Allemagne Quatre mots pour comprendre
Le retour de
La Presse
BAVIÈRE
Pourquoi
sera-t-il réédité ? L’État de Bavière, qui détient depuis 1945 les droits du livre autobiographique écrit par Adolf Hitler, bloquait jusqu’ici toute réimpression. « Ces droits arrivent à échéance en décembre prochain, et le livre sera dans le domaine public », explique en entrevue téléphonique Magnus Brechten, directeur adjoint de l’Institut d’histoire contemporaine, à Munich. Une équipe de chercheurs de l’Institut prépare depuis trois ans une version annotée de , qui doit être publiée en janvier 2016.INTERNET
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, on trouvait environ 12,4 millions d’exemplaires de
en Allemagne, où le livre était couramment donné en cadeau de mariage aux jeunes couples. « Plusieurs exemplaires ont survécu et sont disponibles dans les librairies de livres d’occasion, explique M. Brechten. Et aujourd’hui, avec l’internet, les gens peuvent même le télécharger en PDF. » Toutefois, ne se retrouve pas dans les bibliothèques en Allemagne, et seuls des chercheurs peuvent consulter les exemplaires détenus par diverses institutions publiques. Au Canada et ailleurs dans le monde, le livre a été réédité plusieurs fois et est facilement disponible.PRISON
Hitler a écrit
( en français) dans une prison de Bavière après avoir été arrêté dans le soulèvement nazi raté de novembre 1923. Le livre autobiographique propage un message de haine envers les Juifs, accusés d’être « d’éternels parasites ». Mais il serait faux de croire que le livre n’est qu’un ramassis d’idées racistes discréditées depuis longtemps, explique en entrevue Anthony Steinhoff, professeur au département d’histoire de l’UQAM. « Il faut admettre qu’il y a beaucoup d’autres passages dans le texte qui ne sont pas si tendancieux. Ça nous donne des aperçus très importants sur la culture allemande, la politique de l’époque, etc. »CRITIQUES
L’annonce de la publication de
a provoqué des critiques en Allemagne, notamment des groupes de survivants de l’Holocauste, signale Magnus Brechten. « Nous comprenons leur point de vue. Ils ne veulent pas que ces écrits soient publiés à nouveau. Nous avons toutefois un but commun : informer le public de telle manière que les arguments racistes de ne puissent pas prendre racine à nouveau. » Dans la nouvelle version de 2000 pages en préparation par l’Institut d’histoire contemporaine, sera annoté de façon importante. « Les notes et les critiques occuperont plus d’espace que le texte original », dit M. Brechten.