santé

Feu vert à la modernisation de l’Hôpital général de Montréal

Québec a donné le feu vert, hier, à l’inscription du projet de modernisation de l’Hôpital général de Montréal (HGM) au Plan québécois des infrastructures (PQI) et son étude. Le coût global est évalué à un maximum de 300 millions de dollars.

Son inscription au PQI rend le projet « irréversible », a affirmé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, lors de l’annonce hier dans les locaux de l’hôpital fondé en 1819. Ainsi s’amorcent donc les études requises et la production de son dossier d’opportunité, pour lesquels un montant de 2 millions sera investi. Il s’agit « d’un premier pas significatif vers la mise à niveau de tout l’hôpital », a signifié M. Barrette.

Un montant de 300 millions est pour l’instant prévu pour la réalisation du projet d’agrandissement, somme qui sera réévaluée lors de la première phase de l’étude. Dans ces investissement, 30 millions seront versés par la Fondation de l’Hôpital général de Montréal.

Le projet vise à rendre les espaces de travail plus fonctionnels et modernes, alors que le vieil hôpital ne convient plus aux besoins de la population.

« Les chirurgiens et urgentologues couvrent les urgences 24 heures sur 24, 365 jours par année, dans un environnement qui est malheureusement à l’heure actuelle mal adapté aux besoins de nos patients », a constaté Pierre Gfeller, président-directeur général du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), lors de la conférence de presse. Les équipes médicales doivent relever plusieurs défis attribuables à la vétusté des lieux, et la « mise à jour » de l’établissement est devenue une nécessité, a-t-il également déclaré.

« Il est aussi nécessaire de maintenir les installations à la fine pointe afin d’offrir un lieu d’enseignement de haut calibre et de pouvoir recruter et former les meilleurs talents », a ajouté Andrew Molson, qui siège au conseil d’administration de la Fondation.

Des travaux d’au moins quatre ans

La priorité du projet sera de moderniser le bloc opératoire, l’unité de retraitement des dispositifs médicaux (stérilisation) et l’urgence. À la suite des études préliminaires, d’autres secteurs d’activité pourront être désignés pour bénéficier des améliorations. « Une toute nouvelle aile sera construite, à l’intérieur d’un espace presque complètement fermé », entre trois autres ailes de l’hôpital, a indiqué le ministre de la Santé.

Une mise à niveau avec le reste de l’établissement suivra, afin de relier les nouvelles infrastructures aux anciennes, notamment en procédant à la réfection des ascenseurs.

Le gouvernement n’a mis de l’avant aucun échéancier, mais il prévoit que les travaux s’échelonneront sur au moins quatre ans. Au terme des travaux, l’Hôpital général offrira une gamme de services exclusifs comme la traumatologie tertiaire, la psychiatrie, l’orthopédie et la gériatrie.

L’HGM est l’un des trois centres de soins tertiaires en traumatologie pour adultes au Québec, et le seul situé au centre-ville de Montréal. Il était donc impératif, selon Gaétan Barrette, de s’engager dans des mesures de réfection.

Le projet de modernisation s’inscrit dans la foulée de la réorganisation des dernières années afin que le CUSM puisse regrouper ses activités en deux sites distincts, soit le campus hospitalier Glen, qui a ouvert ses portes en 2015 sur le boulevard Décarie, et l’Hôpital général de Montréal.

Médicaments anti-calvitie Propecia et Proscar

Action collective autorisée contre Merck Canada

La Cour d’appel du Québec autorise le dépôt d’une action collective contre l’entreprise Merck Canada visant à indemniser les hommes qui auraient souffert d’effets secondaires persistants après avoir consommé les médicaments Propecia et Proscar pour traiter leur calvitie.

L’action autorisée concerne tous les hommes ayant subi des effets secondaires persistants, comme des dysfonctions érectiles, des troubles éjaculatoires ou des douleurs aux testicules, après l’usage de l’un ou l’autre de ces médicaments prescrits par un médecin pour traiter « de la calvitie commune » avant le 18 novembre 2011.

Dans sa décision rendue hier, la Cour d’appel du Québec invalide ainsi le rejet par la Cour supérieure, en décembre 2016, de la première tentative de faire autoriser l’action collective soumise par le cabinet Trudel Johnston & Lespérance. En donnant son feu vert, le tribunal a notamment restreint le groupe admissible à l’action à ceux pour qui les effets ont « persisté ».

Le statut de représentant dans cette affaire revient à Camilo Baratto, qui a pris du Proscar pour traiter sa calvitie en octobre 2008, pendant une période d’un mois. Ce médicament servait à l’origine au traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate, mais il contient du finastéride, tout comme le Propecia, utilisé pour la calvitie. C’est cette substance qui serait à l’origine des effets secondaires.

Comme prescrit par son médecin, il coupe en quatre les comprimés de Proscar pour obtenir des doses de 1,25 mg de finastéride, ce qui se rapproche de la dose contenue dans le Propecia. Les deux produits sont commercialisés au pays par Merck Canada et Merck Frosst Canada, et sont uniquement vendus sur ordonnance.

M. Baratto a cessé son traitement après avoir commencé à ressentir des effets secondaires « indésirables » comme une baisse de libido, des troubles éjaculatoires et érectiles, des douleurs aux testicules, de l’anxiété et des symptômes de dépression. À ce jour, l’homme affirme encore souffrir de « certains » de ces effets secondaires.

Plus de 100 000 $ réclamés en dédommagement

Selon la poursuite, l’entreprise Merck Canada aurait « manqué à son devoir » en ne divulguant pas de « façon convenable les risques liés à la consommation de ces deux médicaments ». Bien que les monographies fassent une mention « explicite » des effets dont M. Baratto dit souffrir, elles n’indiqueraient pas que ceux-ci peuvent « persister » après la fin du traitement.

L’action collective vise donc notamment le dédommagement des utilisateurs qui ont souffert de ces effets secondaires d’une façon persistante. La poursuite demande 100 000 $ par personne en « compensation des dommages physiques et psychologiques subis ». Une somme de 10 000 $ par utilisateur est aussi réclamée à titre de dommages punitifs.

Des modifications aux monographies utilisées au Canada pour ces deux médicaments ont été apportées en 2011, peut-on lire dans la décision de la Cour d’appel.

santé

Les dentistes se retirent du régime public de soins dentaires

L’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ) a officialisé, hier matin, le retrait des dentistes du régime public de soins dentaires. Le ministère de la Santé entend publier aujourd’hui un arrêté ministériel pour contrer cette démarche.

L’ACDQ a déposé une première série d’environ 2000 avis de retrait de dentistes du régime public de soins dentaires à la Régie de l’assurance maladie du Québec. Ce geste « vise à sortir les négociations avec le ministère de la Santé du cul-de-sac dans lequel elles se trouvent », a laissé savoir le Dr Serge Langlois, président de l’Association.

Plus de 630 000 personnes seraient privées de soins gratuits 30 jours après le 26 juillet, si la mesure entrait en vigueur.

Une seconde série de formulaires de retrait sera déposée d’ici la fin de la période de vacances. « La grande majorité des membres de l’ACDQ a formellement confirmé leur intention de faire parvenir sous peu leur avis de non-participation au régime public », a déclaré le Dr Langlois, précisant ensuite qu’au total, environ les deux tiers des membres souhaitaient se retirer.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux prévoit publier un arrêté ministériel « afin d’assurer la couverture des services », a indiqué le cabinet du ministre Gaétan Barrette, dans un courriel à La Presse.

Des négociations qui stagnent

Une dizaine de rencontres ont eu lieu entre les deux parties depuis le début des négociations. La question des frais d’exploitation des cabinets dentaires fait partie des enjeux problématiques. Selon l’ACDQ, il existe un manque à gagner de 20 % entre les tarifs habituels des dentistes et ce que le gouvernement rembourse pour les mêmes actes pratiqués auprès des personnes couvertes par le régime d’assurance public.

Selon le ministre Barrette, le nœud de ces négociations réside dans les « questions d’argent ». Les dentistes, d’après ses propos, voudraient être mieux rémunérés, mais la comparaison avec les tarifs dans le secteur privé pour demander un salaire plus élevé n’a pas sa place, a ajouté Gaétan Barrette.

Le gouvernement souhaiterait aussi notamment imposer une réduction de rémunération de 12 % aux dentistes, selon le Dr Serge Langlois. Tout en disant ne pas souhaiter « mener les négociations sur la place publique », le ministre de la Santé a rejeté en bloc ces affirmations. 

Selon l’entente actuelle entre l’ACDQ et le gouvernement québécois, échue depuis 2015, les soins dentaires des enfants de moins de 10 ans et des prestataires de l’aide sociale sont couverts par l’État.

Le retrait des dentistes du régime public laisserait les personnes assurées sans couverture pour leurs soins dentaires, sauf en ce qui concerne les urgences. Mais l’ACDQ affirme que ce moyen de pression n’aura pas à se concrétiser si une entente est convenue entre les dentistes et le gouvernement. 

L’Association représente près de 4300 chirurgiens dentistes au Québec, dont 3600 dentistes participant au régime public de soins dentaires.

Selon une nouvelle étude canadienne

Des souches mutantes de VIH circulent en Saskatchewan

Amsterdam — Des souches mutantes de VIH qui circulent en Saskatchewan entraînent le développement plus rapide de maladies liées au sida chez la population autochtone, affirme une nouvelle étude.

La recherche du Centre d’excellence sur le VIH/sida de la Colombie-Britannique et de l’Université Simon Fraser a été présentée hier, dans le cadre de l’édition 2018 de la Conférence sur le sida, à Amsterdam. Elle montre que les souches du VIH en Saskatchewan présentent des niveaux élevés de mutations immunorésistantes, comparativement à celles d’autres régions du Canada et des États-Unis.

Les taux d’incidence du VIH en Saskatchewan sont parmi les plus élevés en Amérique du Nord, avec des taux plus de 10 fois supérieurs à la moyenne nationale dans certaines régions en 2016. Près de 80 % des personnes vivant avec le VIH dans la province sont autochtones.

Les chercheurs ont émis l’hypothèse que les maladies qui se développaient rapidement étaient liées à des souches résistantes qui s’étaient adaptées au profil immunitaire spécifique des populations autochtones.

« En Saskatchewan, comme ailleurs dans le monde, le VIH s’adapte aux populations hôtes dans lesquelles il circule, a précisé Zabrina Brumme, auteure principale de l’étude et professeure agrégée en sciences de la santé à l’Université Simon Fraser. En Saskatchewan, la majorité des personnes touchées par le VIH sont d’ascendance autochtone, de sorte que le VIH s’est adapté à ces populations. »

L’analyse pluriannuelle a comparé plus de 2300 séquences de VIH de la Saskatchewan avec des séquences provenant d’ailleurs au Canada et aux États-Unis.

Les chercheurs ont examiné 70 mutations différentes, mais une mutation clé a été trouvée dans plus de 80 % des souches de VIH dans la province, comparativement à quelque 25 % des souches de VIH trouvées ailleurs en Amérique du Nord.

Plus de 98 % des séquences de VIH recueillies en Saskatchewan présentaient au moins une mutation majeure résistante au système immunitaire. Les chercheurs ont dit que cela signifiait que les souches avec des mutations similaires étaient fréquemment et largement transmises.

Élargir l’accès au dépistage

Jeffrey Joy, chercheur au Centre d’excellence sur le VIH/sida de la Colombie-Britannique, a indiqué que même si les résultats étaient préoccupants, la bonne nouvelle était que si les gens subissent des tests, le traitement fonctionne encore sur des souches immunorésistantes.

Selon lui, il est essentiel d’élargir l’accès au dépistage et au traitement du VIH en Saskatchewan, car les antirétroviraux ne font pas que réduire les symptômes d’une personne, ils peuvent aussi empêcher la propagation des souches de VIH mutées.

Les chercheurs ont déclaré qu’ils prévoyaient se rendre en Saskatchewan et rencontrer des communautés et des médecins pour les aider à diffuser les résultats et à encourager d’autres tests.

Le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé une somme supplémentaire de 600 000 $ dans son budget de 2018-2019 pour les médicaments anti-VIH.

Une tornade à Neuville ?

L’équipe de Québec Vortex a publié des photos hier de ce qui a tout l’air d’une tornade qui se serait formée dans le secteur de Neuville, dans la MRC de Portneuf, près de Québec. Le cliché a été capté par un collaborateur de l’entreprise autour de midi. « Il n’y a aucun doute que c’était une tornade, surtout lorsqu’on observe la structure [du vortex] et l’organisation des nuages », a indiqué Marc Rémillard de Québec Vortex. Le risque de formation de tornades était « très marginal » hier, selon lui. Environnement Canada prévoyait « prendre contact avec les autorités locales » pour confirmer le phénomène météo aperçu à Neuville. — Fanny Lévesque, La Presse

Campagne d’affichage anti-CAQ et anti-PLQ

Montréal laissera les pancartes; Laval les retirera

Montréal laissera en place les affiches de la coalition syndicale visant le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec. À l’inverse, la Ville de Laval entend emboîter le pas à Québec qui les a retirées. Dans une réponse laconique aux questions de La Presse, Montréal a indiqué que, « sauf développement, les ressources de la Ville ne procéderont pas à l’enlèvement des affiches en cause ». Seule exception, les employés pourraient retirer celles qui sont jugées « susceptibles de nuire à la sécurité publique, notamment en raison d’une obstruction visuelle dangereuse ». La Ville de Montréal est restée silencieuse sur les raisons justifiant sa décision. Les recherches de La Presse indiquent que le règlement d’urbanisme de Montréal n’interdit pas explicitement l’affichage de nature politique en dehors des périodes électorales, contrairement à celui de la Ville de Québec. Les règles de la métropole stipulent simplement qu’une affiche publicitaire temporaire est autorisée dans un endroit « spécifiquement destiné à cette fin par la Ville ». L’affichage est aussi autorisé sur une palissade de chantier.

— Kathleen Lévesque et Pierre-André Normandin, La Presse

Le cimetière Mont-Royal bannit les vélos

La direction du cimetière Mont-Royal a annoncé que les vélos seraient bannis du cimetière dès le 1er août. « Au cours des dernières années, nous avons connu un afflux de groupes de cyclistes, dont beaucoup utilisent manifestement la propriété pour l’entraînement à haute vitesse et de façon agressive, au mépris flagrant de la sécurité des piétons et du caractère du cimetière », a indiqué la direction du cimetière Mont-Royal dans une note publiée sur son site web mercredi. Cela fait maintenant plusieurs années qu’un nombre important de cyclistes vient s’entraîner sur la propriété privée, explique Alexandre Gonçalves, gérant des opérations du cimetière Mont-Royal. « Depuis l’an dernier, on a tenté de sensibiliser les cyclistes, car il y avait beaucoup d’excès de vitesse. Cela causait un problème de sécurité pour les autres utilisateurs », ajoute le gérant des opérations. Malgré les campagnes de sensibilisation et l’instauration de pancartes à l’entrée du site, M. Gonçalves affirme que les efforts ont été vains. « On a épuisé les ressources qui nous évitaient d’en arriver jusqu’à ce point. Les plaintes n’ont pas cessé d’augmenter au fil des années, autant de la part des visiteurs du cimetière que des cyclistes qui, eux, respectaient les limites de vitesse », plaide-t-il. Pour sa part, Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec, s’est dite attristée en apprenant la nouvelle hier matin. « Je trouve qu’une telle décision n’est pas une victoire. En fait, c’est une défaite en 2018, alors que la planète surchauffe », lance-t-elle. Étant elle-même une adepte des lieux pour y pratiquer son sport, Mme Lareau a remarqué que la circulation sur la voie Camillien-Houde a considérablement augmenté ces dernières années. « Les rues sont pleines d’autos. Les cyclistes manquent d’espace pour circuler ; le cimetière était le havre de paix qui nous restait. C’était un endroit agréable et calme où circuler », témoigne-t-elle.

— Sandrine Vieira, La Presse

Groupe citoyen Montréal en action

Pétition pour la tenue d’une consultation publique sur le racisme systémique

Le groupe citoyen Montréal en action déposera ce matin à l’hôtel de ville de Montréal sa pétition réclamant la tenue d’une consultation publique sur le racisme systémique et la discrimination dans la vie municipale. L’organisme affirme avoir réussi à garnir de quelque 20 000 noms la pétition. C’est au-delà des 15 000 signatures requises pour obliger la Ville de Montréal à lancer le processus de consultation. « Cette initiative a réussi contre toute attente », s’est réjoui par voie de communiqué celui qui a porté la pétition, Balarama Holness. Ce dernier, qui a été candidat de Projet Montréal aux élections municipales de 2017, souhaite que la métropole mette en place « un plan d’action concret pour lutter contre les inégalités et l’exclusion dans l’ensemble des secteurs de la vie municipale », de l’emploi au logement et de l’intégration des nouveaux arrivants à la promotion de la diversité. Le droit d’initiative en consultation publique de la Ville de Montréal permet à tout citoyen d’obliger la tenue d’une consultation publique par le dépôt d’une pétition devant être signée par au moins 15 000 citoyens si le sujet touche l’ensemble des Montréalais.  — Fanny Lévesque, La Presse

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