Les chiffres de P.K.

Dans le monde du hockey, difficile de trouver une figure plus polarisante que P.K. Subban. Sur Twitter comme sur les sites d’information, il y a un véritable schisme au sujet du meilleur compteur du Canadien. Son erreur en fin de match mercredi – et l’incapacité de ses coéquipiers à la réparer – n’a fait qu’amplifier la discussion. Que disent les chiffres quant à la contribution de Subban ?

61,3 %

Le chiffre martelé sur Twitter hier par le collègue Arpon Basu. Le Canadien a marqué 155 buts cette saison. Subban était sur la patinoire pour 95 d’entre eux, soit 61,3 %. Un seul joueur dans la LNH affiche un taux identique : Erik Karlsson. Tous les autres joueurs se retrouvent sous cette marque. En chiffres absolus, seuls Karlsson (98), Patrick Kane (98), John Klingberg (98) et Jamie Benn (96) étaient sur la patinoire lors de plus de buts de leur équipe. Mais ils ont tous en commun de jouer pour des machines offensives, ce qui n’est pas le cas de Subban.

46,9 %

Le Canadien a accordé 160 buts cette saison. Subban était sur la patinoire lors de 46,9 % d’entre eux. Cette proportion correspond essentiellement à celle du temps qu’il passe sur la patinoire, puisqu’il joue en moyenne 26 minutes par match. Quand il a été sur la patinoire à cinq contre cinq, son équipe a marqué 52 buts et en a accordé 41. Son ratio de 55,91 % est le 3e de l’équipe, derrière Brendan Gallagher et Sven Andrighetto.

25 min 59 s

C’est la moyenne du temps d’utilisation de Subban par match. Certains feront valoir, avec raison, que sa surutilisation en avantage numérique le favorise. Il joue en effet 4 min 36 s par match dans cette situation. Seuls Karlsson (4 min 48 s) et Oliver Ekman-Larsson (5 min 21 s) jouent plus que lui avec l’avantage d’un homme. Mais contrairement à ces deux joueurs, Subban joue aussi régulièrement en désavantage numérique (moyenne de 2 min 16 s par rencontre).

85

Un chiffre souvent utilisé par les détracteurs de Subban. C’est le nombre de revirements qu’il a commis cette saison, un sommet dans la LNH. Au 2e rang, on retrouve Drew Doughty (73), suivi de Brent Burns (71). Parmi les autres membres du top 15, notons la présence de Karlsson, Klingberg, Brent Seabrook, Joe Pavelski, Jamie Benn et Johnny Gaudreau. Cette véritable équipe d’étoiles nous rappelle donc que les joueurs qui contrôlent le plus la rondelle sont aussi les plus susceptibles de la perdre ! Mais il est vrai que Subban est un brin au-dessus de la moyenne…

1,07

Par tranche de 60 minutes jouées, il écope en moyenne de 1,07 pénalité mineure. Chez le Canadien, seuls Torrey Mitchell, Devante Smith-Pelly et Alexei Emelin sont plus indisciplinés. Cet aspect du jeu de Subban est souvent critiqué, et la statistique est d’autant plus mauvaise que Subban base son jeu sur la possession de rondelle et qu’il a souvent droit aux mises en jeu en zone offensive. Mathématiquement, il n’a pas à se défendre aussi souvent que d’autres.

L’inchiffrable

De façon générale, les chiffres établissent donc que Subban fait partie de l’élite à sa position. Mais il y a aussi ces facteurs impondérables à son sujet qui font en sorte que la discussion déborde le « 200 par 85 ». Ses admirateurs vont rappeler le don fait par le joueur et sa fondation à l’Hôpital de Montréal pour enfants, ou sa façon d’élever son niveau de jeu en séries. Ses pourfendeurs vont plutôt souligner que ses erreurs surviennent au mauvais moment, que son caractère ne fait pas l’unanimité dans le vestiaire (ce que Subban a lui-même admis devant le collègue Marc-Antoine Godin mercredi). Dans un contexte où rien ne fonctionne pour le CH, ces dernières considérations prennent évidemment une importance plus grande que lorsque l’équipe gagne…

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