Nos bonnes adresses

LES BONS PLANS DES CORRESPONDANTS

La Presse a affecté des journalistes à son bureau parisien de 2013 à 2015. Chacun est revenu de ce séjour dans la capitale française avec d’innombrables souvenirs… et de bonnes adresses. Voici celles qu’ils ont retenues pour vous.

MICHÈLE OUIMET

LA COULÉE VERTE

C’est en cherchant un endroit où jogger sans me faire écraser que j’ai découvert la coulée verte. Construite sur une ancienne voie ferrée de 4,5 km, elle traverse Paris d’est en ouest. De derrière l’Opéra, près de la Bastille, jusqu’au bois de Vincennes. Le paysage est varié : au début, la coulée verte surplombe la ville d’une dizaine de mètres, puis elle se transforme en tranchée. Elle enjambe un pont et traverse trois tunnels au milieu des arbres et des fleurs. Elle est parfois très étroite. Même si, les jours de beau temps, les joggeurs doivent zigzaguer entre les piétons pour se frayer un chemin, la coulée verte reste un îlot de paix et de fraîcheur au cœur d’une ville aux embouteillages légendaires.

MAXIME BERGERON

LE QUAI FRANÇOIS- MAURIAC

C’est l’un des secrets les mieux gardés des noctambules parisiens. La plage du Batofar, à l’ombre de la Bibliothèque nationale de France, permet de profiter des berges de la Seine d’une façon inédite, loin des hordes de touristes des arrondissements centraux. La « plage » – un terme ici un peu galvaudé – s’article autour du Batofar, un ancien bateau converti en restaurant et salle de spectacle. La faune assez jeune et branchée vient ici de mai à septembre, pour prendre un verre, manger des grillades et profiter des chaises longues. On peut aussi apporter ses propres victuailles et pique-niquer tout juste à côté, avec une vue imprenable sur la Seine et sur des quartiers de Paris au visage plus moderne. La populaire piscine flottante Joséphine-Baker se trouve à quelques pas. 

CHANTAL GUY

LE JARDIN DES PLANTES

Vous traversez la Seine par le pont d’Austerlitz et vous entrez dans le merveilleux Jardin des plantes. Merveilleux, dans le sens de magique et d’inquiétant, tellement l’endroit est étrange et semble hors du temps et de l’agitation de Paris. Ce n’est pas pour rien que le dessinateur Tardi s’en est inspiré pour la série bédé Adèle Blanc-Sec. Non seulement c’est un espace de verdure superbe, qui a toujours une ménagerie, mais c’est aussi une bibliothèque scientifique vivante qui a conservé de nombreuses espèces de plantes depuis 400 ans. Bien sûr, on est impressionné par la modernité des installations de la Grande Galerie de l’évolution, mais elle ne détrônera jamais dans notre cœur la Galerie de paléontologie et d’anatomie comparée, avec ses ossements de dinosaures et ses curiosités, parfois monstrueuses, préservées dans le formol, qui témoignent de l’effervescence de la recherche à la fin du XIXe siècle. On ne rate jamais une occasion d’aller y flâner, car on dirait chaque fois qu’on va y croiser le docteur Frankenstein.

ANABELLE NICOUD

LES CANAUX SAINT-MARTIN ET DE L’OURCQ

Lieu névralgique de la culture « bourgeoise-bohème » incarnée autant que décriée par les Parisiens, le canal Saint-Martin est un haut lieu de l’apéro parisien à peu de frais (une bouteille de vin, quelques fromages récupérés chez les commerçants du quartier et vous voilà équipé pour la soirée). Bien sûr, cet avantage ne va pas sans quelques inconvénients, parmi lesquels la saleté certaine des berges du canal et, c’est vrai, sa puanteur par temps chaud. Un peu plus au nord, le canal de l’Ourcq offre des berges plus larges, idéales pour jouer à la pétanque. Évidemment, il faut aussi jouer du coude sur les berges : mais si vous avez survécu au métro parisien en heure de pointe, cela ne représentera aucune difficulté.

AGNÈS GRUDA

Le marché Bastille

Je vous dis marché Bastille, mais en fait, ce pourrait être n’importe lequel des nombreux marchés publics qui déballent leurs tomates, volailles et charcuteries deux ou trois fois par semaine, dans tous les quartiers de Paris. Le marché Bastille était le plus près de l’appartement de La Presse, boulevard Richard-Lenoir. Il prenait d’assaut le parc linéaire qui traverse cette large avenue tous les jeudis et dimanches. Chaque fois que le temps me le permettait, je me joignais aux clients qui choisissaient leurs melons, leurs choux-fleurs ou leurs camemberts, « juste assez coulants, merci », en échangeant blagues et civilités avec les commerçants. J’en ressortais avec un panier plein, un portefeuille vide et le sentiment d’avoir plongé au cœur du quotidien des Parisiens.

Émilie Côté

LE COMPTOIR GÉNÉRAL

Au Comptoir général, difficile de croire que nous sommes à Paris. Baptisé « Ghetto Muséum » pour son hommage à la culture noire, ce grand édifice aux recoins multiples qui fait penser aux squats de Berlin se cache dans une ruelle du 10e arrondissement, près du canal Saint-Martin. C’est à la fois un bar, un café, un restaurant et une galerie d’art. Dans un coin, un fauteuil de coiffeur. À l’étage, une friperie. Dans une salle, des gens du quartier qui viennent chercher des légumes biologiques. Dépaysement garanti. 

MALORIE BEAUCHEMIN

LE BASSIN DE LA VILLETTE

Aux yeux de certains, le canal Saint-Martin a mal vieilli. Or, son prolongement, au nord, est l’un des secrets les mieux gardés du 19e arrondissement : le bassin de la Villette. À l’entrée du plan d’eau, quelques cafés et restaurants tranquilles, d’où on peut rêvasser en regardant passer les bateaux-taxis. Un cinéma se déploie des deux côtés du bassin et si on achète son billet du mauvais côté, le transport jusqu’à l’autre quai est offert. En suivant le plan d’eau vers le nord, on peut admirer les péniches, profiter du quartier et même se rendre jusqu’à la Cité des sciences, son immense parc et la majestueuse Philharmonie de Paris.

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