Mort du vérificateur général Michael Ferguson

Un « serviteur de l’État », « dévoué et honorable »

Le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, est mort hier d’un cancer pour lequel il se faisait soigner depuis deux mois environ. Durant ses sept années en poste, il a mis au jour de nombreuses failles dans l’exercice du pouvoir fédéral.

« M. Ferguson se faisait soigner pour un cancer depuis novembre dernier. Malheureusement, aucun traitement n’est parvenu à lui redonner la santé, a indiqué le Bureau du vérificateur général. Il s’est éteint [hier] à Ottawa entouré de ses proches », sa femme, Georgina, et leurs fils, Malcolm et Geoffrey.

Malgré les traitements, M. Ferguson, âgé de 60 ans, n’avait pris aucun congé de maladie.

« Ceux et celles qui ont eu le plaisir de connaître M. Ferguson conservent le souvenir d’un homme de tête comme de cœur, à la fois humble, chaleureux et réfléchi », peut-on également lire dans le communiqué de l’agence fédérale, qui décrit un homme « très apprécié par ses employés et respecté autant par les parlementaires que par les hauts dirigeants du gouvernement ».

« Au cours des sept dernières années, son travail important en tant que vérificateur général a contribué à renforcer notre démocratie et à maintenir l’intégrité de nos institutions publiques à laquelle les Canadiens s’attendent », a affirmé le premier ministre Justin Trudeau, dans une déclaration diffusée par son cabinet. M. Trudeau s’est dit « profondément attristé » par l’annonce de la mort de M. Ferguson.

De nombreux élus ont rendu hommage à Michael Ferguson toute la soirée hier, saluant notamment son « dévouement », son sens de l’« honneur » et l’impact que son travail a eu sur le pays.

Michael Ferguson et le français

Michael Ferguson a été nommé vérificateur général en 2011 par Stephen Harper, alors premier ministre, pour un mandat non renouvelable de 10 ans.

Avant même son accession au poste, sa candidature avait suscité un tollé, puisque M. Ferguson ne parlait alors pas français, du moins pas assez bien pour soutenir une conversation.

Les députés de l’opposition s’étaient montrés très critiques et avaient soulevé que cette candidature ne respectait pas les obligations linguistiques de ce poste d’agent du Parlement.

Il avait alors promis de faire les efforts nécessaires pour maîtriser la langue dès son entrée en fonction, affirmant qu’il s’agirait de sa « priorité numéro un ». C’est un engagement qu’il a respecté.

Avant d’être vérificateur général du Canada, Michael Ferguson avait occupé les rôles de contrôleur de 2000 à 2005, au Nouveau-Brunswick, puis de vérificateur général de la province de 2005 à 2010. Il a par la suite été sous-ministre des Finances et secrétaire du Conseil de gestion, toujours au Nouveau-Brunswick, pendant un an.

Dossiers chauds

Durant la première année de son mandat de vérificateur général du Canada, en 2012, Michael Ferguson avait déposé un rapport accablant – son premier depuis son entrée en poste – concernant l’acquisition de chasseurs F-35 par le gouvernement conservateur, mettant en lumière des lacunes administratives et des coûts sous-estimés.

En 2016, Ottawa a notamment été réprimandé quant à la situation des peuples autochtones, systématiquement moins bien traités par les programmes gouvernementaux que les non-autochtones, d’après Michael Ferguson.

Les gouvernements Harper et Trudeau ont été montrés du doigt pour le fiasco du système de paie Phénix, que M. Ferguson a qualifié d’« échec incompréhensible ».

Dans un rapport accablant datant du printemps 2018, il concluait que la lenteur d’Ottawa à se décider dans le dossier du nouveau pont Champlain avait entraîné des coûts supplémentaires d’un demi-milliard de dollars.

Ils ont dit

« Nous nous souviendrons de son dévouement indéfectible à la promotion d’un gouvernement ouvert et transparent qui rend des comptes aux Canadiens. »

— Justin Trudeau, premier ministre du Canada

« Michael Ferguson était une force incontournable ; il contribuait à garantir que le gouvernement travaille dans le meilleur intérêt de la population canadienne. Il nous manquera énormément. »

— Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique

« Il a servi les Canadiens avec honneur et dévouement durant sa remarquable carrière et il nous manquera. »

— Andrew Scheer, chef du Parti conservateur du Canada

« Il a consacré sa vie à la fonction publique et il a eu un impact profond sur notre pays. Toutes mes condoléances à ses collègues, à sa famille et à ses amis. »

— Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

« Monsieur Ferguson était un serviteur de l’État et des Canadiens dans le sens le plus honorable, noble, du terme. Un homme rigoureux et juste. Mes sympathies à sa famille et ses proches. »

— Gérard Deltell, député conservateur de Louis-Saint-Laurent

« Les Canadiens le connaissaient comme un fonctionnaire dévoué qui a creusé, découvert et livré la vérité et s’est battu pour la reddition de comptes au gouvernement. »

— Rachel Notley, première ministre de l’Alberta

Sciences

De nouveaux vaisseaux sanguins découverts dans les os

Au troisième millénaire, rares sont les avancées dans la physiologie des vaisseaux sanguins. Des chercheurs allemands ont pourtant découvert une nouvelle classe de vaisseaux, situés dans les « os longs » comme le fémur. Cette annonce ouvre la porte à de nouveaux traitements contre le cancer, l’arthrite et l’ostéoporose.

Système immunitaire

Les immunologues de l’Université de Duisbourg-Essen voulaient mieux comprendre comment les neutrophiles, des molécules du système immunitaire, circulent à l’intérieur de l’os, où ils sont produits par la moelle osseuse. À leur grande surprise, ils ont constaté que ces globules blancs ne sortent pas par les vaisseaux sanguins centraux débouchant sur les extrémités des os longs, mais plutôt à leur surface, au milieu du cylindre osseux. « Il y a des vaisseaux sanguins très petits qui passent de la moelle osseuse, au centre de l’os, de manière radiale vers sa surface », explique Matthias Gunzer, auteur principal de l’étude publiée lundi dans la revue Nature Metabolism. « Nous avons été renversés de nous rendre compte qu’il existait encore des vaisseaux sanguins inconnus dans le corps humain. Qui l’aurait cru, au troisième millénaire ? » Les chercheurs rhénans ont baptisé leur découverte « vaisseau transcortical ».

Arthrite et cancer

Des études préliminaires chez la souris montrent que ces vaisseaux transcorticaux sont plus perméables quand surviennent l’arthrite et l’ostéoporose, ce qui amène un fonctionnement anormal du système immunitaire, indique le Dr Gunzer, joint à Essen, une ville située au nord de Bonn. « On pourrait imaginer qu’il est possible de bloquer cette augmentation de la perméabilité. Les greffes de moelle osseuse pourraient aussi bénéficier de notre découverte. À plus court terme, nous avons des collègues qui travaillent sur le cancer du sein, plus particulièrement sur les métastases qui touchent les os dans certains cas. Les vaisseaux transcorticaux sont fort probablement impliqués dans cette migration des cellules tumorales. »

Souris et humains

Les os de la souris et de l’homme sont différents, mais l’équipe de Duisbourg-Essen a pu confirmer que les vaisseaux transcorticaux sont aussi présents chez l’homme, avec les mêmes techniques de microscopie par rayons X et par fluorescence. « L’équivalent chez la souris de notre fémur ressemble plutôt à une allumette en bois, dit le Dr Gunzer. C’est un os plus mince et long. Nous avons calculé que 60 % de la circulation artérielle et 40 % de la circulation veineuse dans les os passent par ces nouveaux vaisseaux sanguins. Nous pensons que ces proportions sont inférieures chez l’homme, mais il y a très certainement un impact physiologique et clinique. »

Cols bleus de Montréal

La réforme du syndicat rejetée en bloc

La refonte des statuts et règlements du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal – section locale 301 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) – n’est pas pour tout de suite. Hier, au terme d’une série de sept assemblées extraordinaires, la plupart des quelque 568 membres en règle ayant participé au vote se sont prononcés contre la réforme proposée. « Le dernier mot revenait aux membres et c’est la démocratie qui a parlé. […] Nous allons donc remettre immédiatement l’épaule à la roue en fonction de ce qui a été exprimé aux assemblées », a réagi Denis Régimbald, administrateur de la tutelle. Le SCFP a mis sous tutelle la section locale 301 en mai 2017, à la suite d’une multitude de plaintes et du renvoi de l’ex-présidente Chantal Racette. — Marissa Groguhé, La Presse

Dépistage de la syphillis

Prudence réclamée pour les femmes enceintes

Le Collège des médecins appelle ses membres à redoubler de prudence dans le dépistage de la syphilis, une infection transmise sexuellement qui est en recrudescence et qui peut avoir des conséquences graves chez les bébés de mères non traitées. Cette semaine, l’ordre professionnel a publié un avis sur son site internet pour inciter les médecins à ne pas oublier la syphilis dans l’éventail de leurs diagnostics, surtout lors des suivis de grossesse. « La syphilis était en voie de disparition, c’est certain qu’à ce moment-là, au niveau de la vigilance des médecins, il y avait peut-être moins d’inquiétudes par rapport à cette maladie-là », a expliqué en entrevue le docteur Jean-Bernard Trudeau, secrétaire adjoint du Collège des médecins. Mais récemment, la santé publique note une augmentation des cas chez les femmes. — La Presse canadienne

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