Assurance médicaments

Comment préserver les acquis

Les honoraires des pharmaciens dont les patients bénéficient d’une assurance collective sont parfois le double, voire le triple, de ceux facturés au régime public

Une chronique parue samedi dernier dans La Presse sous la plume de Stéphanie Grammond citant un sondage réalisé pour notre association a suscité de vives réactions. Le sondage nous révèle que 80 % des Québécoises et des Québécois ne sont pas conscients qu’ils paient des honoraires professionnels aux pharmaciens lors de l’achat d’un médicament. Ces données sont préoccupantes et méritent qu’on s’y attarde.

Le prix de la molécule elle-même (du médicament) est identique tant pour les Québécoises et les Québécois assurés auprès de la RAMQ que pour ceux bénéficiant d’une assurance collective. Par contre, les honoraires des pharmaciens sont parfois le double, voire le triple, de ceux facturés au régime public pour exactement le même médicament et le même service.

Le total de ces honoraires est considérable. C’est ainsi que les sommes supplémentaires facturées aux Québécoises et aux Québécois bénéficiant d’une assurance collective représentent plus de 400 millions par année.

À l’aube du 20e anniversaire du régime général d’assurance médicaments, les compagnies d’assurances, qui permettent l’accès aux médicaments à des millions de Québécoises et de Québécois en partenariat avec le gouvernement du Québec, tentent de trouver des solutions pour freiner l’escalade des coûts. 

Cette recherche de solutions est vitale afin d’assurer la pérennité du régime général d’assurance médicaments québécois, qui fait l’envie de plusieurs.

Il est essentiel de s’intéresser à la transparence des honoraires des pharmaciens, et ce, tout autant qu’au suivi des traitements, aux prix des nouveaux médicaments qui augmentent constamment, à la médecine personnalisée et à la pertinence des traitements. Sinon, la protection qui permet d’affronter la maladie sans soucis financiers risque de s’affaiblir. Rappelons que les compagnies membres de l’ACCAP versent annuellement aux Québécois 2,8 milliards de dollars en réclamations au titre de l’assurance médicaments seulement.

OUTILS DE COMPARAISON DES COÛTS

Les assureurs sont à cet égard d’accord avec l’étude de 2014 du CIRANO citée par l’AQPP et avec leur proposition, stipulant que « selon les auteurs économistes, le problème n’est pas un manque de transparence, mais plutôt l’accès au prix. C’est en effet le prix final, accessible auprès de leur pharmacien, qui permet de faire des comparaisons. Ce prix comprend les honoraires de services et ceux-ci varient d’une pharmacie à l’autre ». Depuis des années, les assureurs tentent de convaincre les pharmaciens que des outils devraient permettre aux consommateurs de comparer le coût de leurs médicaments d’une pharmacie à l’autre.

Je suis convaincue que les pharmaciens partagent notre désir de demeurer des partenaires du gouvernement afin que les Québécoises et les Québécois continuent à avoir accès aux médicaments dont ils ont besoin. Les sociétés d’assurances se soucient de l’avenir de notre régime d’assurance médicaments et tentent de trouver des solutions pour continuer d’assurer le bien-être et la protection de tous les patients du Québec, un souhait qui rallie sans doute tous les acteurs impliqués dans le régime général d’assurance médicaments.

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