationale américaine qui collecte les données de 820 millions de consommateurs dans le monde, qui lui a valu une dégringolade en Bourse, un recours collectif et des accusations de délits d’initiés. Le point.

Comment savoir si je suis touché ?

En fin de journée hier, Equifax Canada a assuré que cette « cyberattaque américaine » n’avait touché aucune des bases de données canadiennes. Aucune information – plus précisément, aucun numéro de carte de crédit ou d’assurance sociale canadien – n’a été compromise, assure-t-on. Quelques consommateurs canadiens ont toutefois pu être touchés indirectement, s’ils faisaient des affaires avec une institution financière américaine, par exemple. Pour en avoir le cœur net, Equifax a mis sur pied un site internet, equifaxsecurity2017.com, où l’on peut savoir, après avoir entré son nom de famille et les six derniers chiffres de son numéro d’assurance sociale, si on a été touché.

Mais que puis-je faire de plus pour me protéger ?

Dès que vous effectuez une demande de crédit, vos informations sont consignées par une des deux agences d’évaluation de crédit au Canada, Equifax et TransUnion. Vous ne pouvez pas y faire grand-chose. Equifax a assuré avoir pris toutes les mesures pour ne plus que ce type d’incident se reproduise, en commençant par l’embauche d’une firme indépendante de cybersécurité. Aux États-Unis, l’agence offre en outre une année gratuite de surveillance de crédit et de protection contre le vol d’identité. Ce programme coûte 19,95 $ par mois au Canada et vous alerte si des changements majeurs sont apportés à votre dossier de crédit. Vous pouvez également obtenir gratuitement par la poste votre dossier de crédit ou payer pour l’obtenir plus rapidement sur le web. Un exercice qu’il est conseillé de faire au moins tous les cinq ans pour détecter les anomalies.

Évidemment, en cas d’opérations suspectes, alertez toutes vos institutions financières, demandez à ce qu’une alerte de fraude soit placée à votre dossier de crédit et avisez tous les services publics.

Quel a été l’impact de cette controverse sur Equifax ?

Dévastateur, on s’en doute. En fin de journée hier, l’action d’Equifax avait perdu 13,8 % et s’échangeait autour de 123 $US. De nombreux analystes et politiciens ont relevé la douloureuse ironie qu’une entreprise comme Equifax, qui offre de nombreux services pour contrer la fraude, ait fourni autant d’armes aux fraudeurs en une seule brèche. Mais c’est surtout une information diffusée par Bloomberg qui fait sourciller : trois hauts responsables d’Equifax ont vendu des actions à hauteur de 1,8 million US quelques jours après que l’entreprise eut découvert la fraude, le 29 juillet dernier. Le grand public, lui, ne l’a appris que cinq semaines plus tard. Un porte-parole d’Equifax a assuré au quotidien The Guardian qu’aucun des hauts responsables n’était au courant du piratage au moment de la vente des actions.

Et pour boucler la journée, la première demande de recours collectif a été déposée à Portland, en Oregon, par deux consommateurs dont les informations ont été volées par des pirates. On estime que les dommages réclamés pourraient atteindre les 70 milliards US.

S’agit-il du pire piratage de l’histoire ?

Non, pas en nombre absolu, Yahoo revendiquant ce douteux honneur après s’être fait voler les informations de plus de 1 milliard de comptes en 2016. Mais il ne s’agissait généralement que d’adresses courriel et de mots de passe. Plus grave : en 2013, Target avait vu quelque 41 millions de comptes de carte de crédit être volés. Le seul piratage qui peut s’apparenter à celui d’Equifax, avec le vol de la donnée la plus prisée des pirates, le numéro d’assurance sociale, a été commis en 2015 aux dépens d’un assureur en santé, Anthem, et a touché 80 millions d’Américains. Avec le nouveau record détenu par Equifax, c’est pratiquement un Américain sur deux qui se trouve aujourd’hui à risque d’être victime de fraude.

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