Portfolio PME Innovation

Quatre conseils pour financer son innovation

Contrairement au début des années 2000, époque où investisseur audacieux faisait figure de perle rare, de nombreux financiers sont prêts à investir ou à prêter des fonds aux PME innovantes. Aujourd’hui, le vrai défi des PME est de préparer au mieux leur dossier pour choisir le meilleur partenaire. Tour d’horizon en quatre points.

Mettre au point un plan robuste

La recherche de financement doit s’appuyer sur une planification poussée de la mise en œuvre de l’innovation. « L’étape de la planification est souvent oubliée, pourtant elle est fondamentale, assure Benoît Mignacco, directeur général de BDC Capital de croissance et transfert d’entreprises. L’entrepreneur doit absolument déterminer par quel chemin il va arriver à son but final. » Même si cela va prendre du temps, « il faut s’assurer que le plan d’affaires est robuste », renchérit Philippe Langelier, directeur principal et chef d’équipe, Financement corporatif, chez RCGT. Cela inclut savoir comment et à quel prix on commercialisera le produit.

S’appuyer sur son bilan

Une entreprise existante peut mettre en avant ses performances pour trouver du financement, ce qui n’est pas le cas d’une entreprise qui naît avec son innovation. « Le prêteur pourra s’appuyer sur les antécédents », souligne Philippe Langelier. Pour autant, il ne s’agit pas de brûler les liquidités dans le financement d’une innovation. « Une erreur courante est d’utiliser la marge d’exploitation pour financer le projet », précise Benoît Mignacco, qui souligne que c’est souvent le fait des entrepreneurs les plus optimistes. « On a hâte que ça aille vite, on pense avoir le meilleur plan… mais il faut aussi protéger les activités existantes de l’entreprise », souligne-t-il.

Rester ouvert

Qu’il autofinance l’innovation ou qu’il se tourne vers un partenaire externe, l’entrepreneur devrait de toute façon multiplier les échanges avec l’extérieur de l’entreprise. « Parlez avec vos fournisseurs et vos clients, allez voir des spécialistes ou des chaires de recherche, recommande M. Mignacco. Parlez aussi avec vos concurrents… Demandez-leur avec qui ils ont fait affaire pour développer leur dernière innovation. » Plus l’innovation est révolutionnaire, plus elle comporte de risques pour l’entreprise et pour le partenaire financier, relève Philippe Langelier. L’entreprise doit donc montrer qu’elle a établi les risques, et qu’elle les limite en s’entourant des compétences nécessaires. « Le financier veut se rattacher à une certitude », indique M. Langelier.

Garder une bonne dose d’humilité

Au moment de rencontrer un partenaire financier potentiel, l’entrepreneur doit arriver avec humilité s’il veut tisser une relation de confiance à long terme. « Mieux vaut viser un objectif moins élevé et l’atteindre que créer des attentes irréalistes et rater la cible », résume M. Mignacco. Pour cela, l’entrepreneur ne devrait pas se précipiter. Il devrait au contraire prendre le temps de mettre un maximum de garanties de son côté et d’établir les risques et les retards potentiels. Ainsi, il peut être plus intéressant d’accepter un taux d’intérêt plus élevé pour bénéficier d’un moratoire de remboursement de quelques mois, le temps de développer l’innovation sans avoir la pression des premiers remboursements de crédit.

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