Portfolio exploration minière

Les dépenses en hausse en 2017

L’exploration minière se porte de mieux en mieux au Québec. Les explorateurs miniers pourraient dépenser une somme record cette année en travaux d’exploration. Cette tendance positive s’appuie sur la bonne tenue des cours des métaux, notamment l’or. Et elle permet d’envisager la mise en œuvre de projets importants en production minière.

Après une période de creux en 2015 et une légère remontée en 2016, les intentions des explorateurs miniers sont orientées en forte hausse pour 2017. Leurs dépenses en travaux d’exploration et en mise en valeur des gisements pourraient atteindre 456,7 millions de dollars cette année, indique l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Cela représente une augmentation de 63 % comparativement aux sommes dépensées en 2016, en dollars courants.

C’est la première fois depuis 2012 que ces dépenses surpassent les 400 millions de dollars. « Ce n’est pas une grande remontée, mais une faible amélioration », tempère Valérie Fillion, directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ). Prudente, celle-ci rappelle que les chiffres publiés par l’ISQ ne sont encore que des intentions de dépenses. « Il faudra voir les chiffres réels », prévient-elle.

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L’année 2017 se présente comme la sixième année la plus active depuis 15 ans en exploration minière. Source : ISQ

L’or, valeur sûre du Québec

Mme Fillion attribue l’amélioration des intentions de dépenses à de meilleures possibilités de financement sur le marché jusqu’à l’été. « C’est un peu plus calme désormais », précise-t-elle.

Les projets des explorateurs miniers bénéficient aussi des coups de pouce annoncés dans le budget provincial publié en mars. Le gouvernement avait notamment prolongé d’un an la réduction de 35 % du coût minimal des travaux que doit effectuer le titulaire d’un claim. De nouveaux coûts sont également devenus admissibles comme dépenses d’exploration, comme certains frais liés à la consultation des communautés.

155 000

C’est le nombre de claims présentement au Québec, c’est-à-dire de titres miniers en vigueur permettant à leur titulaire de rechercher des substances en exclusivité sur un territoire donné.

Source : AEMQ

Le Québec bénéficie aussi de la stabilisation du cours de l’or depuis 2010. Au cours des sept dernières années, l’once de métal précieux s’est rarement écartée d’une fourchette comprise entre 1100 et 1400 $US. Cela ajoute à la visibilité des explorateurs miniers, d’autant que l’or représente plus de 60 % des investissements en exploration dans la province, souligne la directrice générale de l’AEMQ.

Explorer en terrain connu

Ce contexte favorable explique l’émergence de plus de travaux d’exploration, et même de grands projets miniers qui n’étaient pas possibles jusqu’à présent. Et contrairement à l’image qu’on pourrait en avoir, l’exploration minière ne se déroule pas seulement en territoire inconnu. C’est le cas du projet de mise en valeur de la mine Horne 5 à Rouyn-Noranda, pour lequel Ressources Falco s’apprête à publier l’étude de faisabilité et l’étude d’impact environnemental dans les prochaines semaines.

En effet, la mine Horne a déjà été exploitée de 1923 à 1976, avant d’être abandonnée. À cette époque, le cours de l’or était quatre fois plus bas qu’aujourd’hui, précise Luc Lessard, président de Ressources Falco. « À présent, l’économie du projet démontre que l’exploitation d’or, de cuivre, de zinc et d’argent est redevenue profitable », poursuit-il.

« Pourquoi retourner dans une mine abandonnée ? Pour le prix de l’or ! » 

— Luc Lessard

Un potentiel considérable

Problème : la nappe phréatique est remontée dans la mine. Les travaux de mise en valeur montrent qu’il faudra pomper 11 millions de mètres cubes d’eau pour exploiter Horne 5. Mais ce chantier ne freine pas la firme dont le premier actionnaire est Redevances aurifères Osisko, qui détient 13,3 % du capital. Il faut dire que l’exploration avance un potentiel d’extraction de 225 000 onces d’or chaque année durant 15 ans. Au cours actuel de l’once, ce sont des revenus de près de 300 millions US qui s’annoncent…

Cela explique que Ressources Falco vise à investir pas moins de 1 milliard de dollars dans ce projet minier dont la construction débuterait en 2018. Des discussions sont en cours avec des partenaires financiers pour trouver l’équité et la dette nécessaires, souligne M. Lessard.

Après le pompage de l’eau viendra la construction de l’usine en 2019, en vue de lancer la production commerciale vers la fin de l’année 2021 ou le début de l’année 2022. Le projet prévoit l’embauche de 850 à 1000 travailleurs pour la phase de construction de la mine. Durant son exploitation, la mine emploiera 525 travailleurs. « Trouver les travailleurs sera le grand défi de notre projet », pointe Luc Lessard.

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