Opinion : Éducation

Les difficultés d'apprentissage, c'est contagieux ?

EHDAA, une étiquette qui sert à plusieurs sauces dans le milieu scolaire, et la plupart des enfants ne savent même pas qu’ils en sont atteints ou si c’est contagieux !

Les EHDAA sont malheureusement nombreux, très fragilisés, à risque élevé d’échec et il n’est pas simple d’obtenir de l’aide pour ce grave problème.

Le diagnostic même d’un EHDAA n’est pas facile puisque ce terme évoque un ensemble de problèmes qui nuisent à l’apprentissage. Les causes sont multiples et souvent très liées aux conditions de vie et aux stresseurs sociaux et environnementaux.

On parle de « difficultés d’apprentissage » comme manifestation première, mais il peut s’agir de capacités incomplètes par manque de stimulation, d’un manque d’outils de développement, d’une absence de motivation, de difficultés d’adaptation, d’un TDAH, d’un trouble de langage ou de troubles spécifiques d’apprentissage (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, etc.). C’est donc souvent une conséquence plutôt qu’un vrai problème d’apprentissage.

Pour aider un enfant EHDAA, il faut donc éclaircir les causes possibles et surtout bien se centrer sur les besoins globaux de l’enfant.

Cette tâche revient aux professionnels mais aussi aux forces du milieu y compris la famille. D’ailleurs le succès du plan d’aide à l’enfant EHDAA dépendra aussi de l’union de ces forces. L’école seule ou le médecin seul ne peuvent pas y arriver.

Une mobilisation de la famille et de la communauté avec le milieu scolaire et la mise en place de services intégrés de diagnostic et de suivi en lien avec eux, en proximité et en confiance, sont une façon idéale d’aborder ce problème. Les Centres de pédiatrie sociale en communauté offrent cette possibilité.

Les évidences sont là pour assurer la réussite : 

– Outiller : agir en prévention en petite enfance en parlant à l’enfant, en lui faisant la lecture et en l’ouvrant au monde.

– Respecter les droits : agir en prévention du cumul des stress toxiques fréquents en milieu de grande vulnérabilité en assurant de meilleures conditions de vie aux familles.

– Informer, dépister et agir : surveiller le parcours de chaque enfant en préscolaire (0-5 ans) comme moyen de dépistage pour déceler les vrais troubles (retard de langage, manque de stimulation...) et comme indicateur pour mieux le soutenir vers une entrée scolaire réussie.

– Agir au primaire (5-12 ans) par un accompagnement individualisé pour les enfants en difficulté scolaire en évitant les délais, dans un modèle de collaboration école-milieu-santé.

– Agir lors du passage au secondaire, lorsque les stress et les distractions peuvent mener au décrochage.

– Outiller les écoles en ressources humaines et en technologie en levant les barrières existantes et en misant sur la mobilisation des professionnels avec le milieu.

Ces actions simples feront une grande différence dans la vie complexe des EHDAA.

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