Présidentielle américaine

Hillary Clinton à la conquête du Congrès

Hillary Clinton mène une lutte sans merci sur le terrain pour faire élire le plus de candidats possible au Congrès, et aider les démocrates à en reprendre le contrôle, explique Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM. Un enjeu crucial, qui pourrait faire la différence entre le succès ou le malheur de son éventuelle présidence.

Hillary Clinton fait campagne avec des candidats démocrates au Congrès au New Hampshire, en Pennsylvanie, en Caroline du Nord et en Floride cette semaine. Les démocrates ont-ils de réelles chances de reprendre le contrôle du Sénat ?

Le Sénat, c’est très possible, même presque probable. Il y a 34 sièges en jeu au Sénat aux élections du 8 novembre, et 24 d’entre eux sont détenus par des républicains. Les démocrates ont besoin de faire un gain de quatre sièges au Sénat pour avoir une majorité, alors c’est très envisageable. À cause de Trump, les républicains ont des feux à éteindre aux quatre coins de la carte. Des candidats républicains jadis solides comme Richard Burr en Caroline du Nord et Roy Blunt au Missouri sont en difficulté. Plus près d’ici, au New Hampshire, la sénatrice républicaine Kelly Ayotte aurait dû être réélue sans trop de problèmes, mais elle se bat férocement, car les déboires de Trump – qu’elle appuie un jour et dénonce le lendemain – lui font mal.

Que pensez-vous des chances des démocrates à la Chambre des représentants ?

À la Chambre des représentants, les démocrates ont besoin d’aller chercher 32 sièges pour avoir la majorité. Ça va être plus difficile, mais ce n’est pas impossible. La question, c’est de savoir combien d’électeurs républicains vont choisir de rester chez eux et de ne pas aller voter à cause de Trump. Si ça arrive, ça pourrait faire mal aux candidats républicains et les 32 sièges pourraient arriver plus vite qu’ils le pensent.

Quels avantages aurait Mme Clinton à voir son parti contrôler une des deux chambres du Congrès ?

Si les démocrates contrôlent l’une des deux chambres, ce sont eux qui contrôlent l’ordre du jour, ils décident sur quoi on vote. Ils peuvent forcer les républicains à voter sur un projet de loi qui les divise très profondément, comme la réforme de l’immigration par exemple, un projet qui unit les démocrates et sur lequel Mme Clinton a promis de travailler très rapidement si elle est élue. Donc contrôler une des deux chambres du Congrès a ses avantages et peut donner le ton à Washington.

Aussi, le Sénat est crucial, car c’est lui qui vote les nominations judiciaires. Si Hillary veut nommer un, deux ou trois juges à la Cour suprême, sans parler des autres cours fédérales dont on parle peu, mais qui sont très importantes, elle peut le faire si elle contrôle le Sénat.

Un autre avantage dans la perspective d’une présidence d’Hillary Clinton, c’est le pouvoir d’enquête du Congrès. Avec toutes les questions d’éthique qui suivent Mme Clinton, ce ne sera pas la même chose si les républicains contrôlent les deux chambres. Ils auraient alors le pouvoir de lancer des enquêtes. Mme Clinton pourrait vivre une présidence très différente, ne serait-ce qu’à cause de ça. Ne perdons pas de vue que toute l’affaire des courriels de Mme Clinton a été découverte dans une enquête sur Benghazi lancée par la Chambre des représentants.

Présidentielle américaine

Trump et Clinton labourent la Floride, où tout va se jouer

Hillary Clinton et Donald Trump ont chacun sillonné hier la Floride, grand État qui pourrait à lui seul enterrer les espoirs du candidat républicain à l’élection présidentielle du 8 novembre. La candidate démocrate a tenu un rassemblement à Coconut Creek, avant de partir vers Miami pour une activité de financement. Aujourd'hui, elle restera en Floride, à Lake Worth et Tampa. De son côté, après deux réunions de campagne lundi à St. Augustine à Tampa, M. Trump en a animé deux autres hier à Sanford, près d’Orlando, puis à Tallahassee, la capitale de l’État. Le candidat populiste a concentré ses attaques sur l’« Obamacare », la réforme du système de couverture santé voulue par le président Barack Obama, au sujet de laquelle les Américains concernés viennent d’apprendre qu’ils devraient payer l’année prochaine en moyenne 25 % de plus pour les primes d’assurance.

— Agence France-Presse

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