PLEIN AIR

Sur les traces de Jack Rabbit

Au début du mois de février, une centaine de skieurs s’élanceront sur des pistes de ski nordique peu fréquentées dans le cadre de la Traversée des Laurentides (TDL).

Ils emprunteront notamment des portions de pistes patrimoniales, ouvertes dans les années 20 et 30 par des légendes du ski comme Herman Jackrabbit Smith Johannsen et Kerr Tom Gillespie. Ces pistes ne sont ni damées ni tracées. Pour s’y aventurer, il faut s’y connaître en ski hors-piste.

La TDL, entièrement organisée par des bénévoles, en est à sa 42e édition. « Chaque année, nous changeons l’itinéraire pour essayer d’utiliser tous les sentiers », raconte Brian Lambert, responsable de la TDL depuis de nombreuses années.

Les pistes patrimoniales des Laurentides, comme la Maple Leaf, la Gillespie, la Western, la Fleur-de-Lys et la Johannsen, sont menacées par le lotissement. Beaucoup de sections ont déjà disparu, comme une bonne partie de la piste Maple Leaf, qui empruntait la voie maintenant suivie par l’autoroute 15. Les nouveaux lotissements résidentiels éliminent d’autres sections. De nouveaux propriétaires de terrain refusent de renouveler des droits de passage qui étaient accordés depuis des décennies.

Pour préserver les sentiers qui restent, il faut d’abord et avant tout les utiliser. C’est ici qu’entre en scène la TDL. « Nous encourageons nos membres à les prendre l’hiver, pas uniquement pendant la TDL, parce que c’est vraiment un trésor pour nous, au Québec », affirme M. Lambert.

Il soutient que le réseau de pistes patrimoniales des Laurentides est unique. Ces pistes accidentées et excitantes relient les divers centres de ski de fond de la région. Elles traversent des forêts, gravissent des sommets et aboutissent dans des villages.

UN DÉFI

La TDL est un véritable défi. Il s’agit de quatre journées de 40 à 45 km de ski par jour, avec beaucoup de dénivelé, parfois sans possibilité d’abandon en chemin. Souvent, les skieurs terminent la journée à la lampe frontale.

Les organisateurs doivent donc s’assurer que les skieurs inscrits soient suffisamment forts pour faire face à ces difficultés. Ils demandent donc aux aspirants d’être parrainés par un participant expérimenté qui pourra confirmer leurs capacités, ou de présenter une sérieuse feuille de route dans le domaine du ski hors-piste.

L’équipement de ski hors-piste, des skis assez larges munis de carres d’acier, est recommandé.

L’organisation limite également le nombre de participants à une centaine parce qu’il faut bien loger tout ce beau monde dans les villages traversés.

Il est possible de participer à une seule journée, mais l’organisation donne la priorité aux skieurs qui veulent faire toute la traversée.

Pour l’édition de cette année, qui se déroulera du 4 au 7 février, de Val Saint-Côme à Saint-Jovite, c’est déjà presque complet.

M. Lambert note qu’on n’a pas besoin de participer à la TDL pour skier sur les pistes patrimoniales. Des clubs de plein air comme le Club de montagne le Canadien offrent des sorties de ski nordique.

Par contre, les cartes ne sont pas faciles à trouver. Celles de toute la région remontent à 1982 et ne sont pratiquement plus offertes dans les boutiques.

Toutefois, il est possible de trouver des renseignements sur l’internet, notamment sur les sites et les pages Facebook de clubs de plein air locaux. Ceux-ci constituent d’excellentes ressources. Par exemple, le Club de plein air Val-Morin organise des sorties de ski et le club de plein air Sainte-Agathe-des-Monts décrit les pistes de son secteur, en énumérant des règles d’éthique importantes : respecter la propriété privée, ne pas faire de la raquette sur les pistes de ski de fond (et vice-versa) et ne pas amener son chien avec soi sur le réseau de pistes (les montagnes servent de réserve d’eau potable pour certains résidants).

Pour sa part, le club Plein air Sainte-Adèle offre de nombreuses cartes de son secteur. On peut d’ailleurs trouver sur son site internet des copies de cartes qui remontent à 1931. C’est fascinant de voir à quel point les Laurentides ont changé depuis l’époque de Jackrabbit.

POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS : 

La Traversée des Laurentides

Le club de montagne le Canadien

Le club de plein air Val-Morin

Le club de plein air de Sainte-Agathe-des-Monts

Le club Plein air Sainte-Adèle

Les sentiers patrimoniaux

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.