Mort de Pierre Coriolan

Le policier à l’origine du coup de feu fatal difficile à identifier

Mort des suites d’une intervention policière, Pierre Coriolan a reçu des décharges de pistolet à impulsion électrique pendant 36 secondes et trois coups de feu. Quel policier a tiré le coup fatal ? Très difficile à dire, tant la signature des projectiles émanant des Glock des policiers « n’est pas très claire ».

C’est ce qu’est venu expliquer Gilbert Desjardins, spécialiste en balistique judiciaire, lors de la deuxième journée, mardi, de l’enquête publique du coroner sur la mort de Pierre Coriolan.

« Il est rare qu’on n’arrive pas à relier l’arme à feu à une douille », a poursuivi M. Desjardins, soulignant que c’était exceptionnellement le cas avec les Glock utilisés par les policiers.

Ont suivi les témoignages des deux sœurs de M. Coriolan.

Lizaline Coriolan a vu son frère la veille de sa mort et il lui est apparu comme à l’habitude. « C’était quelqu’un de gentil, qui aimait tout le monde », a-t-elle dit, ajoutant qu’il n’était pas violent.

Comme elle, son voisin du dessous, Luc White, qui a appelé le 911 le soir fatidique du 27 juin 2017, a dit de M. Coriolan qu’il était solitaire et non violent.

Il lui apparaissait cependant comme quelqu’un qui « aurait dû être encadré par un intervenant » parce qu’il semblait éprouver des problèmes de santé mentale, à son avis.

Le 27 juin 2017, si M. White a appelé les secours à 19 h 20, c’est parce que c’était la première fois qu’il entendait « du bruit aussi intense » chez M. Coriolan, qui était certes souvent un peu bruyant, mais jamais à ce point-là.

Dans son souvenir, les policiers auraient été avec M. Coriolan un maximum de 15 minutes.

M. White les a entendu crier : « Lâche ça, lâche ça ! »

De son appartement, il a ensuite entendu des balles de plastique et des coups de feu.

Critiques envers le BEI

Tout en se disant indulgent envers le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), qui n’avait été créé qu’un an avant la mort de Pierre Coriolan, le coroner Luc Malouin a souligné que ses policiers avaient très mal agi en annonçant la mort de Pierre Coriolan à sa sœur par téléphone.

« Ça n’a pas d’allure d’annoncer un décès par téléphone. Ce n’est pas une façon humaine de procéder. »

Me Alain Arsenault, qui représente la famille Coriolan, a par ailleurs critiqué le fait que le BEI ait interrogé pendant 10 minutes un des témoins, alors que la bande audio (entendue en audience) démontre qu’il était de toute évidence ivre.

Centre communautaire Peter-McGill

Pas de pénalité à Devimco malgré le retard

La Ville de Montréal n’imposera aucune pénalité au promoteur Devimco, qui ne peut lui livrer le centre communautaire Peter-McGill dans les délais prévus, soit lundi prochain.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante a confirmé à La Presse, mardi, que la Ville cherche une entente avec Devimco plutôt que de lui exiger les 1000 $ par jour de retard que prévoient les modalités au contrat. Le centre communautaire fait partie du projet immobilier en développement sur le site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants (Children). Il est convenu que Montréal utilisera le centre communautaire pendant les 40 prochaines années en contrepartie d’un loyer dont la teneur exacte n’est pas connue.

Selon le président de Devimco, Serge Goulet, « la Ville comprend très bien la situation », c’est-à-dire que « les retards » sont occasionnés par le trou d’excavation juste à côté du chantier du centre communautaire, d’où devait s’élever une tour de 20 étages de logement social. « Il faut s’entendre sur l’accès physique au site pour que je puisse compléter la coquille de ma bâtisse », a expliqué M. Goulet, qui précise que ce n’est qu’après cela qu’un nouvel échéancier sera établi.

Serge Goulet n’a pas hésité à montrer du doigt la Ville qui est, selon lui, à l’origine de l’écheveau dans lequel se retrouve une partie du projet immobilier. Il estime être « dans un feu croisé ».

« Un break »

« Je ne suis pas capable de livrer dans les délais parce que je n’ai pas accès au centre Peter-McGill, parce qu’il y a un trou qui n’est pas rempli, parce que la Ville a changé son zonage, parce qu’il n’y a plus d’entente de logement social, parce que la Ville a dépassé son délai [pour le logement social] ». Dans ce contexte, M. Goulet a dit avoir demandé à la Ville de lui donner « un break ». « C’est toi qui me nuis », a-t-il relaté avant d’ajouter : « Je suis pogné avec une gang qui n’a pas fait ses devoirs, qui n’a pas fait sa job. »

Le promoteur de la tour de logement social qui se résume actuellement au trou d’excavation à côté du futur centre communautaire est High-Rise Montreal (HRM). L’un des associés chez HRM, Sarto Blouin, montre également du doigt la Ville de Montréal qui serait la cause du problème actuel. « Montréal n’a pas d’argent pour faire du logement social sur le site », résume M. Blouin.

En septembre dernier, le conseil municipal a adopté un avis de motion qui modifie le règlement encadrant le projet immobilier. Au total, le projet prévoit la construction de six tours (des condos, des résidences pour personnes âgées, un centre communautaire et des logements sociaux). Il est question de réduire de 20 à 4 le nombre d’étages autorisés pour la tour sous la responsabilité de HRM parce que le promoteur n’a pas respecté, selon la Ville, la promesse de construire du logement social. Aucune modification réglementaire n’a toutefois été adoptée.

Par ailleurs, Devimco a déposé l’automne dernier une injonction contre HRM pour obliger ce dernier à remblayer le trou. L’injonction provisoire a été rejetée par le tribunal. Le débat pour une injonction interlocutoire se tiendra la semaine prochaine.

Oléoduc Trans Mountain

Le Québec et les femmes font bande à part

Les Canadiens sont ambivalents par rapport au projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain et à l’exploitation des hydrocarbures en général, mais c’est chez les femmes et les Québécois que l’opposition est la plus élevée, révèle un sondage qui sera rendu public ce mercredi et que La Presse a obtenu.

Une courte majorité de 55 % des Canadiens approuve l’utilisation de fonds publics pour construire le second oléoduc qui reliera l’Alberta à la côte pacifique que constitue l’expansion du réseau de Trans Mountain (TMX).

L’appui le plus fort se trouve dans les Prairies (70 %) et en Atlantique (66 %), tandis que c’est au Québec qu’il est le plus faible (37 %), démontre le coup de sonde mené par Nanos pour le compte de Dogwood BC, une organisation non gouvernementale de la Colombie-Britannique qui s’intéresse à la gouvernance et à l’environnement.

Il y a deux semaines, la firme Angus Reid chiffrait à 55 % l’appui à TMX, notant une hausse de l’opposition depuis que l’État en a fait l’acquisition, en mai 2018.

Les Canadiens sont partagés quant à l’expansion des infrastructures pétrolières et gazières en général : quelque 47 % des répondants y sont favorables, invoquant la création d’emplois, contre 43 % qui s’y opposent, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les préoccupations face aux hydrocarbures sont ainsi « beaucoup plus partagées qu’on le pense » d’un océan à l’autre, « même dans [les provinces] qui sont traditionnellement en faveur de l’exploitation des hydrocarbures », constate Annie Chaloux, professeure en politique environnementale à l’Université de Sherbrooke.

Les inquiétudes ne sont ni le fait d’une minorité ni concentrées au Québec, souligne-t-elle.

Les femmes préoccupées

Les femmes s’opposent davantage aux projets d’hydrocarbures que les hommes, à 53 % contre 33 %, révèle le sondage ; elles sont aussi moins favorables à l’utilisation de fonds publics pour financer TMX, à 47 %, contre 64 % pour les hommes, ce qui n’étonne pas Annie Chaloux.

« La littérature en général reconnaît le fait que les femmes ont plus tendance à se sentir préoccupées et inquiètes à l’égard des questions environnementales », affirme-t-elle.

Les 18 à 34 ans sont également plus préoccupés que leurs aînés, démontrent les résultats du sondage.

Vendre Trans Mountain

Environ le tiers des répondants (33 %) estiment que c’est au gouvernement que doit revenir la tâche de construire le second oléoduc de Trans Mountain, contre 40 % qui pensent qu’il devrait plutôt vendre ses actifs à une entreprise privée, et 17 % qui appellent simplement à annuler le projet et absorber les pertes.

« Il y a un malaise perceptible », dit Annie Chaloux, évoquant un « enjeu très, très, très litigieux ».

Si le projet devait être abandonné, seuls 4 % des répondants estiment que le gouvernement devrait investir les fonds prévus dans d’autres infrastructures pétrolières ou gazières, tandis que 29 % croient qu’ils devraient être investis dans des énergies renouvelables ou l’environnement.

Méthodologie

Le sondage a été mené par la firme Nanos pour le compte de l’organisation non gouvernementale britanno-colombienne Dogwood BC auprès de 1003 répondants de 18 ans ou plus, du 27 au 29 janvier, par téléphone et par internet. La marge d’erreur est de 3,1 %, 19 fois sur 20.

Réfection des tunnels Ville-Marie et Viger

2 milliards, 10 ans de travaux

Le ministère des Transports du Québec (MTQ) lance enfin les appels d’offres attendus depuis des années pour trouver les entrepreneurs qui s’engageront dans l’imposante réfection des deux tunnels de l’autoroute Ville-Marie (A720) traversant d’est en ouest le centre-ville de Montréal. Un chantier de construction majeur sur 10 ans, prévu pour s’échelonner de 2020 à 2030.

Coût total des travaux : 2 milliards de dollars, entièrement assumé par le ministère des Transports.

En comparaison, le coût global à l’échangeur Turcot est évalué à 3,67 milliards. Au ministère, on explique que dix ans seront nécessaires afin d’éviter des fermetures complètes des voies principales. On assure du même souffle que la moitié des travaux sera réalisée à l’extérieur des voies de circulation. En gros, les travaux serviront notamment à réparer des éléments structuraux, dont ceux des tunnels, à refaire les ponts d’étagement, les murs de soutènement et la chaussée.

Six blocs

Compte tenu de l’ampleur du projet et de sa complexité, on explique au MTQ que les travaux seront divisés en six lots, ou blocs, chacun faisant l’objet de plusieurs contrats. Le premier appel d’offres concernera la qualité et la mise en œuvre des matériaux durant les travaux des deux tunnels, mesurant respectivement 5,4 kilomètres (Ville-Marie) et 1,3 kilomètre (Viger).

L’une des étapes majeures de l’imposant chantier consistera à remplacer 37 ventilateurs d’extraction. Ces ventilateurs sont en réalité des évacuateurs de fumée. Au total, il y a 80 ventilateurs dans les tunnels, la plupart servant à assainir l’air. Durée des travaux : trois ans et demi.

« Afin d’assurer la pérennité de ce lien névralgique, nous devons procéder à cette réfection majeure des systèmes, qui a été planifiée sur plusieurs années de manière à maintenir, de façon efficace et sécuritaire, la mobilité des personnes et des marchandises », a souligné la ministre déléguée aux Transports et responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau.

Paralumes

Dans la foulée du remplacement des 37 ventilateurs, les entrepreneurs sélectionnés auront la tâche de démanteler complètement les derniers paralumes du tunnel Ville-Marie, situés à l’entrée et à la sortie de la Montagne. La structure des tunnels a toujours fait l’objet d’une étroite surveillance. Mais c’est encore plus vrai pour les paralumes de béton depuis l’effondrement de l’un d’eux survenu durant l’été 2011. Ces travaux entraîneront des entraves à la circulation, explique-t-on au MTQ. Durée de ces travaux : deux ans.

L’une des étapes essentielles des travaux sera également la migration électrique d’Hydro-Québec vers du courant de 25 kV (la tension actuelle datant des années 70 est de 12,5 kV). Suivra un quatrième appel d’offres, à l’été 2020, concernant l’amorce de la reconstruction des tabliers des ponts Saint-Urbain et Saint-Laurent. Durée de cette étape : un an et demi.

attaque au bâton près du métro beaubien

Des images du suspect publiées par la police

Le Service de police de la Ville de Montréal demande l’aide du public pour mettre la main sur l’homme qui aurait lâchement attaqué à coups de bâton une dame près du métro Beaubien le 13 février en soirée. Peu avant l’agression survenue vers 21 h, le suspect a été vu sur le quai du métro de la station Beaubien, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Les images captées par les caméras de surveillance de la Société de transport de Montréal montrent l’homme donnant des coups de pied dans le vide. Ses actions auraient attiré l’attention des usagers présents. L’homme recherché est âgé de 25 à 35 ans, de stature mince et mesure environ 1,67 m (5 pi 6 po). Il était vêtu d’un manteau noir avec des lignes blanches et violettes, d’un pantalon et d’une tuque noire. Il portait également des chaussures noires avec une semelle blanche. Quiconque possédant de l’information qui pourrait aider les enquêteurs peut communiquer avec le 911, se rendre à son poste de quartier ou communiquer de façon anonyme et confidentielle avec Info-Crime Montréal au 514 393-1133 ou en ligne. — La Presse

Commission sur les pesticides

« Un rapport qui va déboucher sur l’action »

Le bras de fer entre la Coalition avenir Québec et l’opposition portant sur la commission sur les pesticides prend fin : les élus du gouvernement Legault déposeront ce mercredi un rapport consensuel contenant 32 recommandations visant à mieux encadrer l’usage des pesticides et à limiter les impacts sur la santé publique et l’environnement. « C’est un rapport qui va déboucher sur l’action », a assuré le député caquiste Richard Campeau au sortir de la rencontre de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles, chargée de la consultation sur les pesticides menée l’automne dernier. Le rapport sera rendu public plus tard mercredi après son dépôt à l’Assemblée nationale. « S’il y a des gens qui étaient inquiets sur l’indépendance de la science, soyez rassurés. On en a tout à fait tenu compte », a précisé M. Campeau.

— Fanny Lévesque, La Presse

Laurent Duvernay-Tardif honoré à l'Assemblée nationale

L’athlète québécois Laurent Duvernay-Tardif veut se servir de son nouveau statut de héros national comme d’une tribune pour transmettre ses valeurs aux jeunes : la persévérance scolaire, la discipline personnelle et l’activité sportive. Il n’était pas peu fier, mardi, de recevoir la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale, à l’occasion d’une cérémonie tenue à l’agora du parlement, et à laquelle ont assisté quelques centaines de personnes du public venues le rencontrer et l’applaudir. Ému, il a tenu à exprimer sa reconnaissance envers sa famille et envers tous ceux qui lui ont ouvert des portes et permis ainsi de réaliser ses rêves de jeunesse, même s’ils paraissaient parfois inaccessibles. « Je me sens extrêmement privilégié », a-t-il dit devant les dignitaires et le public réunis à l’agora, se montrant fier de son parcours et visiblement pressé de redonner à la génération suivante. Les élus tenaient à souligner dignement l’exploit du sportif québécois, également titulaire d’un diplôme en médecine de l’Université McGill, qui a remporté le Super Bowl de la National Football League, le 2 février dernier, avec son équipe, les Chiefs de Kansas City. 

— La Presse canadienne

Écrasement en Montérégie

Les deux occupants du Cessna 150 ont perdu la vie

Les deux occupants du petit avion Cessna 150 qui s’est écrasé lundi, en début de soirée, dans un champ en bordure de l’autoroute 30 à proximité de l’aéroport de Montréal/Les Cèdres, en Montérégie, ont perdu la vie, a confirmé la Sûreté du Québec (SQ) mardi. La SQ a pu confirmer l’identité des deux jeunes hommes. Il s’agit de Jared Logan, un résidant de Montréal de 21 ans, ainsi que d’Alexandre McIntyre, 20 ans. L’écrasement de l’avion a été rapporté vers 18 h 45. En milieu de soirée, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a indiqué avoir envoyé une équipe d’enquêteurs sur les lieux. Une autopsie sera pratiquée.

— Raphaël Pirro, La Presse, avec La Presse canadienne

Tué par un train durant son examen de conduite

La collision entre un train et un véhicule qui a fait un mort et un blessé grave mardi matin à Montréal à proximité de l’angle du boulevard Gouin et de la rue Poincaré s’est produite lors d’un examen de conduite de la SAAQ. L’accident est survenu vers 9 h 30. Selon les informations fournies par le Service de police de la Ville de Montréal, la collision s’est produite au moment où le véhicule circulait en direction est sur le boulevard Gouin. La victime est le conducteur du véhicule, un homme de 74 ans, client de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). À ses côtés se trouvait son évaluateur, un homme de 33 ans, qui se trouvait toujours, aux dernières nouvelles, à l’hôpital dans un état critique. « Dans les circonstances, on a fermé le Centre de service [de la SAAQ] Henri-Bourassa, et une équipe y a été déployée pour rencontrer les membres du personnel pour offrir le soutien psychologique nécessaire aux employés », a expliqué à La Presse Mario Vaillancourt, porte-parole de la SAAQ.

— Raphaël Pirro, La Presse, avec La Presse canadienne

Rectificatif

Devimco

La tour de logements sociaux prévue dans le projet immobilier sur le terrain de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants relève de High-Rise Montreal (HRM). Le promoteur Devimco n’a aucune responsabilité à cet égard, contrairement à ce qui était écrit dans un article intitulé « Montréal prêt à vendre “un terrain stratégique” propice au logement social » et publié le mardi 18 février. Nos excuses. 

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