Justice

La Couronne négocie avec le couple Djermane-Jamali

Les négociations entre le camp de Sabrine Djermane et d’El Mehdi Jamali et la Couronne fédérale se poursuivent pour déterminer si le couple devra continuer à se soumettre à des conditions restreignant sa liberté, même s’il a été acquitté d’accusations de terrorisme. Le duo était de retour devant la cour, hier au palais de justice de Montréal. Les avocats ont demandé que le dossier soit remis au 23 avril.

— Gabrielle Duchaine, La Presse

Chronique

Attitude, attitude !

Le Canadien en 2017-2018 : 29 victoires, 40 défaites en temps « régulier », 13 défaites en prolongation, 71 points. Au 28rang de la Ligue nationale de hockey. Une attaque anémique, une défense poreuse, un gardien mélangé. Pourquoi cette médiocrité ? À cause de l’attitude. C’est ainsi que Marc Bergevin, le directeur général, a expliqué l’une des pires saisons de la longue histoire des jadis Glorieux.

Il y avait une mauvaise attitude dans le vestiaire, dès le camp d’entraînement. Et cette attitude négative, émanant de certains leaders, a perduré toute l’année. Que va-t-on faire pour que ça change, l’automne prochain ? On va parler avec les joueurs concernés, et s’ils ne comprennent pas l’importance d’avoir une bonne attitude, on va se départir de leurs services.

Ça ne vous tentait pas de faire ça avant ? Comme lors du camp d’entraînement ? Ou après le piètre début de saison ? Ou avant le congé des Fêtes ? Ou à la pause du match des Étoiles ? Ou avant la date limite des échanges ? Pourquoi attendre que la saison se termine pour régler un problème d’attitude ? Parce que ça se discute mieux sur une terrasse, l’été, devant une Mol frette ? L’attitude. C’est pas ça, la job du coach durant la saison ? Préparer ses joueurs ? Tirer le meilleur de chacun ? L’attitude, ça tombe pas du ciel. L’attitude, ce sont les dirigeants qui l’inspirent. 

Dire que le CH a été pourri à cause de l’attitude, c’est dire que vous n’avez pas fait votre job.

Vous avez échangé P.K. Subban à Nashville parce qu’il nuisait à l’attitude de l’équipe. Nashville a atteint la finale l’année dernière et a terminé au premier rang de toute la LNH cette saison. Ça va bien, l’attitude, là-bas ! On en voulait à Subban parce qu’il manifestait trop sa joie après une victoire. On n’a pas ce problème-là avec les gars qu’on a maintenant, ils perdent tout le temps.

Comment peut-on continuer à prétendre que ce fut un bon échange ? Weber est un bon joueur. Un leader silencieux. Mais son silence n’a pas permis de régler le problème d’attitude dans le vestiaire. Et sa présence sur la glace, entre deux blessures, n’a pas transformé l’équipe. Bien sûr, ce n’est pas seulement P.K. qui fait en sorte que les Predators sont si dominants. Mais la preuve est faite que le style de P.K. ne nuit pas à l’esprit d’équipe, comme on a essayé de nous le faire gober à Montréal. Il fallait juste qu’il soit entouré de gars avec la bonne attitude. De gars forts. Comme lui. Bref, vous n’avez pas échangé le bon joueur.

Si le Canadien trébuche l’an prochain, ça va être encore une question d’attitude. On le sait déjà. Tout est une question d’attitude. Si ça va mal aux États-Unis, c’est à cause de l’attitude de Donald Trump. Si ça va mal en Corée du Nord, c’est à cause de l’attitude de Kim Jong-un ? S’il y a de la violence dans le monde, c’est à cause de l’attitude des violents ? Le réchauffement de la planète, c’est à cause de l’attitude de ceux qui s’en foutent. Et si ça va mal dans un couple, c’est à cause de l’attitude de l’un et de l’attitude de l’autre.

Expliquer un problème par l’attitude, c’est comme dire à quelqu’un qu’il est malade parce qu’il a un corps. Oui, mais encore ? C’est quoi, les solutions ?

Bergevin dit qu’il a un plan. J’espère bien qu’il a un plan ! C’est ça, sa job : avoir un plan. Comme l’architecte des tours de condos du Canadien. Le problème, c’est que lorsque Bergevin a été engagé, il est arrivé avec un plan quinquennal. Il a promis de faire du Canadien une équipe dominante en cinq ans. Ça va faire six ans. Les tours de condos se sont élevées, mais le Canadien est resté dans la cave. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné dans son premier plan ? Peut-on le savoir ? Qu’est-ce qui nous dit que son nouveau plan est meilleur ? On n’en sait rien. Bergevin ne peut pas révéler son plan. Ben non. Eisenhower ne pouvait pas révéler le plan du débarquement de Normandie, avant le débarquement. C’est logique. Un plan, c’est secret. Parfait.

Alors nous, on fait quoi, les bons partisans ? Nous, comme d’habitude, il faut avoir la foi. Être des partisans avec la bonne attitude. Ne pas critiquer Price quand il joue mal parce qu’il n’aime pas ça. Hon. Excusez. Il faut crier, applaudir et payer. Le propriétaire promet d’améliorer notre game experience. On va avoir plus de choix de bouffe, des soirées thématiques, des tirages. Oh boy ! Vous ne comprenez pas. C’est pas ça qui donne le goût d’aller au Centre Bell. On ne va pas au Centre Bell pour manger ou gagner des concours. On va au Centre Bell pour voir du bon hockey. Et savez-vous c’est quoi qui rendait notre expérience excitante, même si l’équipe n’est plus la dynastie du passé ? C’était P.K. Et vous l’avez échangé. Et l’année suivante, c’était Radulov ? Et vous ne l’avez pas signé. Coudonc, vous foutez-vous de nous ? Frustrer son public, ce n’est jamais une bonne idée.

Je sais comment vous pensez. Il ne faut surtout pas diriger le club pour faire plaisir aux fans. Les fans ne connaissent pas ça. Trop émotifs. Il fallait se débarrasser de Subban et de Radulov, même si c’était les préférés des fans, parce qu’il fallait améliorer l’équipe. Les dirigeants ont toutes les données. Ils savent ce qui est bon pour le club. Pas nous. Ben oui ! Ça a marché en maudit ! Aujourd’hui, non seulement l’équipe est pire sans Subban et sans Radulov, mais en plus, elle est plate. Plate, plate. Être à l’écoute des partisans, c’est pas seulement les sonder pour savoir quelle grosseur de saucisses ils préfèrent. C’est faire attention aux joueurs qu’ils ont dans le cœur.

Quand j’étais petit, on jouait avec les chandails de Béliveau, Cournoyer, Lafleur sur le dos. Et quand on allait au Forum, ils y étaient. Cette année, au Centre Bell, il y avait plein de jeunes avec les chandails de Subban et de Radulov. Des fans orphelins.

C’est aux patrons à changer d’attitude. Descendez de votre tour. Rapprochez-vous du public. Pas juste pour nous expliquer vos grandes décisions, mais pour les prendre. Cessez de vous débarrasser de tout ce qui nous fait vibrer.

Vous nous tenez pour acquis. Nous ne le sommes pas. On commence à s’habituer à vivre sans vous le printemps. N’attendez pas qu’on s’habitue à vivre sans vous l’hiver.

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