Artères commerciales de Montréal

LA MAIN SE PREND EN MAIN

Au-delà de la prolongation des heures d’ouverture, la Société de développement commercial (SDC) du boulevard Saint-Laurent compte également multiplier les initiatives pour rendre la rue plus attirante pour les visiteurs. En mai, une grande corvée doit avoir lieu afin, notamment, de nettoyer les graffitis qui pullulant sur la Main. Pour éviter qu’ils ne réapparaissent, les commerçants prévoient couvrir les poubelles du boulevard Saint-Laurent de vinyle, afin de rendre la tâche plus difficile aux graffiteurs. Quant aux locaux vacants, la SDC compte lancer un projet artistique pour embellir leur façade et ainsi éviter qu’elle ne soit vandalisée. « On prend la situation en main », assure Tasha Mozio, directrice de la SDC Saint-Laurent.

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Les heures prolongées, planche de salut ?

La prolongation des heures d’ouverture des commerces peut-elle sauver les artères commerciales de Montréal ? Après des années difficiles où de nombreux établissements ont fermé boutique dans le Plateau Mont-Royal, des signes encourageants commencent à émerger depuis que ses commerçants peuvent ouvrir leurs portes jusqu’à 20 h la fin de semaine. Satisfaite de l’expérience, la Ville espère maintenant voir Québec lui confier le pouvoir de déterminer l’heure d’ouverture de ses commerces. Explications.

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UTILISATION DES PARCOMÈTRES EN HAUSSE

Les automobilistes n’ont pas déserté les artères commerciales du Plateau. Au contraire, les données de la Ville de Montréal permettent de constater que l’utilisation des parcomètres du Plateau est en hausse depuis la fin des travaux majeurs sur le boulevard Saint-Laurent et l’avenue du Parc. Depuis 2011, la métropole verse aux associations de commerçants du Plateau la totalité des revenus tirés des parcomètres, une décision prise à l’époque pour contrer l’impact de l’augmentation des tarifs de stationnement. Impossible toutefois de savoir avec précision combien de véhicules se sont garés dans les artères commerciales du Plateau. La Ville a demandé à La Presse de s’adresser à Stationnement de Montréal, mais la société qui gère les parcomètres a refusé de répondre, disant qu’il revenait à la Ville de le faire.

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LE BOULEVARD SAINT-LAURENT MONTRE DES SIGNES ENCOURAGEANTS

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Bien qu’il soit trop tôt pour tirer des conclusions de la prolongation des heures d’ouverture des commerces dans le Plateau, les premiers signes sont encourageants. Six commerçants du boulevard Saint-Laurent ont affirmé à l’arrondissement que « le projet-pilote leur a déjà permis de générer des ventes substantielles lors des Fêtes ».

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Trois commerces du boulevard Saint-Laurent qui songeaient à fermer ont finalement décidé de rester en raison de la prolongation des heures d’ouverture, selon l’association des commerçants.

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LES COMMERÇANTS DU PLATEAU PRENNENT LE VIRAGE

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Déjà une vingtaine de commerçants de l’avenue du Mont-Royal ont prolongé leurs heures d’ouverture, comme leur permet la dérogation que Québec leur a accordée en décembre.

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SIX HEURES POUR FAIRE LA DIFFÉRENCE

Pour donner un coup de pouce aux commerçants du Plateau qui en arrachent, la Ville de Montréal a demandé à Québec de permettre à ces établissements d’ouvrir leurs portes la fin de semaine jusqu’à 20 h plutôt que 17 h, comme le veut la loi. Satisfaite des résultats du projet-pilote mené depuis décembre, la métropole vient de demander au ministère de l’Économie d’étendre cette dérogation jusqu’en 2020. Poussant plus loin, Montréal espère maintenant que la négociation d’un statut de métropole avec Québec lui permettra bientôt de décréter elle-même dans quels secteurs de la ville les commerçants pourront ouvrir leurs portes plus tard. « C’est un exemple de ce qui devrait être sous la responsabilité d’une métropole », estime Pierre Desrochers, président du comité exécutif.

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ESPOIR ESTIVAL POUR UNE COMMERÇANTE

« On s’est installés en 2012 sur le boulevard Saint-Laurent et j’ai constaté que plusieurs boutiques et restaurants ont fermé depuis. Je suis convaincue que l’extension des heures d’ouverture va nous aider. Fermer à 17 h, c’est vraiment trop tôt. La fin de semaine, les gens commencent à sortir entre 13 h et 14 h, mais ça commence vraiment à lever seulement entre 16 h et 17 h. En ce moment, il y a un gros vide après 17 h qui fait autant mal aux boutiques qu’aux restaurants. Là, ça va permettre de garder la rue animée en tout temps. Après avoir magasiné, les gens vont rester et aller au resto. On n’ouvre pas encore jusqu’à 20 h parce que c’est l’hiver, mais c’est certain qu’on va le faire en été. »

— Castle Ho, propriétaire de la boutique 1861

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DES RETOMBÉES JAMAIS MESURÉES

Prolonger les heures d’ouverture des commerces est-il vraiment bénéfique pour les commerçants ? Étonnamment, même si un projet-pilote est mené depuis 2008 dans le centre-ville de Montréal, les retombées d’une telle mesure n’ont jamais été évaluées. Ni le ministère de l’Économie –  qui accorde ces dérogations –, ni la Ville de Montréal, ni l’arrondissement de Ville-Marie ne disent avoir évalué les impacts économiques de la prolongation des heures d’ouverture le week-end.

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IMPORTANT RECUL DANS LE PLATEAU

Les commerces du Plateau Mont-Royal viennent de traverser deux années difficiles. La Ville de Montréal, qui recense le nombre d’établissements sur ses artères commerciales, en a compté 250 de moins en 2014 qu’en 2012, soit une baisse de 15 %. La métropole apporte quelques bémols sur ces chiffres, précisant que certains commerces ont été agrandis ou fusionnés, ce qui pourrait expliquer une partie de la diminution.

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