Accès internet

Les solutions de rechange sont nombreuses

Quand vient le temps de choisir un fournisseur d’accès à l’internet, la question que se posent les consommateurs ne comporte souvent que deux volets : Bell ou Vidéotron ?

Pourtant, un tour d’horizon réalisé par La Presse de plus de 150 forfaits offerts par 11 fournisseurs d’accès actifs dans la région de Montréal démontre que les offres de ces deux entreprises se retrouvent systématiquement parmi les plus chères ou les moins avantageuses, en particulier en ce qui concerne les vitesses les plus populaires.

La comparaison des forfaits internet n’est pas chose simple. Au-delà des évidences comme la vitesse et la quantité de données pouvant être téléchargées, une dizaine d’autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment la vitesse en amont, la qualité du service ou du soutien technique et la disponibilité de plages de téléchargement illimité durant la nuit.

Le facteur prix lui-même compte plusieurs ramifications. Le prix affiché peut souvent faire l’objet de rabais en cas d’abonnement à un autre produit, particulièrement chez Bell ou Vidéotron. Il faut aussi tenir compte du coût d’acquisition ou de location du modem, des frais d’installation ou d’activation et des tarifs pour la consommation excédentaire, le cas échéant.

DES CENTAINES DE DOLLARS EN ÉCONOMIES

Pour toutes ces raisons, les comparaisons ne sont jamais parfaites, mais restent généralement au désavantage des deux géants.

Ainsi, pour un accès haute vitesse de base, avec une vitesse de téléchargement de 5 Mbit/s, des clients de Vidéotron (1162,75 $) ou de Bell (1083,75 $) pourraient devoir débourser respectivement 390 $ et 311 $ de plus qu’un client de TekSavvy après deux ans, tout en disposant de limites de téléchargement inférieures.

Pour un accès de milieu de gamme à 10 Mbit/s, un client de Vidéotron pourrait carrément devoir payer près de deux fois plus cher (1498,75 $) qu’un autre qui aurait choisi B2B2C (758,80 $), dont la limite de téléchargement fixée à 20 Go semble toutefois un peu contraignante.

Toujours dans la catégorie milieu de gamme, à 15 Mbit/s, un client de Bell paierait 207 $ de plus qu’un client d’Electronic Box après deux ans, malgré une limite de téléchargement inférieure de moitié.

L’avantage de prix des fournisseurs tiers s’estompe lorsqu’on tient compte des rabais offerts par les géants à leurs clients qui s’abonnent à plus d’un service, mais il demeure bien réel.

BELL, VIDÉOTRON ET LE CRTC

À Montréal et dans les environs, Bell et Vidéotron sont les seules entreprises à détenir un réseau capable de rejoindre la quasi-totalité des adresses. Le CRTC les oblige toutefois à ouvrir l’accès à ces réseaux à des compétiteurs, moyennant des tarifs réglementés. C’est ce qui explique que de très petites entreprises peuvent rivaliser avec ces deux géants, sans devoir d’abord investir des centaines de millions dans la mise sur pied d’un réseau.

Les meilleurs fournisseurs d’accès tiers déploient quand même des installations, explique Jean-Philippe Béïque, président d’Electronic Box, un fournisseur basé à Longueuil qui compte environ 35 000 clients au Québec et en Ontario. Celles-ci se rendent jusqu’à des « têtes de ligne » disséminées un peu partout sur le territoire qu’ils desservent. De là, les réseaux de Bell ou Vidéotron prennent le relais jusqu’aux clients.

Difficile, donc, de comprendre comment ces fournisseurs indépendants arrivent à vendre moins cher un service qui utilise les installations de leurs concurrents. En acceptant des marges de profit inférieures et en ciblant mieux leur mise en marché, explique M. Béïque.

« Dans notre cas, nous avons un appétit de croître et de devenir un joueur majeur, de devenir le prochain Vidéotron ou Bell. Ça peut juste se traduire par des prix plus avantageux. »

Quant à la qualité du produit, elle n’a rien à envier aux géants, assure M. Béïque. Au contraire.

« Nous sommes présents dans les points d’interconnexion internet, où les gros joueurs ne sont souvent pas. Pour accéder à certains sites, ça peut donc même être plus rapide avec nous. »

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