Démarrage d'entreprise

Pour les possibilités

Nom : Ruiqun (Ryan) Li

Arrivée à Montréal : 2013

Provenance : Province de Jiangsu (Chine)

Entreprise : Tchin Tea

Ruiqun Li vient d’une famille d’entrepreneurs chinois. Pour lui, ce n’était qu’une question de temps, de lieu et de circonstances avant de lancer sa propre entreprise. Il a fini par le faire l’an dernier, dans le domaine du thé… à Montréal.

Le père de « Ryan » – c’est ainsi qu’il se fait appeler dans sa terre d’adoption – est propriétaire d’une manufacture de vis. À 14 ans, Ryan et son frère jumeau ont été envoyés en Australie pour obtenir une meilleure éducation. Il y a décroché deux maîtrises, l’une en administration des affaires, l’autre en comptabilité et finance, en plus de lancer une entreprise de vélos à l’âge de 16 ans.

Son premier contact avec le Canada est survenu en 2013 quand son père a été accepté au pays à titre d’immigrant investisseur pour lancer une succursale de son entreprise. Ryan a suivi, principalement pour aider son père à se débrouiller, puisque ce dernier ne parlait ni l’anglais ni le français.

RETOUR EN CHINE

Le projet a fini par avorter, et Ryan est rentré en Chine. Mais le Canada ne lui est pas sorti de la tête pour autant. Quelques mois – et un mariage – plus tard, il y revenait. Il lui restait à choisir sa destination : Vancouver, Toronto ou Montréal ?

« J’ai choisi Montréal parce que ça ressemble un peu à Sydney, il y a de vieux édifices, commence-t-il par expliquer. Mais surtout, parce que j’y voyais de grandes perspectives d’avenir. Je voulais lancer une entreprise, n’importe laquelle, et c’est ici que ça semblait le plus facile.

– Ruiqun Li. président de Tchin Tea

« À Vancouver, la concurrence en général est très élevée. J’ai un ami qui a essayé d’y lancer une entreprise pendant quatre ans, sans succès. À Toronto, j’ai l’impression qu’il y a plus de jeunes et qu’une bonne idée se fait copier plus vite.

« En plus, à Montréal, les coûts sont moins élevés. »

Il restait un détail à régler : que ferait son entreprise ? C’est en donnant en cadeau à des amis du thé organique provenant des fermes de son père et son oncle, en Chine, qu’il a trouvé la réponse.

« Mes amis l’ont vraiment aimé. Comme il n’y a pas vraiment de restaurant chinois à Montréal, ils n’avaient jamais eu l’occasion de goûter un thé comme celui-là. »

DÉGUSTATIONS

Avant de mettre sur pied Tchin Tea, il a pris soin de mener plusieurs séances de dégustation pour « bien comprendre ce que les gens d’ici veulent ».

Il est maintenant actif dans le marché du thé haut de gamme, qu’il vend par l’internet, mais aussi dans certains points de consommation comme des restaurants. Il veut être là où les gens consomment, plutôt qu’à l’épicerie : bureaux, cafés, restaurants, etc.

« Je remercie David’s Tea parce qu’ils font en sorte que les gens parlent de thé tout en n’étant pas en concurrence avec moi, parce que mes thés sont biologiques et sans ajouts. »

En 2016, Tchin Tea se concentrera sur le marché montréalais, pour bien établir sa base. Mais rapidement, M. Li entend viser l’Amérique du Nord entière.

C’est d’ailleurs une particularité des entrepreneurs provenant de l’étranger, observe Michel Leblanc, président de la chambre de commerce du Montréal métropolitain. « Les PME fondées par des immigrants sont plus ouvertes à la possibilité de faire des affaires à l’étranger. »

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