Un spectacle pour Athéna Gervais

Une centaine de personnes se sont réunies à l’occasion d’un spectacle-bénéfice à la mémoire d’Athéna Gervais, hier soir, à Laval. Comme une étoile filante rendait hommage à la jeune fille morte l’an dernier tout en lançant un message pour la sobriété. L’argent amassé sera remis à L’Oasis.

Louis Robert brigue la présidence de l’Ordre des agronomes du Québec

Le lanceur d’alerte a confirmé ses intentions, hier, au moment où Québec annonçait une commission parlementaire sur les pesticides.

Le lanceur d’alerte Louis Robert a l’intention de briguer la présidence de l’Ordre des agronomes du Québec, a-t-il confirmé par courriel à La Presse, sans vouloir commenter davantage. L’agronome avait dénoncé l’influence indue de l’industrie des pesticides dans la recherche. Il a été congédié en janvier par le gouvernement après qu’il eut dévoilé un document confidentiel à un journaliste à ce sujet.

M. Robert proposerait de séparer les rôles de conseillers et de vendeurs de pesticides, selon Radio-Canada. L’élection aura lieu le 9 mai. L’Ordre annoncera le 1er avril les candidatures acceptées, après vérifications qu’elles respectent les règlements de l’Ordre et les règles du Code des professions.

Sa candidature survient au moment où le gouvernement du Québec lance une commission parlementaire sur l’utilisation des pesticides afin d’en mesurer les impacts sur la santé publique et l’environnement.

Réunis tôt hier matin, les 13 membres de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) ont unanimement voté en faveur de la tenue de cet examen, qui se penchera par ailleurs sur les « pratiques de remplacement » des pesticides et la « compétitivité du secteur agroalimentaire québécois ».

« C’est quelque chose qu’on voulait et on est contents que ça se fasse. Il y a toutes sortes de questions dans l’espace public qui méritent d’être répondues », a déclaré le ministre de l’Agriculture André Lamontagne lors d’une mêlée de presse, hier, à l’Assemblée nationale.

Dans un geste rare, il y a deux semaines, l’Union des producteurs agricoles, Équiterre et la Fondation David Suzuki ont uni leurs voix pour demander la tenue d’une commission parlementaire sur les risques associés à l’usage des pesticides.

La CAPERN est présidée par le député caquiste Mathieu Lemay. Elle est formée de sept élus caquistes, de quatre élus libéraux, d’une élue de Québec solidaire et d’un élu péquiste.

Les libéraux et la solidaire ont tenté d’inclure dans le mandat que la commission parlementaire se penche aussi sur l’indépendance de la recherche en agriculture, mais cette disposition a été battue au vote d’hier matin.

Rappelons que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) est sur la sellette depuis le congédiement du lanceur d’alerte Louis Robert, cet agronome de 32 ans d’expérience qui avait dénoncé l’ingérence du secteur privé dans la recherche publique sur les pesticides.

« Cela démontre que les préoccupations exprimées par le lanceur d’alerte Louis Robert étaient légitimes », a indiqué le Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec au sujet de la mise sur pied de la commission parlementaire.

Conflit de loyauté ?

Selon une enquête de l’Ordre des agronomes menée l’an dernier, 80 % des entreprises qui vendent des pesticides rémunèrent leurs agronomes avec des primes, des bonis ou des commissions, en plus de leur salaire. Une pratique contraire à leur code de déontologie, qui interdit « tout avantage, ristourne ou commission » relatifs à l’exercice de leur profession, et qui ouvre la porte à l’utilisation d’un plus grand volume de pesticides.

« Je recevais un voyage dans le Sud si je vendais assez de poches de semences de maïs [enrobées de pesticides] », a d’ailleurs déclaré, sous le couvert de l’anonymat, un agronome à Radio-Canada, qui a déterré cette étude de rémunération et produit un reportage sur le sujet.

Une telle récompense est inacceptable, a réagi le président de l’Ordre des agronomes du Québec, Michel Duval, lors d’une entrevue avec La Presse.

« S’il faut qu’on aille jusqu’à modifier notre code de déontologie pour le rendre plus strict, on le fera », a-t-il indiqué.

Un comité formé à la suite du dépôt de cette étude rendra ses recommandations au printemps. « Oui, il y a des programmes de rémunération qui ne sont pas acceptables et on travaille là-dessus. Quand on mettra des balises, il faudra que ce soit des balises qu’on ne soit pas capable de contourner », a-t-il ajouté.

Au Québec, 36 % des 3027 agronomes travaillent pour des entreprises privées et des coopératives, tandis que seulement 15 % occupent des postes dans les diverses fonctions publiques. En 2018, 302 agronomes travaillaient pour le MAPAQ.

Sur le terrain, ce sont majoritairement les agronomes qui travaillent pour des fournisseurs de pesticides qui conseillent les agriculteurs.

— Avec Janie Gosselin, La Presse

Soirée de financement à Toronto

Trudeau s’excuse d’avoir raillé une manifestante autochtone

OTTAWA — Justin Trudeau s’est excusé hier d’avoir balancé une réplique sarcastique à une jeune femme venue dénoncer le triste sort d’une communauté autochtone aux prises avec une crise d’empoisonnement au mercure.

« Quand les gens expriment un désaccord ou manifestent devant moi, j’essaie toujours d’être respectueux ; je comprends que c’est une partie importante de notre démocratie. Hier soir, j’ai échoué », a-t-il convenu en point de presse à Halifax.

« Je n’ai pas été respectueux envers ces gens-là, et je m’en excuse », a ajouté le premier ministre. Il a déclaré qu’« évidemment », le Parti libéral allait « remettre les dons que ces gens-là [avaient] faits pour être là hier soir ».

La bourde qui a mené Justin Trudeau à faire acte de contrition a été captée sur vidéo et visionnée des centaines de milliers de fois. Elle s’est produite pendant une soirée de financement à Toronto, mercredi soir.

Alors qu’il parlait au micro, le chef a été interrompu par une femme qui a déroulé une banderole pour attirer l’attention sur la situation à Grassy Narrows, communauté autochtone de l’Ontario dont la source d’eau potable est contaminée au mercure.

« Monsieur le premier ministre Trudeau, les gens de Grassy Narrows souffrent d’empoisonnement au mercure. Vous avez promis de vous attaquer à cette crise. Pourquoi ne tenez-vous pas cette promesse ? »

— La manifestante à Justin Trudeau

Tandis que le personnel de sécurité escortait la femme vers la sortie, le premier ministre l’a raillée. « Merci beaucoup pour votre don ce soir. Je l’apprécie vraiment », a-t-il lâché sous les cris et applaudissements des militants réunis dans le chic hôtel torontois.

La réaction du premier ministre lui a valu une volée de bois vert – elle est d’autant plus déconcertante que Justin Trudeau martèle constamment qu’aucune relation n’est plus importante pour lui que celle de nation à nation avec les peuples autochtones.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, n’a pas été tendre à son endroit. Dans une déclaration publiée sur Facebook, il a qualifié ce commentaire de « complètement déplacé » et d’« offensant ».

« Il devrait s’excuser directement auprès des personnes concernées, et il devrait visiter Grassy Narrows et Wabaseemoong [autre communauté touchée] pour parler aux gens et voir les impacts de la contamination au mercure de ses propres yeux », a-t-il écrit.

Réponse « décevante »

L’élu néo-démocrate Romeo Saganash, lui-même autochtone, a fustigé le comportement du premier ministre et des militants qui ont apprécié sa boutade.

« Un autre épisode révélateur prouvant qu’il ne se préoccupe pas vraiment des droits et des peuples autochtones. Et les libéraux dans la salle ont trouvé [cela] drôle ? Ce n’est pas de l’arrogance ou une relation renouvelée, c’est un énorme “Nous vous avons encore menti” », a-t-il pesté sur Twitter.

L’homme qui accompagnait la jeune femme à la banderole et qui a tourné la vidéo, Mark Calzavara, a dit en entrevue à La Presse hier que les excuses du premier ministre lui importaient somme toute assez peu.

« Nous étions tous les deux là au nom des gens de Grassy Narrows. Ce n’est pas à nous en tant qu’individus qu’il doit s’excuser », a fait valoir cet organisateur du Conseil des Canadiens, une organisation citoyenne progressiste.

« C’est l’idée qu’un enjeu aussi sérieux ait été soulevé – celui de gens qui souffrent d’empoisonnement au mercure depuis des décennies – et que le premier ministre ait répondu de cette manière qui est très décevante », a-t-il exposé.

Étude montréalaise sur le diabète

Les bienfaits du glucagon

Il n’y a pas que l’insuline dans le diabète. Il y a aussi le glucagon. Cette molécule moins connue était soupçonnée d’être une cause du diabète, et des chercheurs planchaient donc sur une manière de diminuer sa sécrétion. Mais une chercheuse de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) vient de découvrir qu’au contraire, le glucagon prévient le diabète.

Quand le foie produit du sucre

Le diabète survient quand le foie produit trop de sucre et que sa concentration dans le sang devient toxique. L’insuline est la molécule qui dit au foie de cesser la fabrication de sucre. Le glucagon, lui, dit au foie d’en fabriquer lors des jeûnes, la nuit ou quand on saute un repas. « Pour cette raison, des chercheurs ont tenté d’utiliser des antagonistes du glucagon comme médicament contre le diabète », explique Jennifer Estall, de l’IRCM, qui est l’auteure principale d’une étude sur le sujet publiée dans la revue Proceedings of the Natural Academy of Sciences (PNAS). « Quand j’étais au doctorat, vers 2005-2006, on parlait beaucoup de ça. Mais ça n’a pas donné les résultats escomptés. » Par la suite, d’abord à Harvard puis à son propre laboratoire à l’IRCM, la biologiste montréalaise a concentré son attention sur une protéine qui gère l’expression du glucagon : PGC-1. Pour une raison simple : les diabétiques ont moins de PGC-1.

La lenteur de l’insuline

Dans l’expérience décrite dans PNAS, Mme Estall a enlevé à des rats de laboratoire la capacité de produire la protéine PGC-1. Pas de PGC-1, pas de glucagon. Le résultat a été éclairant : la concentration sanguine de sucre des cobayes a grimpé en flèche. « L’insuline a plusieurs rôles, elle ne gère pas seulement la production de sucre, mais aussi celle de gras. Sans le glucagon, l’insuline peut dire au foie de cesser de produire du sucre, mais pas assez rapidement. Il y aurait toujours un peu d’hyperglycémie après les repas. Le glucagon dit à l’insuline de communiquer rapidement au foie de ne plus produire du sucre. L’insuline fonctionne mieux. » Il y a quelques mois, d’autres chercheurs ont présenté dans la revue Diabetes l’effet positif du glucagon sur l’insuline, mais Mme Estall est la première à démontrer le mécanisme impliqué.

Muscles

Quelles sont les conséquences cliniques de cette avancée ? Évidemment, une nouvelle vague d’essais de molécules favorisant l’expression de PGC-1 et du glucagon. Mais aussi un boom du côté des recherches visant à favoriser la masse musculaire. « PGC-1 est importante dans plusieurs organes impliqués dans le métabolisme, et aussi dans les muscles, dit Mme Estall. Des recherches portent sur des médicaments encourageant l’expression de la protéine PGC-1, mais on craignait que ça augmente la production de sucre par le foie. Nos résultats montrent qu’on peut aller de l’avant pour les muscles sans craindre pour le sucre. » En d’autres mots, ces médicaments ne produiront pas des superathlètes diabétiques.

ÉCOLES CHARLES-LEMOYNE ET LUDGER-DUVERNAY

Rassemblement pour garder les dîners à 1 $

Des dizaines de personnes se sont rassemblées à la sortie des classes, hier, devant l’école Charles-Lemoyne, à Pointe-Saint-Charles. Elles souhaitaient dénoncer la fin des dîners à 1 $ pour les familles défavorisées, à compter de l’automne, dans cet établissement et à l’école Ludger-Duvernay, dans Saint-Henri. Avec la révision quinquennale de la classification de défavorisation des écoles, 14 établissements scolaires n’auront plus droit à cette subvention. D’autres, par contre, pourront commencer à en profiter. « Ça veut dire que des enfants qui paient 1 $ pour dîner à l’école devront payer 5 $ pour le repas plus 3 $ en frais de garde du midi », a expliqué Camille Trudelle, porte-parole d’Action-Gardien, un organisme communautaire. — Janie Gosselin, La Presse

CIRCULATION

Entraves majeures à l’échangeur Turcot

Les travaux de démantèlement des anciennes structures de l’échangeur Turcot entraîneront des entraves majeures à la circulation durant toute la prochaine fin de semaine sur les autoroutes 15 et 20, dans le sud-ouest de Montréal. Le pont Mercier et la rue Saint-Jacques seront aussi perturbés par les travaux.

— Bruno Bisson, La Presse

Médias

Legault dénonce « des propos inacceptables » de l’analyste Luc Lavoie

Le cabinet du premier ministre François Legault a dénoncé « des propos inacceptables et injurieux » de l’analyste Luc Lavoie, hier, qui auraient dressé « un dangereux parallèle entre l’élection d’Adolf Hitler et celle de François Legault ». M. Lavoie est collaborateur à l’émission Drainville PM, animée par Bernard Drainville au 98,5 FM, et réagissait hier au projet de loi sur la laïcité de l’État. Il n’a pas été possible de trouver l’enregistrement sur le site du diffuseur. Le 98,5 FM a publié une mise au point. « J’ai mentionné le fait que M. Legault comme Hitler avait été élu. Exprimant le point de vue que le fait qu’un gouvernement soit élu ne lui donne pas tous les droits », a précisé l’analyste.

— Janie Gosselin, La Presse, avec Le Soleil

Rectificatif

Pitbull agressif

Contrairement à ce qu’indiquait le titre d’un texte publié dans notre numéro de jeudi, le pitbull agressif qui a blessé six personnes à Montréal-Nord ne sera pas envoyé dans un refuge américain. Le texte rapportait plutôt que la Ville de Montréal avait suspendu son euthanasie en attendant que la cause soit portée en appel. Nos excuses.

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