Soccer

Les beaux dilemmes

L'Impact a bien réagi dans les dernières semaines pour renforcer un effectif trop réduit. Rémi Garde a désormais le luxe des choix pour composer sa défense centrale.

Les choses se sont accélérées pour l’Impact, qui a su finaliser trois dossiers majeurs en l’espace de quelques jours. Pour la première fois depuis le début de la saison, Rémi Garde possède même le luxe des choix, notamment dans le secteur défensif.

Rappelons-nous les derniers jours de février lorsque le manque criant de profondeur, en charnière centrale, a été accentué davantage par la lourde perte de Zakaria Diallo. Désormais, l’entraîneur montréalais peut se tourner vers Rod Fanni, arrivé le 5 mars, ainsi que vers Rudy Camacho, dont l’embauche a été officialisée hier matin. Le défenseur français a été recruté du club belge Waasland-Beveren grâce à de l’argent d’allocation ciblée. Il a signé une entente de quatre saisons.

« Je suis quelqu’un de technique, sûr de moi, qui aime le beau jeu et la relance. Je suis défenseur avant tout. Il n’y a pas de souci à ce niveau-là, je vais défendre et je sais être costaud », a raconté le principal intéressé.

« Il est agressif et il m’a semblé être un leader sur le terrain. »

— L'entraîneur-chef Rémi Garde, au sujet de Rudy Camacho

« J’ai aussi apprécié la manière dont il aime ressortir les ballons proprement de derrière. C’est une philosophie de jeu importante pour moi », a ajouté Garde, qui a étudié énormément de profils avant de jeter son dévolu sur Camacho.

C’est un dilemme qui attend tout de même Garde lorsqu’il devra composer sa défense centrale. Victor Cabrera a été exemplaire depuis le début de la saison et ne mérite certainement pas de s’asseoir sur le banc dans les prochains matchs. Fanni, du haut de ses 36 ans, a apporté son calme, son expérience et sa présence physique lors de sa grande première face au Toronto FC. On se doute cependant qu’il ne pourra pas enchaîner l’ensemble des matchs.

Finalement, Camacho est l’objet d’un tel investissement, avec un salaire supérieur à 504 375 $US, qu’il est impensable de l’imaginer hors du onze partant.

Trois arrières centraux

Il reste évidemment la possibilité d’un schéma avec trois arrières centraux comme celui employé contre Toronto. À la base, ce choix était conditionné par l’absence de Matteo Mancosu, blessé, et par la nécessité d’associer un autre attaquant à Nacho Piatti dans l’axe. Cette formation était, par ailleurs, un calque de celle utilisée par le TFC. Pourrait-on la revoir bientôt ?

« Ça se peut, mais ce n’est pas une obligation. Si on veut continuer dans cette organisation-là, [l’arrivée de Camacho] est un plus, mais ce n’est pas forcément ce qui va me faire aller dans ce sens-là », a répliqué Garde.

Cela dit, Cabrera a souvent joué dans un tel dispositif sous Mauro Biello l’an dernier. Avec l’Olympique de Marseille en 2014-2015, Fanni était un pion important de la défense à trois de Marcelo Bielsa. Hier, Camacho a indiqué qu’il avait peu évolué dans un tel système au cours des dernières années, mais qu’il était prêt à s’adapter.

« Des perspectives »

Avec les arrivées d’Alejandro Silva et de Camacho, l’Impact ne possède plus qu’une seule place disponible au sein de son groupe sénior (senior roster). Le bleu-blanc-noir doit également obtenir une place de joueur international auprès d’une autre équipe avant d’envisager le recrutement d’un étranger.

L’Impact a bien réagi dans les dernières semaines pour renforcer un effectif trop réduit, mais pourrait-il être encore actif d’ici au 1er mai, date à laquelle se referme la première fenêtre des transferts ? Les plus belles prises auront maintenant lieu durant l’été, mais il ne faut pas exclure certains ajustements. Des situations délicates, comme celle de Dominic Oduro par exemple, ne sont toujours pas réglées.

« Il y a encore des perspectives sur lesquelles je travaille parce qu’il faut toujours être en alerte par rapport à ce qui peut se passer. L’équipe prend forme, il faut maintenant intégrer tout le monde et continuer à travailler pour que les automatismes de jeu soient plus importants encore », a prolongé Garde.

Camacho était au Stade olympique

Arrivé vendredi à Montréal, Camacho était présent au Stade olympique, le lendemain, afin d’assister à la victoire montréalaise (1 à 0) aux dépens du TFC. « Je n’ai pas eu l’occasion de voir des matchs de MLS en Europe. Sur les 30 premières minutes, c’était un peu calme. Après, il y a eu plus d’action, d’occasions et d’espace pour les deux équipes. C’était intéressant à voir », a-t-il souligné. Âgé de 27 ans, Camacho est originaire de L’Arbresle, petite commune de 6000 habitants à proximité de Lyon, d’où vient également… Rémi Garde. « Je le connaissais simplement par rapport à son statut. Lui ne me connaissait pas avant de s’intéresser à moi. C’est un pur hasard, on est nés au même endroit, on vient de la même ville. C’est bien », a conclu Camacho.

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