Gaz naturel renouvelable

Une immense richesse se cache dans vos bacs bruns

«  Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme  », disait le grand chimiste français Antoine Laurent de Lavoisier. C’est on ne peut plus vrai pour les déchets organiques. En se décomposant, ceux-ci émettent des gaz qui renferment un immense potentiel énergétique. Grâce à la biométhanisation, les restes de table peuvent être transformés en gaz naturel renouvelable et en fertilisant pour l’agriculture. Voici comment, par son savoir-faire, l’entreprise Énergir (le nouveau Gaz Métro) accompagne les villes à mettre en place des solutions innovantes pour y parvenir.

L’urgence d’agir 

Une fois enfouis, les déchets organiques produisent des émanations qui contribuent à l’effet de serre et au réchauffement climatique. Dans le but d’évoluer vers une société sans gaspillage et une économie verte, la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles stipule que d’ici 2020, les municipalités devront bannir l’élimination de la matière organique et recycler 60 % de la matière organique putrescible. L’une des différentes solutions qui s’offrent aux villes est la biométhanisation, un procédé de traitement biologique des résidus organiques par fermentation en absence d’oxygène.

L’ABC de la biométhanisation 

Les matières organiques (résidus alimentaires et agricoles, eaux usées, etc.) sont collectées et transportées jusqu’à l’usine de biométhanisation. En se décomposant, la matière émet un gaz riche en méthane. En contrôlant les réactions biologiques à l’aide d’un équipement nommé biodigesteur, il est ensuite possible de transformer ce sous-produit en gaz naturel. Cette énergie renouvelable peut alors être distribuée dans le réseau gazier d’Énergir pour notamment chauffer des bâtiments et alimenter des véhicules et des procédés.

La biométhanisation génère un deuxième sous-produit, le digestat, qui ressemble à une sorte de terreau et agit comme fertilisant contenant d’importants nutriments permettant d’enrichir le sol. Vos vieux restes de légumes retournent ainsi aux champs pour contribuer aux prochaines récoltes  !

Une première usine de biométhanisation au Québec 

Au début de l’année 2018, dans le cadre d’un partenariat avec Énergir, la Ville de Saint-Hyacinthe a inauguré la première usine de biométhanisation au Québec. Les installations permettent de recueillir les résidus organiques de 25 municipalités et entreprises agroalimentaires de la région ainsi que les boues de la station de traitement des eaux, soit 200 000 tonnes de matière par année. Cette quantité phénoménale de résidus sera annuellement convertie en pas moins de 13 millions de m3 de gaz naturel renouvelable et entraînera une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’environ 49 000 tonnes par année.

Le gaz naturel renouvelable est injecté dans le réseau de distribution gazier d’Énergir en passant par les infrastructures construites par l’entreprise. Cette énergie sert alors à chauffer les bâtiments de la Ville et à alimenter une partie de son parc de véhicules au gaz naturel. Les surplus sont vendus à Énergir, qui peut ensuite les distribuer aux clients souhaitant s’approvisionner en gaz naturel renouvelable.

Emboîtant le pas à Saint-Hyacinthe, les villes de Québec, de Montréal, de Longueuil et de Beauharnois ont déjà confirmé leur intérêt de mettre en place des installations similaires au cours des prochaines années.

Un exemple parfait d’économie circulaire 

Au lieu d’être envoyés à l’enfouissement, les résidus organiques valorisés par la biométhanisation favorisent un nouveau cycle d’activités à valeur ajoutée pour l’environnement et la société. Le gaz naturel renouvelable ainsi produit peut être acheté par les entreprises et établissements qui souhaitent réduire leur empreinte carbone avec une énergie propre. La matière fertilisante obtenue nourrit quant à elle les champs, et en vendant l’énergie excédentaire, les villes partenaires profitent d’une plus grande autonomie financière. Enfin, la collaboration entre les municipalités et Énergir stimule l’économie locale et aide à développer une expertise sur les nouvelles sources d’énergie renouvelable, tout en encourageant la production locale.

Les citoyens aussi peuvent contribuer à la croissance économique de leur région et à diversifier les sources d’énergie du Québec : il leur suffit de mettre leurs restes de table dans leur bac brun  !

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.