Chronique

Le bon plan B de Sophie Lorain

La dernière fois que nous avons vu Sophie Lorain dans une télésérie de Radio-Canada, c’était à la fin des années 90, où l’actrice incarnait l’ambulancière punkette Hélène Côté dans Urgence et la poquée Denise Deslongchamps dans Omertà.

Vingt ans plus tard, après avoir porté sur ses épaules les excellentes émissions Fortier et Au secours de Béatrice à TVA, l’actrice retourne à la SRC dans la deuxième saison de Plan B, une étonnante minisérie dont les droits ont été rachetés à la chaîne spécialisée Séries +.

Sophie Lorain y campera Florence, l’animatrice de l’émission de radio matinale la plus populaire à Montréal. Mère de famille féministe, Florence allume souvent son micro pour mousser les causes sociales qui la font vibrer.

L’ex-mari de Florence, Nicolas (Luc Guérin), habite au-dessus de chez elle et leurs deux ados, Félix (Alex Godbout) et Marilou (Émi Chicoine), passent joyeusement d’un appartement à l’autre.

La belle vie de Florence, qui a presque 50 ans, chavire le jour où sa Marilou, 15 ans, « commet l’irréparable ». On se doute fortement ici de la gravité du geste.

Comme le personnage de l’avocat Philippe (Louis Morissette) dans la première saison, Florence apprend l’existence de la mystérieuse entreprise Plan B, qui offre à ses clients la possibilité de reculer dans le temps et de corriger des « erreurs » de parcours.

Évidemment, Florence revisitera son passé pour déterminer où exactement elle a perdu le contact avec sa fille et pour répondre à la terrible question qui la hante : comment a-t-elle pu ne pas détecter de signal d’alarme ?

Début novembre, Radio-Canada déposera les six épisodes de la deuxième saison de Plan B dans la section Véro.tv de l’Extra de Tou.tv. Vous suivez toujours ? Parfait. À la télé ordinaire, la série prendra à l’affiche pendant la saison 2018-2019.

L’équipe de création originale de Plan B demeure en selle pour ce deuxième chapitre, soit le réalisateur et coscénariste Jean-François Asselin, l’auteur Jacques Drolet et le producteur Louis Morissette de KOTV.

Par contre, aucun des personnages de la première saison, qui réunissait notamment Magalie Lépine-Blondeau et Émile Proulx-Cloutier, ne traverse dans la suite. Seule l’entreprise mystère (et ses deux messagers identiques) demeure. Tout le reste change : l’histoire, les lieux, les acteurs, etc.

Sophie Lorain apparaîtra dans presque toutes les scènes de Plan B. Tammy Verge et Évelyne de la Chenelière incarneront ses coanimatrices, tandis que Steve Gagnon, le frère d’Ariane (Mélissa Désormeaux-Poulin) dans Ruptures, jouera le réalisateur de l’émission radiophonique.

La genèse de Plan B, qui a nécessité plus de sept ans de travail, n’a pas été simple. Le projet a d’abord été développé à Radio-Canada, qui l’a jugé trop compliqué, alors que la série comportait 10 épisodes et encore plus de voyages spatiotemporels. TVA l’a aussi refusé, et c’est finalement Séries + qui l’a acquis dans une forme réduite à six épisodes d’une heure.

Ce format compact de minisérie a beaucoup plu à Radio-Canada, qui n’a pas hésité à le reprendre sous son aile quand Séries + ne l’a pas reconduit l’an dernier.

En fait, on jurerait que les patrons de Radio-Canada ont eux-mêmes sollicité Plan B pour revenir en arrière, réparer les bogues de la série de Louis Morissette, pour ensuite la programmer à leur antenne. Belle application du concept, les amis.

Une voix grave du tonnerre

Impossible de ne pas être ému par la voix grave et remplie de mélancolie de la Montréalaise Yama Laurent, 27 ans, qui a remporté le dernier duel de La voix à TVA dimanche soir.

Ce fut l’un des plus beaux moments de la saison, jusqu’à présent. Timide et peu à l’aise sur scène, Yama se transforme en diva de la soul dès qu’elle empoigne le micro. C’est une explosion de notes basses, qui vous frappent en plein cœur. Presque tous les coachs ont pleuré après cette relecture touchante de Let It Be des Beatles, qui a achevé Nanette Workman, inconsolable.

En ouverture d’émission, le choix de Love the Way You Lie d’Eminem et Rihanna a clairement avantagé le jeune rappeur Mario Cyr, qui a facilement passé à l’étape suivante. L’abus de fioritures de Josh Adams et Félix Lemelin, de l’équipe de Lara Fabian, a quasiment rendu inaudible la pourtant magnifique chanson Aux portes du matin de Richard Séguin. Dénaturer une chanson de la sorte, ça devrait être criminel.

Jonathan Freeman, de l’équipe d’Éric Lapointe, n’a fait qu’une bouchée de Jérôme Casabon sur Mad World de Tears for Fears, reprise par Gary Jules. Sur Là-bas de Jean-Jacques Goldman, c’était évident que Sami Chaouki remporterait le combat contre Sabrina Ramos.

Jean-Jacques Goldman, qui a aussi écrit Encore un soir pour Céline Dion, aurait sans doute pété un câble en voyant Cherylyn Toca et Miranda Martin s’époumoner sur un texte qu’elles ne comprenaient visiblement pas. Ouf. Ramenez-nous Corey Hart et Julie Masse, ça presse.

La « ballerine néo-Pulp Fiction » Cherry Lena, ma préférée du concours, a poursuivi sa route sans trop d’inquiétude, tandis que Redgee et Chloé Doyon ont offert une performance vraiment étonnante sur Dusk Till Dawn. Chloé m’a vraiment impressionné. Heureusement, elle a été volée et a décidé de se joindre à la troupe de Garou, où elle ne devrait pas partir sous le vent.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.