MONTRÉAL

Histoires incroyables oubliées de Montréal

Accro aux histoires les plus étonnantes, sordides, festives, étranges – et bien souvent oubliées – de Montréal, le journaliste Kristian Gravenor vient de publier le livre Montreal : 375 Tales of Eating, Drinking, Living and Loving. La Presse lui a demandé de raconter cinq découvertes qui l’ont marqué lors de la rédaction de cet ouvrage.

Taverne Neptune

« La Neptune Tavern se trouvait au 121, rue de la Commune Ouest, dit Kristian Gravenor. Elle a été ouverte pendant plus de 100 ans, soit de 1832 à 1976. Le grand héros de Saint-Henri, Louis Cyr, alors policier, avait coutume de s’y rendre pour mettre fin aux nombreux combats qui y éclataient. Plein de gens y allaient, dont James Whelan, l’homme accusé d’avoir assassiné Thomas D’Arcy McGee, un père de la Confédération, en 1868. Beaucoup plus tard, James Earl Ray, condamné à perpétuité pour avoir assassiné Martin Luther King Jr, fréquentait le Neptune. Aujourd’hui, la taverne n’existe plus, mais c’est difficile de battre ça sur le plan de la notoriété à Montréal. »

Tyndale Martin, gourou

« Tyndale Martin était un bouddhiste qui avait tout de même réussi à convaincre l’Église catholique de lui donner de l’argent pour lancer The Greatheart Monastery dans une maison de la rue de la Montagne. Il attirait les gens avec des annonces dans les journaux. Il a réussi à convaincre une vingtaine de personnes d’aller vivre là-bas. Toutes les femmes devaient coucher avec lui. Il a eu environ 20 enfants qui habitent encore pour la plupart dans la région de Montréal. Un de ses enfants était même un de mes amis, qui m’a aidé avec la rédaction de ce livre. C’est une histoire plus grande que nature, dont on parle peu aujourd’hui. »

Appartements pour célibataires à Dorval

Les années 70 n’étaient pas banales dans l’immeuble d’habitation Royal Dixie, situé au 405, rue Bourke, à Dorval. « C’était un immeuble où tous les locataires devaient obligatoirement être célibataires et pratiquer l’échangisme, dit Kristian Gravenor. C’était écrit dans l’annonce qu’ils faisaient circuler dans les journaux. Ils disaient que les gens mariés devaient même quitter l’immeuble ! Je n’ai pas beaucoup de détails, je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais on m’a confirmé que c’était authentique. »

Le roi de la Main

« J’ai essayé de ne pas mettre trop de criminels dans mon livre, mais je demeure fasciné par le crime à Montréal. Les rois de la Main, par exemple. Il y a une longue tradition d’hommes super méchants qui essayaient de tout contrôler sur le boulevard Saint-Laurent. Le premier roi de la Main s’appelait Eddie Sauvageau, il a été tué en 1957 par un de ses collègues après une dispute au sujet d’une dette de jeu. Par la suite, plusieurs rois de la Main ont terrorisé les propriétaires de bars. Les rois de la Main étaient toujours tués dans des meurtres souvent très dramatiques. C’est super bizarre de penser que ça a existé il n’y a pas si longtemps. »

Black Hand

Au début des années 1900, un groupe de criminels italiens terrorisaient la population en envoyant des lettres de menaces pour faire de l’extorsion. « Ils envoyaient des lettres avec des images de couteau, de sang, des choses comme ça. Le groupe s’appelait Black Hand. Un homme qui s’appelait D. Weinberg a dit avoir été attaqué par un membre des Black Hand qui l’a frappé avec un bâton muni d’un clou au bout. C’est un sujet dont on n’entend presque jamais parler, mais c’était un élément important du monde criminel à Montréal autour des années 1905, 1910. Ça faisait peur aux gens. »

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