L’Impact retrouve Kei Kamara
L’Impact retrouvera une vieille connaissance en Kei Kamara, aujourd’hui, lors de la visite du Revolution de la Nouvelle-Angleterre au stade Saputo (17 h 30). Au-delà des statistiques individuelles et des résultats collectifs, le destin montréalais et celui du puissant attaquant sierra-léonais semblent liés depuis quelques mois.
Par deux coups de tête, dont l’un en prolongation, Kamara a été le grand instigateur de l’élimination des Montréalais en demi-finale d’association, l’automne dernier. Au mois de mai, et alors qu’il tentait de compléter un tour du chapeau face au Bleu-blanc-noir, son altercation avec le meneur Federico Higuaín a carrément débouché sur son départ vers la Nouvelle-Angleterre.
Alors, l’Impact parviendra-t-il maintenant à museler Kamara sous ses nouvelles couleurs du Revolution ? S’il a inscrit son premier but et récolté sa première passe décisive en US Open Cup en milieu de semaine, ses statistiques sont toujours vierges en cinq matchs de MLS avec l’équipe du Massachusetts. « Il n’y a pas de pari entre nous, a dit son très bon ami Dominic Oduro. Il essaie de garder son calme, parce qu’il cherche encore à marquer son premier but en MLS là-bas. Son attention est dirigée vers ce premier but et je pense que la situation le frustre un peu. »
Une analyse publiée sur le site de la MLS démontrait que son utilisation avait évolué par rapport à celle faite par Gregg Berhalter, en Ohio. Il cadre moins de têtes – sa grande force – par match, il dribble deux fois plus, il est davantage impliqué dans la construction et est donc moins présent dans la surface adverse. « C’est un très bon joueur. Il a quitté Columbus pour la Nouvelle-Angleterre, qui possède un style de jeu différent, a convenu Ambroise Oyongo. Il faut s’attendre à autre chose. On sait bien qu’il aime garder le ballon, qu’il sait jouer de la tête, mais quand tu n’as pas de bons centres, c’est difficile d’utiliser tes qualités. On verra ce qui se passera. »
Il reste par contre que l’apport de Kamara a rejailli sur une équipe qui avait connu un départ très difficile avec une seule victoire en 11 matchs. Depuis son acquisition, le Revolution a remporté trois de ses cinq rencontres et a marqué avec plus de constance. Aucun joueur n’a autant profité de son arrivée que le chef d’orchestre Lee Nguyen, auteur de trois buts et quatre passes décisives en cinq matchs. Sans que cela atteigne les mêmes proportions que Kamara, Nguyen a déjà causé de gros soucis à l’Impact et notamment inscrit un chef-d’œuvre au stade Saputo, il y a deux ans.
Du côté de l’Impact, l’incertitude planait toujours, hier, quant à la participation de Didier Drogba pour ce premier duel de l’année contre le Revolution. Blessé à une cuisse, le numéro 11 a bénéficié d’un programme allégé au cours de la semaine. Ce doute rouvre forcément la question du système de jeu utilisé. Après le test du 4-4-2 contre le Sporting Kansas City, Mauro Biello pourrait revenir à un 4-2-3-1 et aligner, comme en début de saison, Dominic Oduro en pointe. Le premier schéma avait drôlement affaibli le milieu de terrain et l’équilibre de l’équipe contre le Sporting.
« Ça dépend de l’adversaire et des joueurs disponibles. Je sais que je peux jouer d’une manière et changer en cours de match si ça ne marche pas, a plaidé Biello. On a bien attaqué en 4-4-2, c’était important et les joueurs ont exécuté les choses comme je le souhaitais. Comme on a déjà joué en 4-3-3 et en 4-2-3-1, ils sont capables de vite s’ajuster.
« C’est un match important contre la Nouvelle-Angleterre, un rival d’association, et il faut aller chercher les trois points. Si on est capable d’avoir des victoires, on va oublier toute la série de matchs nuls. »
En défense, Donny Toia est totalement rétabli de ses soucis aux ischio-jambiers, mais il devrait plutôt revenir au jeu lors du prochain voyage dans l’Ouest.
— Pascal Milano,