Cet écran a été partagé à partir de La Presse+
Édition du 17 octobre 2016,
section PAUSE FAMILLE, écran 10
C’était leur rêve, ils ont décidé de le vivre. Louis était actionnaire d’une entreprise d’échantillonnages (Consulair), Sophie travaillait comme massothérapeute. Ensemble, ils ont décidé qu’ils en avaient assez du métro-boulot-dodo. Cette famille recomposée a quand même dû planifier le grand départ. Cours de navigation, voyages, achat d’un voilier, Louis et Sophie ont finalement vendu leur maison de Beloeil en 2014 et pris le large à partir de la Floride. Les deux grandes filles de Louis ne font pas partie de l’équipage (elles ont 33 et 36 ans). Le garçon de Sophie, Noah, en garde partagée, non plus (il passe ses vacances avec eux). Il n’y a donc que sa fille Thalye qui vit avec eux sur le voilier. Et un chat, Free-Mousse, qui chasse les souris.
La jeune Thalye n’a jamais fréquenté l’école, car sa mère est convaincue que l’éducation de son enfant lui revient. Elle a donc commencé le programme de « l’école à la maison ». Mais une fois la famille partie en mer, elle a finalement opté pour l’école de la vie. « Elle a appris l’anglais durant les huit mois qu’on a passés près des Bahamas, elle apprend à réparer le bateau, à préparer les repas, ce genre de choses. » Ne se sentent-ils pas isolés ? « Non, répond Sophie, on rencontre toujours plein de gens, des voyageurs, on visite des pays, c’est magnifique. Notre objectif est de faire le tour du monde avec notre voilier. On a l’intention d’aller dans le Pacifique. Pour nous, ce n’est pas une pause, c’est le mode de vie qu’on a choisi. »
La vie marine n’est pas exempte de stress. Ensemble, les deux doivent gérer leur approvisionnement en eau, en électricité, en essence, en nourriture et parfois en médicaments. Ils doivent aussi bien sûr assurer l’entretien de leur voilier de 49 pi. « C’est quand même moins stressant qu’on pourrait le croire, nous dit Sophie. On fait les choses à notre rythme. » Pour l’instant, le couple vit sur ses économies, mais il se peut qu’il ait à travailler. « On peut faire du troc, donner des cours de plongée ou faire des petits boulots, mais ça ne m’inquiète pas, nous dit Sophie. Tant qu’on va avoir du plaisir, on continue. »