Bourse

Est-ce le temps d’investir dans un titre chinois ?

La chute de près de 30 % de la Bourse de Shanghai depuis son sommet du mois de janvier sur fond de bras de fer commercial avec les États-Unis et de questionnements au sujet de l’économie chinoise vient-elle de créer une occasion pour les investisseurs ?

« C’est maintenant le moment d’investir en Chine, suivant la baisse depuis le début de l’année », soutient le gestionnaire de portefeuille et vice-président à la Financière Banque Nationale Cimon Plante.

Sa décision d’investissement repose essentiellement sur le consommateur chinois. « De plus en plus de familles vont rejoindre la classe moyenne en Chine, et ces gens vont consommer », dit-il.

« Le passage de 1 milliard de personnes hors de la pauvreté est probablement l’évènement le plus important des 25 dernières années », souligne de son côté l’économiste et cofondateur de la firme montréalaise Gestion Palos, Hubert Marleau, dans une note envoyée à ses clients jeudi dernier.

Le soutien de l’économie chinoise sera maintenant entre les mains de la consommation, sachant que plus de 325 millions de familles en Chine appartiendront à la classe moyenne d’ici quelques années, dit Cimon Plante.

Ce phénomène pourrait bien entraîner un changement important dans les habitudes de consommation, ajoute-t-il.

Tensions géopolitiques

La nervosité des investisseurs s’est amplifiée récemment lorsque l’administration Trump a annoncé une deuxième phase d’augmentation des tarifs douaniers sur 200 milliards US de marchandises chinoises importées, soulignent les gestionnaires de portefeuille chez Desjardins gestion de patrimoine Jonathan Bolduc et Daniel Ouellet dans leur lettre trimestrielle publiée dans les derniers jours.

« Donald Trump a de plus évoqué la possibilité d’infliger des droits de douane sur quelque 257 milliards US d’importations supplémentaires, advenant des mesures de représailles de la part du gouvernement chinois. Compte tenu de l’importance des montants en cause, il est normal que les investisseurs se montrent inquiets », disent-il.

« Cette histoire de profondes tensions entre deux superpuissances économiques frappe davantage l’imaginaire qu’une analyse objective de différents facteurs pertinents pour une prise de décision éclairée. »

Jonathan Bolduc et Daniel Ouellet demeurent optimistes en ce qui a trait aux perspectives économiques parce que, dans le pire des scénarios, il ne s’agirait que d’une diminution de 1,5 % du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine, d’après Bloomberg Economics.

« De plus, le 30 septembre, à la toute dernière minute, les États-Unis ont convenu d’une nouvelle entente de libre-échange avec le Canada qui s’ajoute à celle conclue avec le Mexique. À quelques semaines des élections de mi-mandat aux États-Unis, tout porte à croire que le Parti démocrate reprendra le contrôle de la Chambre des représentants. Pour contrer cette éventualité, il est probable que l’administration Trump mette prochainement un terme au conflit commercial avec la Chine. »

Allocation géographique d’actifs

Cimon Plante soutient qu’il est important de diversifier internationalement son portefeuille. « Si un investisseur avait investi dans le S&P/TSX en 1975 alors que l’indice était à 1000 points, il aurait multiplié par 16 son capital, ce qui donne un rendement de 6,6 % par année. Mais si, la même année, il avait choisi d’investir dans le S&P 500, il aurait obtenu un rendement de 8 %. Mais au lieu de multiplier son argent par 16, il l’aurait multiplié par plus de 30 fois. »

La Chine pourrait par ailleurs devenir la plus importante économie du monde d’ici 2025, souligne Hubert Marleau.

La Chine représente 15 % du PIB mondial. Pourtant, seulement 4 % des capitaux de la planète y sont investis, dit Cimon Plante. « Cette situation est appelée à changer. »

Trois suggestions Voici trois suggestions de titres chinois proposés par le gestionnaire de portefeuille et vice-président à la Financière Banque Nationale Cimon Plante.

ZTO Express (symbole ZTO à la Bourse de New York)

« Cette entreprise fait le transport de colis comme UPS et FedEx. Il y a environ six ans, ZTO était numéro cinq ; aujourd’hui, c’est le numéro un en Chine. La société est extrêmement rentable avec des marges de 23 %, ce qui est plus du double de FedEx et UPS. Le commerce en ligne est appelé à augmenter de 20 % par an pour les cinq prochaines années et qui dit augmentation du commerce en ligne, dit augmentation du transport de colis. »

Alibaba (symbole BABA à la Bourse de New York)

« L’entreprise spécialisée dans le commerce électronique a un peu la même philosophie qu’Amazon. Alibaba concentre ses efforts sur l’expérience du consommateur avant tout. La société va croître au fur et à mesure que le consommateur augmentera son pouvoir d’achat. C’est un incontournable en Chine. »

IQIYI (symbole IQ au NASDAQ)

« Achat plus spéculatif, IQIYI est le Netflix de la Chine. L’entreprise a 450 millions d’abonnés. Sur ce chiffre, il y a 50 millions d’abonnés payants qui paient environ 3 $ par mois. La société produit beaucoup de contenu local peu dispendieux et seulement disponible pour les abonnés payants. Je projette une forte augmentation du nombre d’abonnés payants grâce à cette structure de contenu exclusif. »

Revue boursière

Les producteurs de cannabis poursuivent leur glissade

Les titres des producteurs de cannabis ont encore fortement chuté hier, contribuant au repli de la Bourse de Toronto, alors que les marchés clôturaient en ordre dispersé à New York. L’action de Canopy Growth plongeait de plus de 11 %.

Rectificatif

Fonds multistratégie à rendement absolu Mackenzie

Contrairement à ce que pouvaient laisser entendre des passages de notre dossier « Dans la cour des fonds de couverture », publié dans la section Vos finances du 21 octobre, le Fonds multistratégie à rendement absolu Mackenzie ne garantit pas un rendement positif peu importe la tendance des marchés, même s’il s’agit bien de son objectif. Nos excuses.

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