7/8 Série artères commerciales rue de l’Église

Val-David, le village préservé

La Presse vous présente chaque semaine de l’été une artère commerciale de l’extérieur de Montréal à travers ses détaillants incontournables, originaux ou charmants. Aujourd’hui, la rue de l’Église à Val-David.

Des locaux vacants rue de l’Église ? Une rareté ! Ils ne sautent pas aux yeux comme ceux qui foisonnent dans nombre d’artères urbaines et villageoises, témoignant ainsi du déclin de leur activité commerciale.

Cette rue de Val-David doit faire des jaloux, alors que la quiétude règne dans les commerces d’autres localités des Laurentides. « Le samedi, c’est fou ici ! lance le souffleur de verre Jonathan Léon. C’est le Plateau Mont-Royal des Laurentides ! »

« Même les maisons s’y vendent vite ! note la mairesse Nicole Davidson. Val-David est attirante, car il y a de la vie et un intérêt des gens pour leur village. On a trouvé notre identité. C’est un petit miracle dans les Laurentides ! Les commerces ne vivent pas que pour les touristes. La population s’approprie les restos et les commerces. »

UNE RUE QUI BOUGE

De la rivière du Nord, près de la route 117, à la piste Le P’tit Train du Nord où défilent les randonneurs à vélo (une distance avoisinant les 800 m), la rue de l’Église accueille résidants autant que touristes, plaisanciers et sportifs. La grande épicerie et la pharmacie qui servent les Val-Davidois sont ceinturées de bons restaurants (L’Épicurieux, Le Baril roulant), d’ateliers d’artisans, d’un joli magasin général, de boutiques de location de kayaks et vélos et d’autres curiosités. « La rue est en développement, remarque Sarah Mannarino, directrice du Magasin général. Les commerçants sont actifs. Ça bouge et ça se renouvelle ! C’est agréable d’avoir ce genre de vie ici. »

Elle salue les efforts de la municipalité pour appuyer les commerçants. « C’est encouragé d’avoir de beaux magasins et un bel espace, ajoute Mme Mannarino. La Ville entretient la rue et a refait les trottoirs au printemps. On a de très beaux parterres de fleurs. »

Le Magasin général débordait de visiteurs lors de notre passage, un mardi après-midi. « Val-David est une destination prisée pendant les vacances », note Sarah Mannarino.

Le village de 4700 habitants offre aussi aux commerçants autant qu’à ses résidants les services d’un organisme pour les guider lorsque vient le temps de refaire une façade ou de l’affichage. « Cette rue s’est beaucoup développée, note Annie Riendeau, copropriétaire du resto Le Mouton noir. On y trouve de plus en plus de commerces divers. »

« C’est un beau village dynamique que de plus en plus de gens viennent visiter. Mais il faut préserver ce cœur villageois. »

— Annie Riendeau, copropriétaire du resto Le Mouton noir

« La rue doit rester conviviale, renchérit Nicole Davidson. On souhaite de petits commerces, autant que possible. »

Les maisons et nouveaux condos qui se mêlent aux commerces renforcent le caractère villageois des lieux. Le fait que plusieurs retraités habitent à quelques pas de leur boutique ou resto favoris motive la municipalité à conserver dans un même lieu des fonctions résidentielles et commerciales. « Cette mixité sur cette rue est nécessaire, car on veut densifier le périmètre urbain », estime Nicole Davidson.

LES CITOYENS EN PRIORITÉ

Lorsqu’on demande à la mairesse de donner un ordre de priorité aux groupes qu’elle souhaite servir, elle répond : les citoyens en premier lieu. « Car ils doivent fréquenter la rue de l’Église, explique-t-elle. Puis, si on conserve un environnement qui plaît aux touristes, les commerçants vont en bénéficier. Je veux d’ailleurs qu’on soit encore plus à l’écoute des besoins des commerçants qui trouvent parfois nos règles strictes. Mais on est tellement dans un milieu créatif, à cause de la présence de nombreux artisans, qu’il faut innover et être proactif ! »

En attendant, celui qui vient visiter la rue de l’Église y voit un endroit ardent. En période estivale, la rue est occupée, notamment grâce aux marchés d’été et aux événements d’artisanat tels que 1001 pots. « On pourrait toutefois améliorer son accès aux cyclistes, admet Nicole Davidson. Pour les enfants qui se rendent à l’école en haut de la côte et les familles. Dans notre planification urbanistique, on pense à la façon d’amener la piste cyclable dans le cœur du village. »

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